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rapports humains

L’existence obsédante des autres traduit leur présence métaphysique, plus réelle à travers ces êtres hallucinés que ne l’est jamais leur présence physique.

Auteur: Grivois Henri

Info: Naître à la folie

[ imaginaires ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Les légitimations symboliques en fonction de quoi un homme assume ce qui lui est conféré par d’autres échappent entièrement au registre des habilitations capacitaires.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 424

[ identifications imaginaires ] [ imposture ] [ scène-monde ] [ malentendus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

entité égrégore

Trente-quatre lances enchevêtrées peuvent-elles composer un être ? Oui, un Meidosem. Un Meidosem souffrant, un Meidosem qui ne sait plus où se mettre, qui ne sait plus comment se tenir, comment faire face, qui ne sait plus être qu'un Meidosem.
Ils ont détruit son "un".
Mais il n'est pas encore battu. Les lances qui doivent lui servir utilement contre tant d'ennemis, il se les est passées d'abord à travers le corps.
Mais il n'est pas encore battu.

Auteur: Michaux Henri

Info: Extrait de"Portrait des Meidosems", in "La vie dans les plis", Poésie/Gallimard, p. 118

[ êtres imaginaires ] [ résistance ] [ un - multiple ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

piège des grands mots

Si d’aventure, un homme se présente à vous, faisant étalage de mots, de phrases, dans la confusion de leur dualité vous voilà décontenancés et vous commencez à nourrir un doute. Ne sachant que faire, vous courez chez voisins et amis enquêtant dans toutes les directions. Vous voilà totalement perdus. Un homme de grand caractère ne gaspille pas son temps en discussions et propos oiseux, quant à l’hôte ou l’intrus, le vrai ou le faux, la substance et la richesse.

Auteur: Linji Línjì Yìxuán Lin-chi I-hsüan Lin-tsi

Info: Dans les "Dits de Rinzai"

[ vanité philosophique ] [ interprétations imaginaires ] [ blabla prétentieux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ouvertures

C'est devenu un lieu commun de parler "du monde" comme s'il y n'en avait qu'un, dans lequel, pour ainsi dire, nous existons et nous mouvons. Mais bien des philosophes et beaucoup de scientifiques croient qu'il y a beaucoup de choses qui méritent d'être appelés "monde". Certains croient dans l'existence d'univers parallèles qui, pris ensemble, constitueraient un multivers. D'autres que, même à l'intérieur de notre univers il y a, à tout moment, beaucoup de voies selon lesquelles le futur pourrait se dérouler, aucune de ces voies n'étant moins réelle que les autres. Quelques uns croient en l'existence d'états de choses qui décrivent ce que notre univers ( ou multivers ) aurait pu être. Toutes ces choses ont été appelées "mondes", et, de plus, les métaphysiciens voient certaines de ces entités comme étant des mondes (seulement) possibles.

Auteur: Rea Michael

Info: Metaphysics, p 53

[ Gaïa ] [ plurivers ] [ idiosyncrasies intégrées ] [ imaginaires ] [ potentialités ] [ science-fiction ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

événements urbains

Transformer les Parisiens en patinants hallucinés sur des plans de glace fabriqués à coups d’eau glycolée n’a rien de plus sorcier que d’en faire des baigneurs virtuels dans le béton des berges de la Seine ou des participants hébétés de Nuits Blanches. Dans tous les cas, il ne s’agit jamais que d’orchestrer du mieux possible un travail du deuil heureux, celui de la réalité citadine de naguère, avec ses aventures non programmées (et d’ailleurs plus ou moins agréables) et de fugitifs moments de socialité qui ne s’appelaient pas ainsi parce que personne ne savait encore qu’il s’agissait de cela. Plus la ville disparaît de manière irrémédiable, et plus elle se couvre de petits théâtres de consolation où l’on peut faire tout ce que l’on n’avait encore jamais fait : disposer son transat en bordure d’atoll, pique-niquer sur un trottoir comme si c’était de l’herbe, skier sur le parvis de la Défense, bronzer sur des rives inexistantes sous des soleils conceptuels, aller là-bas vivre ensemble au pays qui te ressemble, etc. ; sans quitter notre ordinateur, nos parts de marché, nos maladies de science-fiction et notre stock d’anxiolytiques.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1565-1566

[ déréalisation ] [ échappatoires imaginaires ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

moi idéal

La mégalomanie narcissique ou le "sauve-qui-peut" du sujet

L’autodétermination, ce que les parlottes postmodernes appellent la "liberté individuelle", est au centre du dispositif discursif. Cette liberté de l’individu qui est à la base de toutes les constitutions des régimes démocratiques provoque dans la sphère psychique l’inflation de la fonction du Moi [...]. Le moi est la somme des identifications, soit l’addition côte à côte de touts les traits signifiants que le sujet a pris aux différentes figures de l’Autre qu’il a croisées dans son parcours de vie. [...] Dans le cadre du lien social organisé par les parlottes la fonction du moi est magnifiée. La "liberté de choix" donnée au sujet de sélectionner les signifiants qui le représentent auprès des autres, fait des processus d’identifications le cœur de la subjectivation, et par là même du moi le représentant adéquat du sujet dans le lien social des parlottes postmodernes. [...]

Les premiers des effets de cette domination libérale sont ceux qui concernent l’identité de l’individu. Ce terme d’identité, s’il recouvre encore sa signification première – l’identité qui représente la personne et que décline la carte d’identité – a pris un sens aujourd’hui beaucoup plus radical. A tel point qu’il est devenu loisible de "changer d’identité" comme c’est le cas pour les transsexuels opérés. L’identité devient ainsi la définition que se donne le sujet de lui-même en fonction de son propre désir ou de son propre choix, et non une définition de l’individu lui-même. Ce qui définit l’identité dans le modèle libéral des parlottes n’est plus une nomination qui vient de l’Autre, mais un choix individuel qui se montre dans les actes même posés par l’individu. Ainsi en est-il par exemple de nos jours de la notion, nouvelle dans le cadre psychopathologique, de l’identité de genre. Ce qui définit l’identité de genre n’est pas une nomination réelle du sujet par la sexuation biologique de son corps, mais bien le comportement sexuel de l’individu.

Auteur: Lesourd Serge

Info: Dans "Comment taire le sujet ?", éditions Érès, 2010, pages 208-209

[ postmodernité ] [ narcissisme ] [ attributs imaginaires ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fictions

Lorsque les gens parlent de fantasy - qu'il s'agisse de lecteurs grand public ou de lecteurs de SF - ils parlent presque toujours d'un sous-genre de la littérature fantastique. Ils parlent de Tolkien, et de ses innombrables héritiers. Qu'on l'appelle "épopée", ou "de genre", c'est ce que fantasy a fini par signifier. Ce qui est à la fois trompeur et malheureux.

Tolkien est la bête de somme de la littérature fantastique. Son œuvre est massive et contagieuse - on ne peut l'ignorer, alors n'essayez même pas. Le mieux que vous puissiez faire est d'essayer d'enlever ce furoncle avec précaution. Et il y a beaucoup de choses à détester : sa pompe wagnérienne, son côté "garçon aventurier" qui se glorifie dans la guerre, son amour étroit et réactionnaire pour le statu quo hiérarchique, sa croyance en une moralité absolue qui brouille la complexité morale et politique. Les clichés de Tolkien - les elfes, les nains et les anneaux magiques - se sont répandus comme des virus. Il a écrit que la fonction de la fantaisie était "de consoler", faisant ainsi de l'écrivain de fantaisie un principe de base d'une politique destinée à dorloter le lecteur.

C'est une idée révoltante, et heureusement, beaucoup de fantaisistes l'ont ignorée. Des surréalistes aux pulps - en passant par Mervyn Peake, Mikhael Boulgakov, Stefan Grabiński, Bruno Schulz, Michael Moorcock, M. John Harrison et j'en passe - les meilleurs écrivains ont utilisé l'esthétique fantastique précisément pour défier, aliéner, subvertir et saper les attentes.

Bien sûr, je ne dis pas qu'un fan de Tolkien ne peut faire parei de mes amis - cela réduirait considérablement mon cercle social. Je ne prétends pas non plus qu'il est impossible d'écrire un bon livre de fantasy contenant des elfes et des nains - le superbe Iron Dragon's Daughter de Michael Swanwick dément cette affirmation. Mais puisque le plaisir de la fantasy est censé résider dans sa créativité illimitée, pourquoi ne pas essayer de trouver des thèmes différents, ainsi que des monstres non conventionnels ? Pourquoi ne pas utiliser la fantasy pour remettre en question les mensonges sociaux et esthétiques ?

Heureusement, la tradition alternative de la fantasy n'est jamais morte. Et elle ne cesse de se renforcer. Chris Wooding, Michael Swanwick, Mary Gentle, Paul di Filippo, Jeff VanderMeer, et bien d'autres, produisent tous des œuvres qui s'articulent sur le radicalisme de la fantasy. Alors que la fantasy traditionnelle était rurale et bucolique, celle-ci est souvent urbaine et souvent brutale. Les personnages sont plus que des silhouettes en carton, et ils ne sont pas définis par la race ou le sexe. Les choses sont sordides et délicates, comme dans la vie réelle. La fantaisie n'est pas un aliment réconfortant, mais un défi.

Le critique Gabe Chouinard a déclaré que nous entrons dans une nouvelle période, une renaissance du radicalisme créatif de la fantasy qui n'a pas été vue depuis la nouvelle vague des années 60 et 70, et qu'il a baptisée la prochaine vague. Je ne sais s'il a raison, mais je suis enthousiaste. C'est une littérature radicale. C'est la littérature que nous méritons le plus.

Auteur: Mieville China Tom

Info:

[ styles littéraires ] [ ouverture ] [ vingtième siècle ] [ mondes imaginaires ] [ merveilleux ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste