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fin

Je crois que la mélancolie est l’état d’âme de l’humanité. Tous les garçons et les filles, en grandissant, se rendent compte que les couchers de soleil ne durent pas éternellement […] C’est la mort qui rend la vie belle et la liste des choses qu’on a faites, des belles et bonnes choses qu’on a faites est chargée de mélancolie.

Auteur: Bradbury Ray

Info: Entretien avec P. Curval, 1978

[ condition humaine ] [ conscience du temps ] [ regard rétrospectif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bilan

Il revoyait la naissance de sa fille. Il se rappelait sa fierté. Il n’avait pas de souvenirs de joie. Juste la fierté. Il s’accorda un peu de répit et parvint à considérer sa vie comme s’il lui était extérieur, comme s’il la contemplait depuis une calme esplanade située au-delà de sa propre mort, sans passion ni remords, juste avec l’impartialité scrupuleuse d’un scribe dépourvu de sentiments. Il énumérait des images et des métaphores. Il se voyait bêcher scrupuleusement dans un jardin écarlate les restes de ses enfants et de sa propre existence qui le submergeaient. Il sentait les pointes des seins de Lucille lui entrer dans la poitrine comme des couteaux. Il comptait une à une les lignes de cocaïne et les larmes versées. Il se remémorait chaque détail d’un mégot collé sur la cuisse d’une fille sans visage. Il caressait le visage souriant d’Agathe qui s’estompait. Et rien de tout cela n’était aussi réel que le soleil qui persistait à le réchauffer. Il n’y avait plus ni haine, ni pitié, ni simulacre d’espoir. Car telles étaient nos vies, songea-t-il. Et voilà tout l’amour dont je suis capable.

Auteur: Ferrari Jérôme

Info: Dans le secret, Actes sud, 2010, pages 177-178

[ regard rétrospectif ] [ rêverie ] [ indifférence ] [ pauvreté ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

enfance

Je me souviens d’anciennes soirées de Noël, de mes parents, de mes grands-parents, de mon oncle Paul, je me souviens des dizaines de cousins que nous n’avons plus revus, je me souviens de la solennité de la nuit, et du froid qu’il faisait dans l’église pendant la messe de la Nativité, je me souviens de l’ennui terrible dans lequel me plongeaient d’abord les prières et puis ensuite toutes les discussions des adultes avec tous ces souvenirs familiaux qui n’évoquaient rien pour moi, avec tous ces baisers si moites qui sentaient la vieillesse et le désespoir, un ennui si terrible, en vérité, que la perspective des cadeaux à ouvrir ne parvenait pas à m’en libérer, ma grand-mère m’embrassait, et je m’ennuyais, ma mère m’embrassait, et je m’ennuyais, un vieux cousin en chemise cachemire et mocassins blancs me demandait ce que je faisais à l’école et je lui répondais en périssant d’ennui, et tout le monde était si gentil avec moi mais pas au point de me dire que ce qui m’ennuyait était sur le point de mourir et que j’y repenserais bien des années plus tard – si peu d’années plus tard, en somme – avec une telle nostalgie et une si grande peur. Ce ne sont pas seulement les hommes qui meurent, les mondes meurent aussi d’une vraie mort, aussi définitive et triste que celle des hommes.

Auteur: Ferrari Jérôme

Info: Dans le secret, Actes sud, 2010, page 135

[ mélancolie ] [ passé ] [ temps ] [ regard rétrospectif ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson