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ego

La chronologie empêche de faire des rapprochements entre les différentes époques. En chacun de nous, il y a tous les temps.

Auteur: Zeldin Theodore

Info:

[ anachronique ]

 

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rituel chrétien

Les célébrations catholiques m'ont toujours semblé surgir d'une autre époque, d'un autre monde, d'un âge sombre. Vêtus comme des empereurs incas, les célébrants marmonnent des incantations surjouées dans une langue morte, mélangent l'eau et le vin, bénissent un quignon de pain, et lors de la séquence dite de la "transsubstantiation" prétendent métamorphoser la vieille tranche d'azyme en une colombe divine.

Auteur: Dubois Jean-Paul

Info: Tous les hommes n'habitent pas le monde de la même façon

[ anachronique ] [ papistes ] [ ridicules ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

discussion philosophique

Et nous le [Alcibiade] voyons dans un concours [le Banquet] qui réunit en somme des hommes savants, graves - encore que dans ce contexte d’amour grec sur lequel nous allons mettre l’accent tout à l’heure qui apporte déjà un fond d’érotisme permanent sur lequel ces discours sur l’amour se détachent - nous le voyons donc qui vient raconter à tout le monde quelque chose que nous pouvons résumer à peu près en ces termes : à savoir les vains efforts qu’il a fait en son jeune temps - au temps où SOCRATE l’aimait - pour amener SOCRATE à le baiser.

Ceci est développé longuement avec des détails, et avec en somme une très grande crudité de termes. Il n’est pas douteux qu’il ait amené SOCRATE à perdre son contrôle, à manifester son trouble, à céder à des invites corporelles et directes, à une approche physique. Et c’est ceci qui publiquement est rapporté, par un homme ivre sans doute, mais un homme ivre dont PLATON ne dédaigne pas de nous rapporter dans toute leur étendue les propos. Je ne sais pas si je me fais bien entendre : imaginez un livre qui paraîtrait, je ne dis pas de nos jours, car ceci paraît environ une cinquantaine d’années après la scène qui est rapportée, PLATON le fait paraître à cette distance. Supposez que dans un certain temps - pour ménager les choses - un personnage qui serait, disons M. KENNEDY - dans un bouquin fait pour l’élite - KENNEDY qui aurait été en même temps James DEAN, vienne raconter comment il a tout fait au temps de son université pour se faire faire l’amour par - disons une espèce de prof - je vous laisse le soin, au choix, d’un personnage.

Il ne faudrait pas absolument le prendre dans le corps enseignant puisque SOCRATE n’était pas tout à fait un professeur. C’en était un tout de même d’un peu spécial. Imaginez que ce soit quelqu’un comme M. MASSIGNON et qui soit en même temps Henry MILLER. Cela ferait un certain effet. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: 23 novembre 1960

[ contextualisation anachronique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

faculté

Libero avait d'abord cru qu'on venait de l'introduire dans le cœur battant du savoir, comme un initié qui a triomphé d'épreuves incompréhensibles au commun des mortels, et il ne pouvait pas s'avancer dans le grand hall de la Sorbonne sans se sentir empli de la fierté craintive qui signale la présence des dieux. Il emmenait avec lui sa mère illettrée, ses frères cultivateurs et bergers, tous ses ancêtres prisonniers de la nuit païenne de la Barbaggia qui tressaillaient de joie au fond de leurs tombeaux. Il croyait à l'éternité des choses éternelles, à leur noblesse inaltérable, inscrite au fronton d'un ciel haut et pur. Et il cessa d'y croire. Son professeur d'éthique était un jeune normalien extraordinairement prolixe et sympathique qui traitait les textes avec une désinvolture brillante jusqu'à la nausée, assénant à ses étudiants des considérations définitives sur le mal absolu que n'aurait pas désavouées un curé de campagne, même s'il les agrémentait d'un nombre considérable de références et citations qui ne parvenaient pas à combler leur vide conceptuel ni à dissimuler leur absolue trivialité. Et toute cette débauche de moralisme était de surcroît au service d'une ambition parfaitement cynique, il était absolument manifeste que l'Université n'était pour lui qu'une étape nécessaire mais insignifiante sur un chemin qui devait le mener vers la consécration des plateaux de télévision où il avilirait publiquement, en compagnie de ses semblables, le nom de la philosophie, sous l'œil attendri de journalistes incultes et ravis, car le journalisme et le commerce tenaient maintenant lieu de pensée, Libero ne pouvait plus en douter, et il était comme un homme qui vient juste de faire fortune, après des efforts inouïs, dans une monnaie qui n'a plus cours. Bien sûr, l’attitude du normalien n’était pas représentative de celle des autres enseignants, lesquels s’acquittaient de leur tâche avec une austère probité qui leur valait le respect de Libero. Il vouait une admiration sans bornes au doctorant qui, tous les jeudis de dix-huit à vingt heures, vêtu d’un pantalon en velours côtelé beige et d’une veste vert bouteille à boutons dorés qui semblait sorti d’un magasin de la Stasi et attestait de son indifférence aux biens matériels, traduisait et commentait imperturbablement le livre gamma de La Métaphysique devant un maigre public d’hellénistes obstinés et attentifs. Mais l’ambiance de dévotion qui régnait dans la salle poussiéreuse de l’escalier C où on les avait relégués ne pouvait dissimuler l’ampleur de leur déroute, ils étaient tous des vaincus, des êtres inadaptés et bientôt incompréhensibles, les survivants d’une apocalypse sournoise qui avait décimé leurs semblables et mis à bas les temples des divinités qu’ils adoraient, dont la lumière s’était jadis répandue sur le monde.

Auteur: Ferrari Jérôme

Info: Le sermon sur la chute de Rome, Actes sud, 2012, pages 60-61

[ discours universitaire ] [ arrivistes ] [ anachroniques ] [ désillusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson