Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 208
Temps de recherche: 0.0538s

sacré-profane

Fusionner la foi chrétienne avec un engagement "à gauche", c’est confondre la notion de l’ordre naturel avec l’ordre surnaturel et c’est la corruption de l’un par l’autre. L’espérance du royaume des Cieux se dégrade en théologie de la libération terrestre, en même temps qu’on perd de vue les inévitables limites de l’ordre naturel, parce qu’on transporte sur ce terrain du relatif des exigences radicales qui ne valent que dans l’ordre de la foi. Ce qui devrait être illumination de la connaissance théologie par la foi, devient aveuglement pour l’action politique.

Le combat politico-social constitue alors le seul champ d’existence où puissent s’investir les valeurs de la foi. Du même coup, il perd son autonomie qui est celle de la raison et de la justice. Toute imperfection, toute limite des organisations humaines, imperfections et limites inévitables et indéfinies, constituent alors un véritable défi pour une âme chrétienne ivre de ses exigences caritatives. Ne rêvant que de solutions totales, elle s’abandonne aux séductions totalitaires. 

[...] la foi intervient directement dans l’ordre temporel, pour nous rappeler que cet ordre n’est pas tout, qu’il y a autre chose, un autre monde, une autre cité, et nous sauver ainsi du terrible totalitarisme du politico-social.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 29-30

[ sécularisation ] [ confusion ] [ erreur catégorielle ] [ religion ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

bibliographie imaginaire

L’œuvre latine, beaucoup plus ample, aurait atteint des dimensions considérables si Eckhart avait eu le temps de la mener à bien, ou si elle nous était parvenue en entier. Selon le plan prévu, elle aurait compris trois grandes œuvres.

La première, Opus propositionum (œuvre des propositions) dont une grande parie semble avoir été rédigée, est presque entièrement perdue ; il reste la première proposition : l’être est Dieu. Il s’agissait, en une suite de quatorze traités totalisant plus de mille propositions, d’énoncer les thèses rectrices de sa pensée concernant quatorze notions fondamentales associées chaque fois à leurs opposées : de l’être et du néant, de l’un et du multiple, du vrai et du faux, du bon et du mal, etc.

La deuxième œuvre, intitulée Œuvre des questions, aurait traité, selon le plan de la Summa theologiae de saint Thomas d’Aquin, de la problématique théologique, c’est-à-dire de la façon dont les propositions établies précédemment s’appliquent à la théologie et permettent de répondre aux questions soulevées par quelques points de la doctrine catholique. Elle n’a peut-être jamais existé.

Enfin, la troisième œuvre, Opus expositionum, comportait d’une part des Expositiones, c’est-à-dire des commentaires sur différents livres de l’Écriture sainte, et d’autre part des sermons latins.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 124

[ christianisme ] [ triade ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophie antique

Vues d’en bas, les Idées sont des unités lumineuses s’enlevant distinctement sur un fond noir et distinct. Vues d’en haut, ce sont des rayons qui épousent la forme de l’ouverture céleste, de l’ "œil divin" par où ils jaillissent. Cette forme ouranique, cette ouverture céleste, est une détermination, et donc une limitation de l’unique Lumière surintelligible qui, en elle-même, est sans forme et sans limite. Ainsi, ces unités-ouvertures sont bien le "lieu" où s’effectue le passage du créé à l’Incréé et de l’Incréé au créé. La région intelligible est la limite supérieure du monde de la création, le passage-limite où les possibles divins deviennent formes créées afin que la présence divine habite en toute chose et que toute chose soit rattachée à son prototype divin par le lien de l’analogie.

Telle est, pensons-nous, le sens de la dialectique platonicienne et de la doctrine des Idées qu’Aristote, semble-t-il, n’a pas comprise. Ne concevant l’être que sous la forme de l’existence d’une chose, une substance individuelle, il n’a vu dans les Idées de Platon, existant en soi, que des "choses" intelligibles qui doublaient inutilement le monde des réalités sensibles, alors qu’elles sont des rayons, des relations matricielles, des principes unificateurs de tous les degrés de la réalité.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, pages 190-191

[ créé-incréé ] [ explication ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

modes herméneutiques

[…] de la traduction théologique des vérités métaphysiques, il [Guénon] donne comme exemple : "l’Être est" : métaphysique, traduit en "Dieu existe" : théologie. Il nous explique alors que la plupart des difficultés théologiques viennent de la confusion de l’être avec l’existence, confusion qui, en réalité, n’existe que dans l’idée que Guénon se fait de la théologie.

Tout cela n’aurait pas grand intérêt si une telle attitude n’était tout à fait significative. Guénon ne voit pas que si la scolastique est soumise à la théologie, c’est que l’intellectus fidei est nécessairement soumis à la révélation, la smriti est nécessairement soumise à la shruti. Pour Guénon, parler de l’être, c’est métaphysique ; parler de Dieu, c’est religieux ! […] On a le droit et même le devoir d’affirmer l’universalité du discours métaphysique […] et de l’opposer à la singularité de la religion. Mais il faudrait ajouter nécessairement qu’il s’agit alors d’une universalité abstraite visée dans la particularité d’une culture déterminée, tandis que la religion, en parlant de Dieu, parle de l’Universel en soi, de l’Être pur et infini comme tel ; sinon, à quoi bon la révélation ? Ou peut-être faut-il supposer qu’en tenant ce discours abstrait, R. Guénon – ou quelque autre – jouit de la connaissance effective et intégrale de l’Être ?

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 84-85

[ critique ] [ signification ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Ainsi la foi, prototype de la vertu théologale, met en évidence ces trois aspects de toute vertu : une existence humaine, une essence divine, un effort ou une tension de l’existence vers l’essence. Cependant, à l’intérieur de cette vertu prototypique, nous retrouvons la triade des vertus : la foi correspond plus directement à l’essence divine, parce qu’elle est tout entière comme déterminée et absorbée par son contenu objectif, la parole de Dieu ; l’espérance correspond plus directement à la tension et à l’effort de l’existence vers l’essence ; la charité correspond plus directement à l’existence humaine en tant qu’elle se donne, c’est-à-dire en tant qu’elle accepte d’être déterminée par sa relation à Dieu.

En conséquence, la corruption de chaque vertu se manifestera selon sa bipolarité constitutive, comme erreur, comme inversion et comme illusion : comme erreur en ce qui concerne le pôle essence, et cela regarde plus directement la foi ; comme inversion, en ce qui concerne la tension qui unit et sépare les deux pôles, et cela regarde l’espérance dont le sens peut s’inverser et se dégrader en espoir humain ; comme illusion, en ce qui concerne le pôle existence, et cela regarde la charité, car la charité est d’abord existence, c’est-à-dire réalité, et la corruption de la réalité, ce n’est pas l’erreur, mais l’illusion.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 18

[ triade ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

[…] il nous semble que la seule nouveauté vraiment neuve qui soit advenue dans l’histoire de la pensée humaine depuis les origines grecques de la philosophie, c’est la proclamation de Jésus-Christ, le Verbe divin incarné. C’est Lui qui, par sa présence annoncée, comme par son enseignement, a doté notre histoire intellectuelle d’une dimension proprement inconnue de l’Antiquité. […] Il a introduit en elle une déterminité dont elle n’avait aucune idée et dont demeurent dépourvues les philosophies qui refusent de le reconnaître. Nous voulons dire par là que l’incarnation de Dieu en Jésus-Christ constitue par soi-même, dans le simple fait de sa présentation historique (qu’on y croie ou non), un événement absolu et sans équivalent. Il s’ensuit que tous les autres événements, et même cet événement majeur dans l’ordre de la culture qu’est l’apparition de la philosophie dans le monde méditerranéen, se trouvent par rapport à lui et de facto relativisés. Redisons-le, en l’occurrence, il ne s’agit pas nécessairement de foi, mais simplement de l’existence effective d’une proclamation proprement sidérante surgissant irrécusablement au sein de la culture antique, comme un bloc erratique, un aérolithe, quelque chose de parfaitement imprévisible et qui, par là même qu’il outrepasse l’horizon intellectuel de la mentalité humaine, philosophique ou non, le termine et, dès lors, le détermine.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, page 15

[ rupture ] [ discontinuité ] [ conséquences ] [ effets ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

[...] [le Cardinal Mercier], au début du XXe siècle, a entrepris, avec son équipe, la confection d’un cours général de philosophie qui se proposait de présenter la philosophie de S. Thomas [d'Aquin] comme le cadre synthétique qui permettait d’accueillir et d’ordonner tous les acquis de la science et de la philosophie modernes et contemporaines. C’est ce qu’il nomma lui-même [...] le néo-thomisme et qui reçut aussi le nom de néo-scolastique. [...]

Toutefois, une opposition se fit jour à ce néo-thomisme. Elle vient, aux alentours de 1925-1930, de deux philosophes français, [...] Jacques Maritain et Etienne Gilson. Ils protestaient tous deux contre le néo-thomisme, au nom de la vérité de S. Thomas, mais ils ne protestaient pas de la même manière. Pour Maritain [...], il y a un thomisme philosophique toujours actuel, mais le néo-thomisme est une trahison, et d’ailleurs il est voué à l’échec. Maritain est un philosophe et s’est voulu comme tel. Gilson est un historien de la philosophie médiévale, le plus grand qu’il y ait eu. Ce qu’il a soutenu, c’est la nécessité de lire S. Thomas, non comme un aristotélicien scolastique, non même comme un philosophe fabriquant un système, mais comme un théologien cherchant à dire sa foi aussi intelligiblement que possible.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 197-198

[ historique ] [ évolution ] [ critiques ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

naturel-surnaturel

Le principe fondamental de la théologie catholique […] c’est que la grâce ne détruit pas la nature mais la parfait. Il est donc certain que le sens du surnaturel, qui, dans son actualité, est un fruit de la grâce divine, correspond, du côté humain, à une possibilité de notre nature. L’état de pure nature n’est d’ailleurs qu’une abstraction. Comme l’enseigne saint Thomas (Ia, q.95, a.1) l’homme fut créé dans l’état de grâce, état de grâce qui lui permettait d’accomplir et de réaliser ce à quoi le vouait sa nature théomorphe. Car enfin, il ne faudrait pas l’oublier, l’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Si la chute originelle lui fit perdre son état de grâce, elle ne pouvait cependant, sans détruire l’homme comme tel, anéantir complètement son essence théomorphe. Il reste donc, après la chute, dans la nature blessée, une possibilité théomorphique, un souvenir de sa destinée spirituelle en attente de son accomplissement, qui constitue proprement la capacité de la nature au surnaturel, capacité en elle-même impuissante et informe, mais réelle cependant, et par laquelle l’homme se distingue des animaux. C’est précisément cette capacité de la nature au surnaturel que la grâce vient informer, en l’ouvrant aux vérités de la foi salvatrice, et rendre efficace […].

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 91

[ actualisation ] [ catholicisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

méthode

[…] il faut distinguer, pour un même objet, deux sortes de définitions : la première l’envisage dans son "Idée" et son unité essentielle, elle est qualitative et métaphysique ; la seconde l’envisage selon la différenciation et l’articulation des éléments constitutifs de son existence empirique, elle est structurale et logico-physique. […] Toute recherche de définition, par conséquent, s’effectuera en partie double : l’une où l’on vise à décrire l’unité contemplée de l’Idée, l’autre où l’on s’efforce d’analyser l’articulation reconstruite des éléments. A la première recherche, on donne le nom d’ "eidétique", puisqu’elle est relative à l’Idée (en grec eidos dont eidetikos est l’adjectif) ; elle s’assigne pour fin la saisie de l’essence. A la deuxième recherche, on donne le nom d’ "analytique", puisque l’articulation des éléments constitutifs d’un objet ne se révèle qu’à la lumière de sa décomposition élémentaire ; elle s’assigne pour fin l’étude de la structure fonctionnelle. En outre, ces deux démarches impliquent une condition préalable de possibilité, savoir, que l’objet à définir soit déjà donné à notre connaissance et que nous en ayons acquis une expérience suffisante. A la science qui s’enquiert d’une telle connaissance convient donc le nom d’ "empirique" : elle s’assigne pour fin la description attentive de l’objet tel qu’il se donne aux sens et à l’entendement. L’ensemble de ces trois sciences […] constitue la connaissance philosophique.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, page 13

[ définie ] [ triade ] [ codage réel-virtuel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

charité

Lors donc qu’on affirme : l’Amour est Dieu, ou l’Amour, c’est l’Être absolu, on veut définir l’Essence de l’Être absolu par l’un de ses modes. Non seulement on limite Dieu, mais encore on détruit l’Amour, attribut essentiel. Car c’est Dieu qui "absolutise" l’Amour, c’est en Dieu que l’Amour existe en perfection, et non point l’Amour qui absolutise Dieu.

En conséquence, dire que Dieu est Amour, c’est dire qu’en Dieu l’Amour est infini. Or l’Amour ne peut être infini que s’il s’applique à un objet infini. Cet objet infini ne peut être que Dieu. Il s’ensuit que, disant Dieu est Amour, nous disons Dieu s’aime lui-même d’un Amour infini. Lorsque cet Amour se répand sur les créatures, c’est encore Dieu qui s’aime lui-même à travers elles, puisque, s’il les aime, c’est pour les rendre semblables à lui. Aussi le feu de cet Amour déifiant est-il capable de brûler tous les mensonges et toutes les illusions de l’amour humain. Et c’est pourquoi nous devons "haïr nos frères" pour venir à Dieu, car, tant que nous ne sommes pas venus à Lui, nous ne pouvons pas aimer dans la vérité. […] L’Amour divin a quelque chose d’implacable qui va jusqu’à la crucifixion de son humanité. "Celui-là aime tous les hommes qui n’aime rien d’humain." [Maxime le Confesseur, De charitate, II, 54]

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 322

[ christianisme ] [ naturel-surnaturel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson