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cinéma

Modèle. Beau de tous ces mouvements qu'il ne fait pas (qu'il pourrait faire).

Auteur: Bresson Robert

Info: In "Notes sur le cinématographe", éd. Gallimard-Folio, p. 112

[ virtualité ] [ minimalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

durée

Le temps est un être abstrait qui n'est point par conséquent susceptible des propriétés que l'imagination lui attribue.

Auteur: Formey Jean Henri Samuel

Info:

[ invisible ] [ virtualité ]

 

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mystère

Il y aura toujours plus de choses dans un coffret fermé que dans un coffret ouvert. La vérification fait mourir les images. Toujours, imaginer sera plus grand que vivre.

Auteur: Bachelard Gaston

Info: La poétique de l'espace

[ nécessité ] [ virtualité ] [ potentialité ] [ espérance ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

données

L'information est à la fois une relation, une action et un domaine d'esprit partagé. Ce n'est pas un nom.
L'information n'est pas une chose. Ce n'est pas un objet. Ce n'est pas quelque chose qui, lorsque vous le vendez ou le faites voler, cesse de rester en votre possession. Elle n'a pas de valeur marchande qui puisse être déterminée objectivement.

Auteur: Barlow John Perry

Info:

[ renseignements ] [ nouvelles ] [ virtualité ] [ Internet ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

virtuel

Le coefficient de réalité est proportionnel à la réserve d’imaginaire qui lui donne son poids spécifique. Ceci est vrai de l’exploration géographique et spatiale aussi : lorsqu’il n’y a plus de territoire vierge et donc disponible pour l’imaginaire, lorsque la carte couvre tout le territoire, quelque chose comme le principe de réalité disparaît. La conquête de l’espace constitue dans ce sens un seuil irréversible vers la perte du référentiel terrestre.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Dans "L'échange symbolique et la mort", éditions Gallimard, 1976, pages 390-391

[ déréalisation ] [ hyperréel de simulation ] [ virtualité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mémoire

Il reste toujours une "image indélébile" des tableaux du passé – ce que vous appelez la psychométrie – donc, si vous saviez le voir, une sorte de "cliché" de notre passage reste visible pour les yeux de l’esprit. […] Sur les champs de bataille, petite Maman, nos ombres sont demeurées ! la musique sonne encore les charges furieuses et la Marseillaise ; le drapeau frisonne… mais ce sont des images prolongées et non pas une réalité objective.

Auteur: Monnier Pierre

Info: Lettres de Pierre, tome 1

[ virtualité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

prise dans le discours

La psychanalyse ne consiste pas à rechercher quelque chose "au fond de soi", ce n’est pas une introspection. Dans la cure analytique, l'important n'est pas de parvenir à la vérité factuelle de quelque événement depuis longtemps oublié, ce qui est en jeu c'est la restructuration du passé, la manière singulière dont ce souvenir passé affecte la position d'énonciation présente du sujet.

L'effet de "vérité" recherché par la cure analytique réside en ceci: lorsque j'extirpe du monde insondable du refoulement un souvenir enfoui et que je l'intègre à mon "savoir", cela modifie non seulement la "compréhension" que j'ai de ma situation, mais la situation elle-même, en transformant mon horizon symbolique, après quoi, je n' "est" plus le même qu'auparavant…

L’avenir se présentant comme scellé, quel autre chemin reste-t-il au sujet que de changer son passé?

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 05.05.2021

[ virtualité ] [ boucle rétroactive ] [ temporalité ] [ inconscient ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

irrécupérable médiatique

La métamorphose d’une épidémie en œuvre d’art contribue à la délivrer de sa fonction épidémique. La transformation du choléra en exercice de style, son appropriation par toutes les souplesses de la langue et par le choix des rythmes, autrement dit le surclassement, par l’esthétique, de tous les "mots d’ordre" dont ce cataclysme est gorgé, telles sont les propriétés qui font du Hussard [de Giono] un livre très exactement irrécupérable par la vision humanitaire du monde, par la machine à sauver les baleines, à mettre en scène les victimes de famines, à noyer les souffrances de la planète sous l’abominable cataracte des bons sentiments. Le secourisme mondial à grand spectacle, la vision-ONG déréalisante n’auraient aucun profit à tirer de ce roman de l’absence de complicité avec la surréalité trop réelle de l’épidémie. Tout le tragique qu’elle signifie, et dans lequel se précipiterait tête la première un mauvais écrivain (un Camus), un médecin sans frontières, Giono en fait un objet artistique, une pure question de forme. Que pour démontrer à tous les passionnées de la dramatisation en toc que la tragédie peut être ramenée à un effet de style. Dans les années 50 déjà, il faisait partie des rares élus à savoir que les catastrophes ne sont plus que des épisodes de la guerre livrée par les médias à l’inattendu, c’est-à-dire à la vie : "La bombe atomique n’est pour moi qu’un événement du journal", confie-t-il à la même époque dans un entretien. Le choléra aussi, dans son genre, est un événement du journal. Et quand on croit trop aux événements du journal comme réalités, on en meurt.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 160

[ virtualité ] [ détachement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

concevabilité

La possibilité étant donc définie comme ce qui peut être, on constate qu’elle doit être envisagée de deux façons différentes, selon qu’on a plutôt égard au pouvoir de réalisation (le couteau peut couper, Dieu peut tout) : c’est la possibilité relative à la capacité d’un sujet ; ou selon qu’on a plutôt égard à ce qui rend non-impossible ce pouvoir de réalisation (c’est en quelque sorte la possibilité de la possibilité) : c’est la possibilité absolue, dite aussi intrinsèque, ainsi nommée parce qu’elle consiste dans la compatibilité (la non-contradiction) des éléments constitutifs de la nature du sujet. […] La possibilité absolue, c’est donc, en dernière analyse, la possibilité de l’essence. […]

Ces deux sortes de possibilités, si on en radicalise la notion, vont évidemment en des sens opposés : la première vers la pure puissance indéterminée, la seconde vers l’ordre et la détermination. On peut d’ailleurs se demander ce qu’il reste de "possible" dans la possibilité intrinsèque ou absolue, puisque, identifiée simplement à l’essence de la chose considérée en elle-même, elle est conçue indépendamment de sa réalisation éventuelle. Cela exige réflexion.

Que disons-nous quand nous disons que, existant ou non, le cercle est possible ? Simplement que sa possibilité ne dépend pas de sa présence effective dans le monde des réalités cosmiques. Mais cette possibilité, c’est-à-dire cette essence, est bien en elle-même et dans l’ordre métaphysique, une réalité. C’est même une réalité éternelle et nécessaire. Au degré métaphysique, c’est-à-dire dans l’ordre divin, tout ce qui est possible est nécessairement réel : tout ce qui peut être est, sinon l’Être divin ne serait pas toute chose […]. […] les possibles absolus, ce sont les Idées divines ou essences de tout ce qui est créable, mais envisagées en elles-mêmes, en dehors de leur rapport à leur existenciation par l’acte créateur de Dieu. Chez Aristote, qui distingue cependant les possibles intrinsèques des autres possibles, mais qui ignore l’idée de création et rejette les Idées platoniciennes, la réponse est moins aisée. Il semble bien que le possible n’est tel, chez lui, que relativement à son éventuelle réalisation : tout ce qui est possible se réalise nécessairement, si l’on prend en compte une durée assez longue […]. Alors que chez saint Thomas, il y a une multitude (non quantitative) de possibles qui ne viendront jamais à l’existence, qu’il appelle les "non-étants" (non-entia) : ils n’ont pas été, ne sont pas et jamais ne seront, mais Dieu les connaît. […]

Avec les "non-étants", nous avons véritablement affaire à de purs possibles intrinsèques que "Dieu a décidé de ne jamais réaliser" mais qui, cependant, ne sont pas un pur néant puisqu’"ils existent de quelque manière dans la puissance de Dieu comme dans un principe actif ou bien dans sa bonté comme dans une cause finale" [De la vérité, question 2, article 8]. […] Au demeurant, l’importance de ces "non-étants" ou purs possibles ne saurait être sous-estimée, puisqu’il y va proprement de la transcendance divine : que le créable déborde incommensurablement le créé est une conséquence rigoureuse de l’infinité de l’Essence créatrice. Il ne s’agit donc nullement d’une curiosité théologique.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, pages 99-102

[ théologie-philosophie ] [ définition ] [ virtualité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson