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cancres

Au moyen-âge, le feu dégageait de la fumée.

Auteur: Internet

Info: Perles d'élèves

[ médiéval ]

 

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humour

Ses bouillants chevaliers dominaient la vallée, fiers et droits dans leur cotte de mailles où, comble de l'inconfort, il était impossible de se gratter [...].

Auteur: Boile Olivie

Info: Les feux de l'armure r

[ médiéval ]

 

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Bible

De même que l’homme est composé d’un corps, d’une âme et d’un esprit, de même aussi est composée la Sainte Ecriture, qui a été donnée pour le salut des hommes par la générosité de Dieu.

Auteur: Origène

Info: De Principiis, IV, 2, 4

[ exégèse médiévale ] [ triade ] [ interprétations ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

azuré

Il existe en effet dans les romans arthuriens français des XIIe et XIIIe siècles un code des couleurs fortement récurrent. Un chevalier rouge est ainsi le plus souvent un chevalier animé de mauvaises intentions (ce peut-être aussi un personnage qui vient de l'Autre-Monde). Un chevalier noir est un héros de premier plan qui cherche à cacher son identité ; il peut être bon ou mauvais, le noir n'étant pas toujours négatif dans ce type de littérature. Un chevalier blanc est généralement pris en bonne part ; c'est souvent un personnage âgé, ami ou protecteur du héros. Enfin un chevalier vert est fréquemment un jeune dont le comportement audacieux ou insolent va être cause de désordre ; lui aussi peut être bon ou mauvais.

Ce qui frappe dans ce code chromatique littéraire, c'est l'absence totale, jusqu'au milieu du XIIIè siècle, de chevalier bleu. Le bleu ici ne signifie rien.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Bleu : Histoire d'une couleur

[ historique ] [ teintes médiévales ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

philosophie antique

Les anciens philosophes entrèrent dans la connaissance de la vérité peu à peu et comme pas à pas. Au début, étant encore presque grossiers, ils n’attribuèrent de réalité qu’aux corps sensibles […]. Puis, s’avançant plus loin, ils distinguèrent, par l’intellect, entre la forme substantielle et la matière, la posant comme quelque chose d’incréé ; ils s’aperçurent aussi que les changements dans les corps s’effectuaient selon des formes essentielles ; à ces changements, ils assignèrent certaines causes plus universelles : par exemple le cercle oblique (c’est-à-dire le zodiaque) pour Aristote, ou, pour Platon, les Idées. Mais […] l’un et l’autre n’envisagèrent l’être que sous quelque aspect particulier, soit en tant qu’il est cet être-ci, soit en tant qu’il est ainsi ; c’est pourquoi ils n’assignèrent aux êtres que des causes agentes particulières. Mais quelques-uns, allant plus loin, s’élevèrent à la considération de l’être en tant qu’être ; et prirent en considération la cause des choses, non seulement en tant qu’elles sont ces choses-ci, ou qu’elles sont ainsi, mais en tant qu’elles sont des êtres.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, q.44, a.2

[ point de vue médiéval ] [ progression conceptuelle ] [ théologie-philosophie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fonctionnement psychique

Les hommes du Moyen Âge, vus de notre époque agitée et fiévreuse, peuvent à certains égards nous paraître naïfs, enfantins, dénués de complexité psychologique, ce qui nous amène à tort à les prendre pour des êtres plus instinctifs, moins conscients que nous. En fait toute leur activité créatrice était portée par l'Idée, c'est-à-dire une conception spirituelle de la vie, bien plus que ce n'est le cas de l'homme moderne. Et c'est précisément dans cette vérité éternelle, au centre de leur vie, que leur amour et leur joie créatrice pouvaient puiser la force unificatrice que nous admirons dans leurs œuvres. "Ils étaient plus proches que nous du ciel autant que de la terre", a-t-on pu dire très justement à leur propos.
Chez l'homme moderne, la situation est en général inverse : il est mû par des sentiments qu'il justifie par tout un appareil conceptuel, une idéologie, si bien que les passions personnelles sont reléguées à l'arrière-plan et que la pensée rationnelle occupe toute l'avant-scène. Le recours à la psychologie peut se concevoir pour parvenir à la compréhension de l'homme moderne ; comprendre l'homme du Moyen Âge passe par la découverte de ses buts les plus élevés, sans craindre de pénétrer au cœur de son univers symbolique, dans ce qu'il recèle de vérité éternelle et universelle

Auteur: Burckhardt Titus

Info: Chartres et la naissance de la cathédrale, Milan, éd. Archè, 1995, p.6

[ médiéval ] [ âme-esprit ] [ coeur-cerveau ] [ évolution ] [ pré-rationalisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

chimères

Avant de se coucher, le garde Vlassi demanda aux voyageurs s'il y avait vraiment des hommes à têtes de chien. Le garde était jeune et aimait les conversations instructives.

Quand il voyageait à l'est de la Russie, dit Ambrogio, le moine italien Giovanni dal Plano Cerpini en a vu. Il les a vus ou on lui en a parlé ; ce qui n'est pas la même chose, bien sûr.

Le marchand Vladislav se racla la gorge et intervint dans la conversation.

Dans le royaume de la Pologne on a vu des gens qui avaient dans l'ensemble forme humaine, mais leur pieds étaient comme ceux des taureaux ; ils avaient une tête humaine mais par le visage ils ressemblaient à des chiens, ils disaient deux mots humains et au troisième ils aboyaient.

Le royaume de Pologne est incroyablement intéressant, dit Ambrogio, on ne peut que regretter d'y passer sans faire de longues haltes.

Et on a vu, continua le marchand Vladislav, des gens aux oreilles si grandes qu'ils pouvaient s'en couvrir tout le corps.

Arséni ne put s'empêcher de regarder les oreilles du marchand Vladislav. Elles étaient de taille respectable, mais il était impossible de s'en envelopper.

Le garde Vlassi demanda :

Et y a-t-il dans le royaume de Pologne des gens qui ne vivent que d'odeurs ? On m'a raconté des choses à leur propos.

Il y a de tout dans le royaume de Pologne, dit le marchand Vladislav.

Auteur: Vodolazkine Evguéni

Info: Les quatre vies d'Arséni

[ croyances médiévales ] [ mélange homme animal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

Le Moyen Âge vivait jusqu’alors sur la philosophie de Platon. Celle-ci ne voit dans la nature que des signes dont la signification se trouve dans le monde idéal, qui serait seul réel, le monde des idées pures. Elle conduit donc à un symbolisme systématique et délirant. Tout est symbole, rien de ce bas monde n’est réel. C’est le "mythe de la caverne", bien connu. On reste stupéfaits devant le succès d’une pensée si absurde et si contraire au bon sens naturel. Mais Aristote, au contraire, naturaliste, considère que la nature est bien réelle et contient en elle son intelligibilité. On découvrait enfin la nature que le XIIe siècle se contentait d’interpréter symboliquement. Aristote usait de la démonstration, procédé propre à la raison. La supériorité de cette métaphysique rationnelle sur les mythes platoniciens était si grande qu’elle devait nécessairement l’emporter. Aristote devint le "Philosophe" par excellence.

Hélas ! Aristote avait été "revu et corrigé" par Averroès. Ce dernier lui avait attribué l’idée d’un intellect-agent unique pour tous les hommes. [...] Cet intellect-agent unique n’est pas autre chose, dans un langage scolastique, que l’âme universelle du monde, enseignée par nos gnostiques. Je ne pense pas par moi-même, mais par une âme divine qui est logée en moi. Mes idées ne sont pas l’œuvre élaborée par ma faculté intellectuelle, elles sont reçues d’une intelligence divine qui agit en moi. Elles sont donc nécessairement vraies. L’erreur est impossible. Notre âme est un Esprit-Saint. Notre corps n’est qu’une carapace de matière unie temporairement à une âme universelle. Au moment de la mort, notre individualité disparaît. C’est le retour au néant, le "Nirvana" des bouddhistes, suivi de la plongée dans le Grand Tout. On ne peut être plus gnostique !

[...] Ce sera la gloire de saint Thomas de comprendre qu’il fallait d’abord rétablir la pensée véritable d’Aristote et pour cela retrouver le texte initial. Il ignorait le grec. Il obtint la traduction directe du grec en latin établie par Guillaume de Moerbeke. Il en soumit le texte à une exégèse rigoureuse, littérale. Quelle différence avec celui d’Averroès ! Ce dernier apparut alors, non pas comme le commentateur élu d’Aristote, mais comme son "dépravateur". Il a fallu un génie et un saint pour "exorciser" au sens propre Aristote et "délivrer" l’Occident de cette invasion gnostique sous étiquette musulmane.

Auteur: Couvert Etienne

Info: "La Gnose universelle", éditions de Chiré, 1983, pages 77 à 79

[ réception médiévale ] [ orient-occident ] [ historique ] [ aristotélisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson