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métamorphose

Finalement, l’amour remplit une fonction heuristique qui mène au dévoilement d’une autre réalité voire, peut-être, de la seule porteuse de vérité. Agissant tel un instrument cognitif, le sentiment amoureux permet d’accéder à un niveau supérieur de connaissance qui met à jour des pans de la personnalité restés inconnus.

Auteur: Allard Marie-Lise

Info: Dans "Anna de Noailles, entre prose et poésie", page 548

[ conscience ] [ herméneutique ] [ découverte ] [ élargissement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

théologie

Nous nous trouvons, avec la Kabbale, devant le même schéma que celui proposé par l’ésotérisme : l’histoire d’une unité divine qui se perd en quelque sorte dans une Création qui échappe à son Créateur, déroule ensuite l’apparition d’un monde intermédiaire qui permet le passage du divin à l’humain, puis attend et espère le retour de toutes choses dans l’unité initiale.

Auteur: Lobrichon Guy

Info: Dictionnaire de l'extraordinaire chrétien

[ modèle herméneutique ] [ canevas judéo-chrétien ] [ explication du monde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

interprétation

L'interprète doit jouer l'histoire d'un autre comme s'il racontait sa propre vie, pour la toute première fois, ou pour la toute dernière avant de mourir, alors qu'en réalité tout est déjà consigné, tout s'est déjà passé. Un autre, le grand, l'immense compositeur, a tracé le destin de la pièce, nuances comprises, de fortissimo à pianissimo, du hurlement total au silence absolu. Que voulez-vous y faire sinon tout ressasser ?

Auteur: Ragougneau Alexis

Info: Opus 77

[ transposition ] [ accaparement ] [ herméneutique ] [ musique ] [ comédie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

moi

Tant qu’on reste dans le registre du Je, il est facile de montrer que cette mise en relation ne vise l’acquisition d’aucune connaissance de l’objet en soi, c’est là l’illusion du Je, mais bien de pouvoir établir entre les éléments un ordre de causalité qui rende intelligibles au Je l’existence du monde et la relation présente entre ces éléments. L’activité de représentation devient donc pour le Je synonyme d’une activité d’interprétation […].

Auteur: Aulagnier Piera

Info: La violence de l'interprétation

[ positionnement ] [ herméneutique ]

 

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exégèse

Lear est une grande pièce, non parce que Shakespeare pose des questions auxquelles il lui faudrait trouver une réponse, mais en raison de la puissante maîtrise de moyens avec laquelle il impose à l’esprit des spectateurs des réalités qui s’estompent ou s’obscurcissent dans les préoccupations de la vie quotidienne. Lui et ses contemporains connaissaient les réponses, ils les entendaient dès l’enfance et durant toute leur vie d’adulte dans les homélies de l’Eglise, dans les enseignements du clergé et des écoles, dans la Bible et dans la littérature populaire ; et ces lieux communs que nul à son époque ne conteste, il nous les rend sensibles en leur donnant dans une histoire imaginaire la pressante vérité d’une vivante expérience personnelle. 

Auteur: Joseph Bertram Leon

Info: Préface de : Le Roi Lear de William Shakespeare

[ herméneutique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

[…] PLATON essentiellement nous cache ce qu’il pense tout autant qu’il nous le révèle, et […] c’est à la mesure de la capacité de chacun, c’est-à-dire jusqu’à une certaine limite, très certainement "pas dépassable", que nous pouvons l’entrevoir.

Il ne faudra donc pas m’en vouloir si je ne vous donne pas le dernier mot de PLATON, parce que PLATON est bien décidé, ce dernier mot, à ne pas nous le dire. Il est très important, au moment où peut-être tout ce que je vous raconte de PLATON vous fera ouvrir le Phédon par exemple, que vous ayez l’idée que peut-être l’objet de Phédon n’est-il pas tout à fait de démontrer, malgré l’apparence, l’immortalité de l’âme. Je dirai même que sa fin est très évidemment contraire.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 7 décembre 1960

[ clé de lecture ] [ explication ] [ herméneutique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

[…] on ne devrait pas ignorer tout ce que la théologie de S. Thomas a tiré de la révélation de l’Exode où Dieu énonce : "Je suis qui je suis". Puisque, dit S. Thomas, l’essence de Dieu, c’est d’être – acte pur d’être, c’est-à-dire réalité absolue transcendante à tous les modes concevables d’être réel – Dieu, à proprement parler, n’a pas d’essence, au sens où l’essence est ce qui détermine l’existence, ce qui fait qu’un être est ce qu’il est, et pas autre chose. En étant, en exerçant son pouvoir d’être, tout être créé est limité par les déterminations que lui impose son essence. Mais Dieu n’ayant point d’essence, puisqu’Il est son propre être, Son acte pur d’être – ou unité de l’Acte absolu et de la Réalité absolue – n’est limité par rien, et c’est pourquoi Dieu est infini, ou encore Dieu est la réalité infiniment réelle.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 19-20

[ doctrine ] [ interprétation ] [ herméneutique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

spéculations intellectuelles

La victoire de Hegel sur Kant signifia pour la raison et pour le développement spirituel ultérieur, et d’abord, pour celui de l’homme allemand, une très lourde menace, d’autant plus dangereuse que Hegel était un psychologue camouflé et projetait de grandes vérités hors du domaine du sujet dans un cosmos qu’il s’était créé lui-même. […]

Hegel représente une solution du problème posé par la critique de la connaissance, solution qui donnait aux concepts une chance de démontrer leur autonomie ignorée. Ils procurèrent à l’intellect cette hybris qui conduisit au surhomme de Nietzsche et, par là, à la catastrophe qui a nom Allemagne. […]

Une philosophie comme celle de Hegel est une auto-révélation d’arrière-plans psychiques et, philosophiquement, une usurpation. Elle signifie, au point de vue psychologique, ni plus ni moins qu’une irruption de l’inconscient. Cette conception est corroborée par le caractère étrange et recherché du langage hégélien. Il évoque déjà le "langage de puissance" des schizophrènes, qui se sert du pouvoir de paroles magiques pour plier le transcendant à une forme subjective ou pour procurer à ce qui est banal le charme de la nouveauté, ou encore pour donner à l’insignifiant l’apparence d’une sagesse subtile. Une langue aussi bizarre est un symptôme de faiblesse, d’impuissance et de manque de substance.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Les racines de la conscience", trad. Yves Le Lay, éd. Buchet-Chastel, Paris, 1971, pages 480-481

[ critique ] [ herméneutique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sémiotique

Un homme porte à la boutonnière un insigne constitué d'une faucille et d'un marteau. Est-ce un cas de "signifié attendu" (cet homme-là veut dire qu'il est communiste), de représentation picturale (c'est insigne représente "symboliquement" la fusion entre ouvrier et paysan) ou de preuve inférentielle (si cet homme porte cet insigne, alors il est communiste) ? Le même événement se trouve placé sous l'égide de ce qui est, pour Harman, trois théories différentes. Et il est vrai qu'un même phénomène peut faire l'objet de théories très diverses : cet insigne s'inscrit dans la sphère de la chimie inorganique par la matière dont il est fait, dans celle de la physique parce qu'il est soumis aux lois de la pesanteur, dans celle de la technologie commerciale en tant que produit industriel et commercialisable. Mais en l'occurrence, cet insigne est simultanément objet des trois (supposées) théories du signifié, de la représentation et de la preuve justement et seulement en tant qu'il "n'est pas en-lieu-de lui-même" : il ne renvoie pas à sa composition moléculaire, à sa tendance à tomber vers le bas, ni à sa capacité à être empaqueté et transporté ; "il renvoie à quelque chose qui est en dehors de lui-même". En ce sens, il suscite de l'"émerveillement" et devient le même objet abstrait de la même question théorique.

Auteur: Eco Umberto

Info: Sémiotique et philosophie du langage, le mode symbolique, PUF, 1984, pp 25 26

[ terme-carrefour ] [ triade ] [ déictique ] [ ouverture herméneutique ] [ polysémie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

kérygme

Très curieusement, ce sont les platoniciens qui, les premiers, en s’attaquant aux chrétiens, les aidèrent à prendre conscience d’une certaine différence entre les deux perspectives. […] C’est que le néoplatonisme, en la personne de Plotin, son plus haut représentant, "le plus grand de tous les philosophes", au dire de Bergson, rejette le christianisme, et même l’attaque assez violemment. Il est certain, en particulier, que les gnostiques visés par Plotin dans l’un de ses traités sont des chrétiens. Et ce que leur reproche Plotin, c’est de ne pas connaître les doctrines helléniques, d’être culturellement des étrangers. Porphyre ira beaucoup plus loin dans le détail de la critique platonicienne du christianisme.

Or cette attitude pose des problèmes. Le christianisme, à cette époque, n’est pas encore une grande religion. Une multitude de cultes, de rites, de pratiques religieuses, divinatoires, magiques, sont répandus dans tout le bassin méditerranéen. Plotin accepte cette multiplicité de formes. Sa philosophie est accueillante à ce pullulement de courants religieux divers dont les niveaux spirituels sont extrêmement inégaux. Accueil qui n’est pas aveuglement. Il s’efforce chaque fois de dégager ce qu’il y a de positif, même dans les manifestations les plus inférieures, de les purifier intellectuellement, et de les interpréter en termes platoniciens. On sait d’ailleurs qu’il a eu des contacts approfondis avec l’hindouisme et le zoroastrisme. Mais il refuse le seul christianisme. […] on peut supposer qu’il refuse précisément de faire intervenir au sein de la pure transparence du discours métaphysique l’obscurité de l’historique et du contingent. […]

Ainsi la réaction néo-platonicienne à l’apparition du christianisme est-elle révélatrice de ce qui fait la nature spécifique de cette religion, sa radicale contingence historique.

Auteur: Borella Jean

Info: L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, pages 58-59

[ opposition ] [ herméneutique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson