nucléons
Ce fut l'événement le plus incroyable de toute ma vie. C'était presque aussi fantastique que si j'avais tiré un obus de 15 pouces sur un morceau de papier de soie et qu'il avait rebondi pour me frapper. Après réflexion, je me suis rendu compte que cette dispersion à l'envers devait être le résultat d'une seule et unique collision, et lorsque j'ai fait des calculs, j'ai vu qu'il était impossible d'obtenir quoi que ce soit de cet ordre de grandeur sans prendre en compte un système dans lequel la majeure partie de la masse de l'atome était concentrée au sein d'un infime noyau. C'est alors que j'ai eu l'idée d'un atome avec un centre minuscule et massif, qui porte toute la charge.
Auteur:
Rutherford Ernest
Années: 1871 - 1937
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: physicien, prix Nobel
Continent – Pays: Europe - Angleterre
Info:
In Joseph Needham and W. Pagel (ed.) Background to Modern Science. From Aristotle to Galileo, The Development of the Theory of Atomic Structure (p. 68) The Macmillan Company. New York, New York, USA.
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protons
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découverte
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physique appliquée
"Superfluidité": des physiciens parviennent à prouver l'existence cet état (très) particulier de la matière
(Vidéo GEO : Et si la physique quantique redéfinissait la mesure du temps ?)
La matière supersolide vient de révéler l'un de ses secrets. Les chercheurs sont parvenus pour la première fois à obtenir la preuve irréfutable de sa double condition : à la fois solide et liquide.
On distingue quatre états de la matière : l'état solide, l'état liquide, l'état gazeux et, plus rarement, l'état plasma. Mais les scientifiques s’intéressent depuis longtemps à ce qu’ils appellent les états "exotiques" de la matière.
Des états particuliers qui émergent lorsque la température est soit extrêmement élevée, soit froide au point de se rapprocher du zéro absolu (-273,15 degrés Celsius). Ou alors lorsque la matière est confrontée à des niveaux de gravité, d’énergie ou de densité extrêmes.
La matière flotte alors entre plusieurs états, ni tout à fait solide, ni tout à fait liquide, ni vraiment gazeuse. Jusque-là, les physiciens n’étaient pas parvenus à confirmer leur intuition qu’il existait des "supersolides", une matière qui possède à la fois les propriétés d'un solide et d'un superfluide.
Mais des scientifiques ont annoncé le 6 novembre dans une étude publiée dans la revue Nature qu'ils avaient réussi à remuer pour la première fois un "supersolide". Une révolution.
"Si on remplace le café par un superfluide, celui-ci ne tourne pas avec la cuillère"
Pour mieux comprendre, il faut imaginer que dans les conditions extrêmes que nous avons évoquées, les liquides et les gaz ont une résistance plus ou moins grande à l’écoulement, mesurée par ce qu’on appelle la viscosité. Le miel et l’huile sont par exemple plus visqueux que l’eau.
"Les superfluides, eux, n’ont pas de viscosité: ils s’écoulent sans perte d’énergie, ce qui leur permet de circuler indéfiniment dans un contenant sans ralentir", explique l’étude.
"Imaginez une tasse de café, et que vous la remuiez un peu avec une cuillère. Vous verrez le café tourner autour du centre, et si vous regardez bien, il peut y avoir un tourbillon au milieu, là où le liquide tourbillonne le plus vite. C'est un exemple classique de vortex dans un fluide ordinaire", observe Francesca Ferlaino, physicienne de l’Université d’Innsbruck (Autriche) et principale auteure de l’étude, auprès de l’AFP.
"Si on remplace le café par un superfluide, celui-ci ne tourne pas avec la cuillère, il reste parfaitement immobile comme si rien ne l’avait dérangé", ajoute-t-elle. Les chercheurs étaient déjà parvenus à observer les structures cristallines à l'intérieur des supersolides de différentes manières.
Mais il manquait encore à notre travail une observation directe d’une des propriétés caractéristiques et fondamentales de la superfluidité: l’écoulement sans rotation.
Les "vortex quantifiés" visibles pour la première fois
"Cependant, si vous tournez la cuillère plus vite, au lieu de former un grand tourbillon au centre, une série de petits tourbillons (appelés vortex quantifiés) commencent à apparaître. Ce sont comme de petits trous dans le fluide, chacun tournant à une vitesse spécifique, qui s’organisent en de beaux motifs réguliers à la surface du superfluide, presque comme les trous d’un morceau de gruyère", explique Francesca Ferlaino.
Les scientifiques ont finalement réussi à créer et observer en laboratoire ces fameux vortex, “preuve irréfutable de la superfluidité et preuve forte et directe de la double nature d’un état supersolide”, indique la physicienne.
Cette découverte majeure va permettre de simuler en laboratoire des phénomènes qui ne se produisent normalement que dans des conditions vraiment extrêmes, par exemple ce qui se passe au cœur des étoiles à neutrons.
Auteur:
Internet
Années: 1985 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: R
Profession et précisions: tous
Continent – Pays: Tous
Info:
https://www.geo.fr/, Esther Buitekant, 8/11/2024
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pâte de neutrons
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quark-gluon plasma
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matière dégénérée
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réalité subatomique
Des chercheurs font une découverte importante sur le ferromagnétisme
Une équipe de chercheurs japonais vient de réaliser une percée majeure dans le domaine de la physique quantique. Leurs travaux démontrent en effet que le ferromagnétisme, un état ordonné des atomes, peut être provoqué par une augmentation de la motilité des particules, et que les forces répulsives entre les atomes sont suffisantes pour le maintenir. Voici pourquoi c'est important.
Qu’est-ce que le ferromagnétisme ?
Chaque atome d’un matériau ferromagnétique est comme un petit aimant microscopique. Imaginez alors chacun de ces atomes avec son propre nord et son propre sud magnétiques.
Normalement, ces minuscules aimants sont en proie au chaos, pointant dans toutes les directions possibles, rendant leurs effets magnétiques mutuellement insignifiants. C’est un peu comme si une foule de personnes se promenait dans toutes les directions, chacune ayant son propre itinéraire, rendant difficile de discerner une tendance générale.
Cependant, lorsque vous refroidissez ce matériau en dessous d’une température spécifique très froide, appelée température de Curie, quelque chose de magique se produit : chaque personne de cette même foule commence soudainement à suivre le même chemin, comme si elles suivaient un chef de file invisible.
Dans le monde des atomes, cela se traduit par tous les petits aimants s’alignant dans une direction commune. C’est comme si une armée d’aimants se mettait en formation, tous pointant dans la même direction avec un but commun.
Vous venez alors de créer un champ magnétique global. Cette unification des orientations magnétiques crée en effet une aimantation macroscopique que vous pouvez ressentir lorsque vous approchez un objet aimanté à proximité. C’est ce qu’on appelle le ferromagnétisme.
De nombreuses applications
On ne s’en pas forcément compte, mais ce phénomène est à la base de nombreuses technologies modernes et a un impact significatif sur notre vie quotidienne.
Pensez aux aimants sur nos réfrigérateurs, par exemple. Ils sont là, fidèles et puissants, tenant en place des photos, des listes de courses et autres souvenirs. Tout cela est rendu possible grâce à la capacité du ferromagnétisme à maintenir un champ magnétique stable, permettant aux aimants de s’attacher fermement aux surfaces métalliques.
Et que dire de nos haut-parleurs ? Ces merveilles de l’ingénierie audio tirent en effet parti du ferromagnétisme pour produire des sons que nous pouvons entendre et ressentir. Lorsque le courant électrique traverse la bobine d’un haut-parleur, il crée un champ magnétique qui interagit avec un aimant permanent, provoquant le mouvement d’un diaphragme. Ce mouvement génère alors des ondes sonores qui nous enveloppent de musique, de voix et d’effets sonores, donnant vie à nos films, chansons et podcasts préférés.
Les scanners d’IRM sont un autre exemple. Ces dispositifs révolutionnaires exploitent en effet les propriétés magnétiques des tissus corporels pour produire des images détaillées de nos organes, de nos muscles et même de notre cerveau. En appliquant un champ magnétique puissant et des ondes radio, les atomes d’hydrogène dans notre corps s’alignent et émettent des signaux détectés par l’appareil, permettant la création d’images en coupe transversale de notre anatomie interne.
Vous l’avez compris, en comprenant mieux les mécanismes sous-jacents du ferromagnétisme, les scientifiques peuvent donc exploiter cette connaissance pour développer de nouvelles technologies et améliorer celles qui existent déjà.
Cela étant dit, plus récemment, des chercheurs japonais ont fait une découverte qui étend notre compréhension de ce phénomène à des conditions et des mécanismes jusque-là inconnus.
L’ordre naît aussi du mouvement
Comme dit plus haut, traditionnellement, on pensait que le ferromagnétisme pouvait être induit par des températures très froides, où les atomes seraient suffisamment calmes pour s’aligner dans une direction commune. Ici, les scientifiques ont démontré que cet état ordonné des atomes peut également être provoqué par une augmentation de la motilité des particules.
En d’autres termes, lorsque les particules deviennent plus mobiles, les forces répulsives entre les atomes peuvent les organiser dans un état magnétique ordonné.
Cela représente une avancée majeure dans le domaine de la physique quantique, car cela élargit le concept de matière active aux systèmes quantiques.
Notez que la matière active est un état dans lequel des agents individuels s’auto-organisent et se déplacent de manière organisée sans besoin d’un contrôleur externe. Ce concept a été étudié à différentes échelles, de l’échelle nanométrique à l’échelle des animaux, mais son application au domaine quantique était jusqu’ici peu explorée.
Pour ces travaux, l’équipe dirigée par Kazuaki Takasan et Kyogo Kawaguchi, de l’Université de Tokyo, a développé un modèle théorique dans lequel les atomes imitent le comportement des agents de la matière active, comme les oiseaux en troupeau. Lorsqu’ils ont augmenté la motilité des atomes, les forces répulsives entre eux les ont réorganisés dans un état ordonné de ferromagnétisme.
Cela signifie que les spins, le moment cinétique des particules et des noyaux subatomiques, se sont alignés dans une direction, tout comme les oiseaux en troupeau font face à la même direction lorsqu’ils volent.
Image schématique du ferromagnétisme induit par l’activité dans la matière active quantique. Ici, les atomes en mouvement avec des spins présentent l’ordre ferromagnétique (c’est-à-dire s’alignant dans une direction) comme une volée d’oiseaux représentée ci-dessus. Crédits : Takasan et al 2024
Quelles implications ?
Ce résultat, obtenu par une combinaison de simulations informatiques, de théories du champ moyen et de preuves mathématiques, élargit notre compréhension de la physique quantique et ouvre de nouvelles voies de recherche pour explorer les propriétés magnétiques des matériaux à des échelles microscopiques.
Cette découverte pourrait notamment avoir un impact significatif sur le développement de nouvelles technologies basées sur les propriétés magnétiques des particules.
Par exemple, la mémoire magnétique est une technologie largement utilisée dans les dispositifs de stockage de données, tels que les disques durs et les bandes magnétiques. En comprenant mieux les mécanismes qui sous-tendent le ferromagnétisme, les scientifiques pourraient alors concevoir des matériaux magnétiques plus efficaces et plus économes en énergie pour ces applications, ce qui pourrait conduire à des capacités de stockage accrues et à des temps d’accès plus rapides pour les données.
De plus, l’informatique quantique est un domaine en plein essor qui exploite les propriétés quantiques des particules pour effectuer des calculs à une vitesse beaucoup plus rapide que les ordinateurs classiques. Les qubits, les unités de calcul de l’informatique quantique, peuvent être réalisés à l’aide de diverses plateformes, y compris des systèmes magnétiques.
La capacité de contrôler et de manipuler le ferromagnétisme à l’échelle des particules pourrait donc ouvrir de nouvelles voies pour la réalisation et la manipulation de qubits magnétiques, ce qui pourrait contribuer à la réalisation de l’informatique quantique à grande échelle.
Ce ne sont ici que des exemples. Le point à retenir est qu’en comprenant mieux les mécanismes qui sous-tendent ce phénomène, les scientifiques pourraient être en mesure de concevoir des matériaux magnétiques plus efficaces pour beaucoup d’applications.
Auteur:
Internet
Années: 1985 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: R
Profession et précisions: tous
Continent – Pays: Tous
Info:
https://www.science-et-vie.com - 5 mai 2024, Brice Louvet, Source : Physical Review Research.
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