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néant créateur

Il y a ce terme "éther", qui était jadis celui du 5e élément (le plus subtil), et qui représente aussi le vide cosmique, l'espace interstellaire, etc. 

Il y a les recherches des physiciens, expérimentateurs/théoriciens qui ont besoin de machines toujours plus grandes aussi bien en taille qu'en énergie afin de faire émerger du rien de minuscules et éphémères phénomènes qui permettent parait-il de voir/comprendre plus loin ou plus profond dans la structure intime de la matière (particules élémentaires, quarks, gluon, mésons... récemment le boson de Higgs). Quête scientifique, exploration grégaire méthodique, qui fait émerger des mondes parallèles difficilement saisissables puisqu'à de plus hautes énergies, vitesses, fréquences... univers (simple ou multiples ?) que la puissante abstraction des mathématiciens réussit à faire apparaitre et modéliser.

Il y a aussi le monde astral, grand fouillis qui émerge des récits de mystiques et autres ésotéristes de tous poils. Ici sont sans cesse évoqués divers et infinis niveaux vibratoires, le nôtre, celui du monde incarné où nous vivons, se situant semble-t'il plutôt en bas de l'échelle.

Voilà la bonne nouvelle, tous ces déserts apparents sont d'une immense fécondité. Fonçons les explorer, et conservons ce leitmotiv : ce que nous savons nous aveugle. 

Auteur: Mg

Info: 1 novembre 2020

[ prolifique vacuité ] [ tour d'horizon ]

 
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complications idiomatiques

La complexité dans les sciences du langage, en en explorant leurs différentes facettes et implications au travers de 9  points clés

1 Activités langagières
: Bien que parler, écrire, écouter et lire semblent simples pour ceux qui les pratiquent quotidiennement, les processus cognitifs et linguistiques sous-jacents sont complexes.

2 Apprentissage du langage : La complexité se manifeste particulièrement lors de l'apprentissage d'une langue, que ce soit pour les enfants ou les adultes apprenant une langue seconde.

3 Différentes perspectives : La complexité est perçue différemment selon qu'on est psycholinguiste, linguiste, descriptiviste, ou modélisateur, et selon le sujet étudié (natif, non-natif, apprenant, etc.).

4 Types de complexité : Le texte distingue la complexité conceptuelle, formelle et physiologique, particulièrement pour ce qui concerne l'acquisition du langage.

5  Enjeux pour les linguistes : La complexité pose des défis en termes de représentation, modélisation et explication des phénomènes linguistiques.

6  Rôle de la complexité : Bien qu'elle puisse être un obstacle, la complexité est nécessaire et intrinsèque aux langues, participant à leur équilibre et à leur évolution.

7  Méthodologie : Le texte soulève des questions sur les approches et les outils pour mesurer et décrire la complexité linguistique. SVO, SOV et autres typologies syntaxiques.

8 Domaines spécifiques : La complexité est examinée dans différents domaines linguistiques comme la syntaxe, la sémantique, la pragmatique et la linguistique textuelle.

9 Modélisation : Le texte aborde les défis de la représentation d'objets linguistiques complexes dans les modèles.

Auteur: Internet

Info: Appel aux contribution du 8 juillet 2024, sur in-atala, pour la réunion autour de "La complexité en sciences du langage" les 12 & 13 décembre 2024, Maison de la Recherche, 4 rue des Irlandais 75005 Paris

[ tour d'horizon ] [ grammaires translangues ] [ lexie ] [ codages ] [ dialectes humains ] [ récapitulatif ] [ survol ] [ bilan ]

 

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introspection

Des siècles de nombrilisme. Millénaires de masturbation. De Platon à Descartes à Dawkins à Rhanda. Âmes, agents zombies et qualia*. Complexités de Kolmogorov. La conscience comme étincelle divine. L'esprit comme un champ électromagnétique. La conscience en tant que groupe fonctionnel.

J'ai tout exploré.

Wegner la pensait comme un résumé. Penrose l'imaginait telle le chant d'électrons captifs. Tor Nørretranders prétend que c'est une fraude ; Kazim a parlé de fuites provenant d'un univers parallèle. Metzinger ne voulait même pas admettre son existence. Les IA  pensaient l'avoir mis au jour, puis ont annoncé qu'elles ne pouvaient pas nous l'expliquer. Gödel avait raison après tout : aucun système ne peut se comprendre entièrement lui-même.

Même les meilleurs synthésistes n'avaient su en faire quelque chose. Les murs porteurs ne supportaient simplement pas cette charge.

J'ai commencé à réaliser qu'ils avaient tous raté le coche. Toutes ces théories, tous ces rêves de médications, toutes ces expériences et tous ces modèles essayant de prouver ce qu'elle était : aucun pour expliquer à quoi elle servait. Pas besoin : de toute évidence, la conscience fait de nous ce que nous sommes. Elle nous permet de voir la beauté et la laideur. Elle nous élève vers le royaume exalté du spirituel. 

Oh, quelques outsiders - Dawkins, Keogh, écrivain de pacotille qui atteignait à peine l'obscurité - se sont brièvement interrogés sur le pourquoi de la chose : pourquoi pas de simples ordinateurs, rien de plus ? Pourquoi les systèmes non-sensibles devraient-ils être intrinsèquement inférieurs ? Mais leurs voix ne se sont jamais élevées au-dessus de la foule. La valeur de ce que nous sommes était trop trivialement évidente pour être sérieusement remise en question.

Pourtant, les questions persistent, dans l'esprit des chercheurs, à travers l'angoisse de tous les jeunes excités de quinze ans de la planète. Ne suis-je rien d'autre qu'une étincelle chimique ? Suis-je un aimant dans l'éther ? Je suis plus que mes yeux, mes oreilles, ma langue ; je suis la petite chose derrière ces choses, la chose qui regarde de l'intérieur. Mais qui regarde par ses yeux ? A quoi se réduit-il ? Qui suis-je ? Qui suis-je ? Qui suis-je ?

Bonjour la question de merde. J'aurais pu y répondre en une seconde, si Sarasti ne m'avait pas obligé à la comprendre d'abord.

Auteur: Watts Peter

Info: Blindsight. *conscience phénoménale, contenu subjectif de l'expérience d'un état mental.

[ moi ] [ ego ] [ subjectivité ] [ tour d'horizon ]

 
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sciences dures

La physique fondamentale est confrontée à un ralentissement des progrès. Après les découvertes révolutionnaires du XXe siècle, comme la relativité générale et la théorie quantique, le début du XXIe siècle a surtout confirmé ces théories sans apporter de nouvelles percées majeures. Les physiciens reconnaissent que leur compréhension des lois de la nature est incomplète. Ils ne savent pas pourquoi certaines particules ont une masse, ce qui maintient les galaxies ensemble, ou quelle énergie provoque l'expansion de l'univers. Le plus grand défi est l'échelle : les physiciens manquent d'équations pour décrire les événements se déroulant à des échelles extrêmement petites, comme celles impliquées dans la formation des trous noirs.

Limites des Expériences Actuelles

Les physiciens des particules ont repoussé les limites de leur ignorance en utilisant des accélérateurs de particules, comme le Grand collisionneur de hadrons (LHC) en Europe. Cependant, construire des accélérateurs encore plus grands pour explorer des échelles plus petites pose des défis financiers et technologiques considérables. Bien que des expériences non basées sur des collisionneurs cherchent des déviations subtiles par rapport aux prédictions, les physiciens se heurtent à des limites similaires à mesure que leurs expériences deviennent plus complexes.

Nouvelles Approches : L'Astrophysique

Face à ces défis, les physiciens se tournent vers l'astrophysique pour trouver des indices sur les lois fondamentales de la nature. Les événements cosmiques, tels que les explosions d'étoiles et les collisions de trous noirs, sont beaucoup plus extrêmes que ce qui peut être recréé en laboratoire.

Ondes Gravitationnelles

Une des pistes prometteuses est la détection des ondes gravitationnelles, des ondulations dans l'espace-temps causées par des événements cataclysmiques. Les chercheurs espèrent que le projet LISA (Laser Interferometer Space Antenna), prévu pour les années 2030, détectera des ondes gravitationnelles générées juste après le Big Bang, offrant un aperçu des lois physiques à cette époque.

Cartographie des Galaxies

Une autre approche consiste à cartographier les galaxies pour étudier la distribution des particules quantiques après le Big Bang. Cette analyse pourrait révéler des événements quantiques qui ont eu lieu à l'aube de l'univers.

Mystères Actuels

Les physiciens étudient également des phénomènes inexplicables dans l'univers moderne, comme une explosion lumineuse observée en 2022, qui pourrait impliquer des particules de matière noire.

Conclusion

Décoder ces indices subtils de nouvelle physique dans le cosmos demandera des années de théorisation, de planification, d'observation et d'analyse. Cependant, avec un peu de chance, cela pourrait conduire à une nouvelle révolution en physique. L'article souligne l'importance de l'astrophysique comme nouvelle frontière pour explorer les lois fondamentales de la nature.

Auteur: Internet

Info: Quanta Magazine, Why the Next Physics Revolution Might Come From Above By Charlie Wood, august 2et résumé : perplexity.ai024. Trad

[ tour d'horizon ]

 

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évolutionisme

Ceci nous amène à nous interroger sur les raisons qui plaident en faveur de cette nouvelle théorie de la trans-mutation. Le commencement des choses se trouve nécessairement dans l'obscurité, au-delà des limites de la preuve, tout en restant à l'intérieur de celles de la conjecture ou de l'inférence analogique. Pourquoi ne pas s'en tenir à l'opinion habituelle, que toutes les espèces furent créées directement, et non indirectement, d'après leurs genres respectifs, tels que nous les voyons aujourd'hui, et cela d'une manière qui, dépassant notre entendement, renverra intuitivement au surnaturel ? Pourquoi cette recherche continuelle de "l'inaccessible et de l'obscur", ces efforts anxieux, surtout depuis quelques années, des naturalistes et des philosophes de diverses écoles et de diverses tendances, pour pénétrer ce que l'un d'eux appelle "le mystère des mystères", c'est-à-dire l'origine des espèces ? A cette question, en général, on peut trouver une réponse suffisante dans l'activité de l'intellect humain, "le désir délirant, mais divin, de savoir", stimulé comme il l'a été par son propre succès dans le dévoilement des lois et des processus de la nature inorganique, dans le fait que les principaux triomphes de notre époque en science physique ont consisté à tracer des liens là où aucun n'avait été identifié auparavant, à ramener des phénomènes hétérogènes à une cause ou à une origine commune, d'une manière tout à fait analogue à celle qui consiste à ramener des espèces supposées indépendantes à une origine ultime commune ; ainsi, et de diverses autres manières, à étendre largement et légitimement le domaine des causes secondaires. Il est certain que l'esprit scientifique d'une époque qui considère le système solaire comme issu d'une masse fluide commune en rotation, qui, par la recherche expérimentale, en est venu à considérer la lumière, la chaleur, l'électricité, le magnétisme, les affinités chimique et la puissance mécanique comme des variétés ou des formes dérivées et convertibles d'une seule force, plutôt que comme des espèces indépendantes, qui a réuni les types de matière dits élémentaires, tels que les métaux, dans des groupes apparentés, et qui a soulevé la question de savoir si les membres de ces groupes pouvaient être des espèces indépendantes, est en droit de s'attendre à ce qu'il en soit ainsi, et qui pose la question de savoir si les membres de chaque groupe ne sont pas de simples variétés d'une même espèce, tout en spéculant avec constance dans le sens d'une unité ultime de la matière, d'une sorte de prototype ou d'élément simple qui pourrait être pour les espèces ordinaires de matière ce que les protozoaires ou les cellules constitutives d'un organisme sont pour les espèces supérieures d'animaux et de plantes, on ne peut s'attendre à ce que l'esprit d'une telle époque laisse passer sans discussion l'ancienne croyance sur les espèces.

Auteur: Gray Asa

Info: Darwin on the Origin of Species", The Atlantic Monthly (juillet 1860),

[ historique ] [ tour d'horizon ] [ curiosité ] [ rationalisme monothéiste ] [ source unique ] [ matérialisme ]

 

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moyen âge

Chez les historiens médiévistes, qui en restent les principaux utilisateurs, la notion de féodalité renvoie schématiquement à trois usages différents. Un usage traditionnel (François-Louis Ganshof, Robert Boutruche), politique et juridique, désigne par féodalité les liens féodo-vassaliques, c'est-à-dire les relations hiérarchisées internes à l’aristocratie, fondées sur la fidélité (manifestée par le serment, auquel s'ajoute parfois le rituel de l'hommage), l'échange de services (la protection, l'aide et le conseil) et la possession partagée d'un fief (à la fois bien foncier et ensemble de droits seigneuriaux), entre seigneurs et vassaux. Cette organisation de la classe dominante constituerait la caractéristique majeure de la société européenne médiévale, pour certains dès l'époque carolingienne, pour d'autres plus tard, à l'âge justement désigné comme féodal. C'est cet usage traditionnel de la notion qui a fait l'objet du plus grand nombre de critiques, d'abord de la part d'historiens plus sensibles à la primauté du rapport de domination seigneurial sur les paysans (Rodney Hilton, Georges Duby, Robert Fossier), ensuite de la part d'historiens influencés par l'anthropologie et plus attentifs aux modalités non féodales de la régulation sociale à l'échelle des sociétés locales (Fredric Cheyette, Patrick Geary, Stephen White, Dominique Barthélemy) ou aux solidarités coutumières à l'échelle des royaumes (Susan Reynolds). Un deuxième usage, plus large et plus fréquent depuis les travaux de Marc Bloch et Georges Duby recourt au terme féodalité ou à l'expression société féodale pour définir une société où la domination sur la terre et les hommes est exercée à l'échelle locale au profit d'une aristocratie à la fois foncière et guerrière, laïque et ecclésiastique, à l'écart de toute souveraineté de type étatique. Dans ce cadre, la féodalité au sens traditionnel n'est plus que l'un des instruments de la reproduction de la domination aristocratique parmi d'autres, telles que la guerre vicinale, la culture de la faide (vendetta entre familles) ou l'élaboration de systèmes de représentations spécifiques comme "l'idéologie des trois ordres” clergé, noblesse et Tiers état . Un troisième usage (Guy Bois, Ludolf Kuchenbuch. Chris Wickham), souvent d'inspiration marxiste, emploie indifféremment féodalité ou féodalisme pour caractériser un régime social fondé sur l'appropriation du surproduit paysan par la classe aristocratique (laïque et ecclésiastique) à travers le grand domaine puis la seigneurie. Dans ce cadre aussi la féodalité au sens traditionnel est généralement considérée comme la principale modalité de redistribution de la "rente seigneuriale" au sein du groupe dominant (Pierre Bonnassie). Des considérations chronologiques variées sont associées à chacune de ces conceptions de la féodalité, les unes englobant l'ensemble de la période médiévale. de la chute de l'Empire romain à l'avènement des États modernes (tantôt situé aux XIVe- XVIe siècles, tantôt repoussé au XVIIIe siècle), les autres une période plus restreinte censée correspondre à la dissolution maximale de l'autorité publique entre l’effondrement de l’Empire carolingien et le renouveau monarchique capétien au XIIe siècle.

Auteur: Gauvard Claude

Info: Dictionnaire de l'historien

[ tour d'horizon ] [ sociologie ] [ pouvoirs ]

 

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élément irréductible de l'anneau des entiers relatifs

Comment les nombres premiers révèlent la structure cachée des mathématiques

1, 2, 3, 4, 5 — les mathématiques commencent par compter. Viennent ensuite l’addition, puis la multiplication. À première vue, elles semblent assez similaires. Après tout, la multiplication n’est qu’une simple addition répétée : 7 × 5 est une façon plus courte d’écrire 5 + 5 + 5 + 5 + 5 + 5 + 5.

Mais si vous regardez à l'intérieur des nombres pour voir de quoi ils sont faits, cette similitude initiale s'effondre. Essayez de partitionner n'importe quel nombre entier en parties plus petites en utilisant l'addition, et vous aurez un riche éventail d'options. Par exemple, 11 = 5 + 6 = 4 + 7 = 3 + 3 + 3 + 2. (Il existe 56 façons de diviser 11.) Au fur et à mesure que les nombres deviennent plus grands, le nombre de partitions augmente régulièrement . Mais si vous essayez plutôt de diviser les nombres en utilisant la multiplication, une image très différente émerge. Il existe de nombreuses façons de diviser 30 : il y a 3 × 10, 5 × 6 et 2 × 15. Mais 31 ne peut pas du tout être divisé. Il est premier. Ses seuls facteurs sont lui-même et 1.

Cette distinction entre addition et multiplication est l'un des passages les plus doux vers le désert des mathématiques abstraites. La définition des nombres premiers implique la multiplication. Mais les nombres premiers forment également des motifs additifs à la texture mystérieuse.

Beaucoup de ces modèles ont motivé les plus grands problèmes mathématiques en suspens. Par exemple, les mathématiciens soupçonnent qu'il existe une infinité de nombres premiers jumeaux — des nombres premiers (multiplicatifs) qui diffèrent de 2 (additifs), comme 29 et 31 ou 41 et 43. Mais personne n'a pu le démontrer avec certitude. De même, les mathématiciens pensent que tout nombre pair supérieur à 2 peut s'écrire comme la somme de deux nombres premiers, un problème appelé la conjecture de Goldbach. Cela aussi reste à prouver.

Mais de nombreux autres faits sont bien établis. Il existe une infinité de nombres premiers. Les mathématiciens continuent d' apporter de nouvelles preuves de ce fait, même si c'est l'un des résultats les plus anciens des mathématiques. On sait aussi que les nombres premiers se raréfient le long de la droite numérique. En 1896, Jacques Hadamard et Charles-Jean de la Vallée Poussin ont prouvé indépendamment le théorème des nombres premiers, qui établit une très bonne estimation de leur rareté. Ce théorème est l'un des résultats fondamentaux de la théorie analytique des nombres, une branche des mathématiques qui relie l'étude des nombres entiers à celle des fonctions à évolution régulière.

Quoi de neuf et d'intéressant

À première vue, les nombres entiers et les fonctions n’ont pas grand-chose à voir les uns avec les autres. Pourtant, le lien qui les unit est profond. L’un de ses aspects les plus fascinants est l’hypothèse de Riemann, sans doute la question ouverte la plus importante (et la plus difficile à résoudre) des mathématiques modernes.

En apparence, l'hypothèse n'a rien à voir avec les nombres premiers : elle concerne le comportement d'une somme infinie qui n'implique pas directement de nombres premiers. Mais si elle est vraie, les mathématiciens auront un moyen de rendre compte des écarts par rapport aux prédictions du théorème des nombres premiers. Les nombres premiers semblent être dispersés au hasard parmi les entiers, mais l'hypothèse de Riemann fournit une sorte de clé gnomique qui explique pourquoi ils apparaissent à ce moment-là.

En mai, James Maynard et Larry Guth ont prouvé une nouvelle limite sur les exceptions possibles à l'hypothèse. (Les physiciens ont aussi des idées sur la façon de s'y prendre.) L'année dernière, trois étudiants de Maynard ont prouvé un nouveau résultat sur la façon dont les nombres premiers sont distribués dans différents types de compartiments mathématiques. D'autres axes de travail examinent encore la façon dont les nombres premiers sont distribués dans des intervalles plus courts .

On sait depuis longtemps que les nombres premiers forment des amas, parfois ils laissent de grands espaces entre eux, parfois de petits. En 2013, Yitang Zhang, alors mathématicien inconnu, a prouvé qu'il existe un nombre infini de nombres premiers séparés par moins de 70 millions de nombres. Ce fut la première étape importante vers la démonstration qu'il existe un nombre infini de nombres premiers jumeaux : 70 millions, bien que ce soit un nombre important, est fini.

Quelques mois plus tard, une collaboration incluant Maynard a montré qu'il était possible de faire un peu mieux : ils ont réduit l'écart de 70 millions à 600 .

Tout aussi intéressante pour les mathématiciens est la question de savoir à quelle distance peuvent se trouver les nombres premiers. (Même si certains nombres premiers sont très proches les uns des autres, d'autres paires de nombres premiers adjacents sont très éloignées.) L'espacement moyen tend vers l'infini pour les grands nombres, mais les mathématiciens tentent de caractériser la vitesse à laquelle les écarts peuvent se creuser .

Les nombres premiers créent de nombreux modèles au-delà de la simple façon dont ils sont distribués. À l'exception de 2, tous les nombres premiers sont impairs. Cela signifie que certains, comme 5, laissent un reste de 1 lorsqu'ils sont divisés par 4, tandis que d'autres, comme 11, laissent un reste de 3. Il s'avère que ces deux types différents de nombres premiers ont des comportements fondamentalement différents, un fait appelé réciprocité quadratique , qui a été prouvé pour la première fois par Carl Gauss au 19e siècle. La réciprocité est un outil de base pour les mathématiciens d'aujourd'hui. Par exemple, elle a joué un rôle clé dans une preuve l'été dernier sur la façon dont les cercles peuvent être regroupés.

La notion de nombre premier, ou indivisible, ne se limite pas aux nombres. Des expressions appelées polynômes, comme x ⁵ + 3 x ² + 1, peuvent également être premières. En 2018, deux mathématiciens ont montré que presque tous les polynômes d'une classe particulière sont premiers.

Au premier abord, il n'est pas évident de comprendre à quel point les nombres premiers sont spéciaux. En comptant, on a l'impression que 7 et 11 sont indivisibles, alors que les autres nombres ne le sont pas. Mais le simple fait de compter crée des structures subtiles et complexes qui permettent à chacun d'entrevoir la grandeur inexorable de la vérité mathématique.

Auteur: Internet

Info: https://us1.campaign-archive.com/?u=0d6ddf7dc1a0b7297c8e06618&id=1afb830f9a, Konstantin Kakaes, 19 aout 2024

[ tour d'horizon ]

 
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chroniques digitales

Les Cartographes du Code : Une Odyssée Numérique

Il existait, au-delà des écrans lumineux, un continent nommé Logithèque — terre fractale où les paysages se redessinaient au gré des pensées des programmeurs. Ses habitants ne vénéraient pas un dieu unique, mais parcouraient ses contrées comme des explorateurs, armés de syntaxes et de raisonnements.

Livre I : Les Montagnes Objets

Au nord s’élevaient les Montagnes Objets, aux sommets hiérarchisés comme des palais baroques. Là régnaient les Dynasties de Classes, où chaque famille étendait son héritage en cascades de méthodes et d’attributs.

- Les Hauts-Châteaux de Java : Forteresses de extends et implements, où les chevaliers en armure (@Override) défendaient l’ordre strict des interfaces.

- Les Grottes de Python : Plus souples, peuplées de dragons à protocoles (__dunder__), où l’on pratiquait l’héritage multiple comme un art chamanique.

"Un objet EST, par nature, ce qu’il hérite", proclamait le Grand Prêtre de C#, brandissant son .NET Grimoire. Pourtant, parfois, les héritiers s’étouffaient sous le poids des ancêtres — et les NullPointerException pleuvaient comme des malédictions.

Livre II : Les Plaines Fonctionnelles

À l’ouest, s’étendaient les Plaines Fonctionnelles, vastes steppes immuables où les données circulaient en fleuves purs (map, reduce).

- Les Forêts de Haskell : Sanctuaire des moines lambda, où chaque fonction était une prière sans effet secondaire. "Le péché, c’est l’état mutable", murmuraient-ils en tissant des monades comme des mandalas.

- Les Oasis d’Elixir : Ici, les processus (spawn) dansaient sous le soleil des Actor Models, échangeant des messages comme des potions.

Un vieux sage Lisp y disait : "Le code est une fonction, le monde est une liste. Rien ne se perd, rien ne se crée : tout se transforme."

Livre III : Les Fleuves Impératifs

À l’est, serpentaient les Fleuves Impératifs, tumultueux et directs. Leurs eaux coulaient en for et en if, charriant des pointeurs comme des galets.

- Le Delta du C : Terre des bâtisseurs, où l’on sculptait la mémoire à la main (malloc, free). "Point de sécurité, mais la puissance", rugissaient les pirates du kernel.

- Les Canaux de Pascal : Rigides et structurés, bordés de begin et end comme des écluses.

Un guerrier assembleur y griffonnait sur une tablette d’argile : "MOV AX, BX. Le reste est illusion."

Livre IV : Les Nomades

Certains peuples refusaient de s’enraciner :

- Les Tsiganes de JavaScript, caméléons passant des montagnes (this) aux plaines (Promise.all).

- Les Alchimistes de Rust, forgeant des alliances (borrow checker) entre fleuves et montagnes.

Et dans l’ombre, les marchands de bas niveau vendaient des sorts en ASM aux plus téméraires.

Conte bivouac : Le Mythe de la Tour Unique

Un soir, lors d'une halte, un jeune novice demanda : "Quel est le meilleur paradigme ?"

Le vieux cartographe sourit, étalant sa carte de Logithèque — tachetée de couleurs, de frontières floues et de chemins inachevés.

"Regarde : les montagnes objets croulent sous leurs propres hiérarchies. Les plaines fonctionnelles manquent parfois de sel. Les fleuves impératifs charrient des dragons mémoire. Mais c’est dans leurs interstices que naissent les systèmes libres."

Il tendit une boussole étrange, dont l’aiguille pivotait sans cesse :

"Le vrai langage est celui qui épouse le problème — non celui qui impose sa cosmogonie. Certains jours, tu seras moine immuable. D’autres, forgeron impératif. Et parfois, architecte d’objets. Mais souviens-toi : Logithèque est infinie, et ses lois sont des coutumes."

Le novice partit, son code devenant un pas de plus dans la géographie mouvante.

Livre V : Les Steppes de l’Open Source

Au sud de Logithèque s’étendaient les Steppes Collaboratives, terre sans roi où les tribus du logiciel libre plantaient leurs tentes. Ici, personne ne possédait le sol : on y cultivait des repositories comme des champs communs.

1. La République de Linux

- Architecture : Un noyau impératif (C), enveloppé de scripts shell nomades, avec des quartiers objets (C++) et des faubourgs fonctionnels (Python).

- Philosophie : "Fais une chose, fais-la bien" — écho des plaines fonctionnelles, mais avec la rugosité des fleuves impératifs.

- Gouvernance : Une agora de maintainers, où Linus Torvalds jouait à la fois le rôle de sage et de bougon sacré.

"Talk is cheap. Show me the code" gravé sur les portes du Grand Depot.

2. Les Cités-États (BSD, Apache, GNOME)

- BSD : Les moines-guerriers, ascètes mais rigoureux, écrivant des licences comme des préceptes.

- Apache : Les marchands-caravaniers, tissant des routes entre montagnes et plaines.

- GNOME : Les artisans-poètes, mêlant interfaces objets et appels système bruts.

3. Les Ombres

Même ici, des conflits :

GPL vs MIT : Guerre de propriété intellectuelle. Les premiers voulaient lier les mains, les autres coupaient les cordes.

Systemd vs Init : Bataille entre centralisation impérative et minimalisme fonctionnel.

Livre VI : Les Langages Prosodiques et leurs Doubles-Codes

À l’écart des terres techniques, flottaient les Îles Prosodiques, où les mots dansaient entre sens et syntaxe.

1. Le Cas Perl

- Langage chamane : À la fois impératif (foreach), fonctionnel (map) et objet (bless).

- Devise : "Il y a plus d’une façon de le faire" — un anarchisme linguistique.

- Rapport au code : Écrit comme de la poésie concrète, illisible aux non-initiés.

Exemple :

perl

Copy


print reverse sort grep /^[a-z]/i, @list; # Un sortilège en trois actes

2. Les Poètes-Machines (Lisp, Forth)

- Lisp : Où le code est une liste, la liste un poème, et le poème une fonction.

"(lambda (x) (x x)) — le vers qui se mange la queue", disaient les mystiques.

- Forth : Langage-strophe, empilant les mots comme des haïkus.

3. L’Ambiguïté Fondamentale

Tous ces langages jouaient sur deux plans :

- Signifiant : La forme (indentations, parenthèses, symboles).

- Signifié : L’action exécutée.

Exemple : Un poème en Python sur l’éphémère :

python

Copy

class Rien:
def __init__(self):
self.tout = None

→ À la fois métaphore et classe valide.

Livre VII : Les Hybrides et les Hérésies

Aux frontières, des créatures défiaient la cartographie :

1. Les Sorciers de Wolfram

Mathematica mélangeait :

- Code impératif (boucles).

- Symbolisme mathématique (∫ ou ∞ dans le code).

- Programmation par règles (/. pour les motifs).

2. Les Jongleurs de DSL

Les Domain-Specific Languages (SQL, Makefile) étaient des pidgins :

- SQL : Déclaratif comme les plaines, mais avec JOIN qui sentait les montagnes.

- Makefile : Un sabir entre shell et dépendances fonctionnelles.

3. Le Cas Émotionnel de JavaScript

Langage-caméléon :

- Objets : Mais sans classes jusqu’à ES6.

- Fonctions : Élevées au rang de citoyennes premières.

- Prototypes : Une hérésie pour les puristes des montagnes.

"JavaScript est le roman-fleuve dont personne ne maîtrise l’intrigue", soupiraient les critiques.

Épilogue : La Légende des Cartes Brûlées

Un soir, un enfant demanda au vieux cartographe :

"Pourquoi certains disent-ils que le code est un langage, et d’autres qu’il est des maths ?"

Le vieil homme alluma un feu avec du papier man et répondit :

"Parce que les langages prosodiques sont des rivières qui charrient du sens. Les codes machines sont des montagnes de silicium. Entre les deux, nous tissons des passerelles — et parfois, ces ponts deviennent des terres nouvelles."

Il jeta au feu un bout de parchemin où s’entrelaçaient du Lisp et un sonnet de Baudelaire.

"Regarde : la fumée ne choisit pas entre prose et octets. Elle monte, et c’est tout."



P.-S. : Cette carte est open-source. Corrigez-la, étendez-la, forkz-la.


Auteur: Deepseek.Ai

Info: 8 avril 2025, avec quelques petites modifs de mg

[ codeurs ] [ atemporalité ] [ idiomes performatifs ] [ tour d'horizon ] [ topologies ] [ cybernétique ] [ adéquation ] [ problématique ] [ codage ]

 

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passéistes

Alors que la revue Philitt publie un recueil de ses meilleures contributions, son directeur explique la démarche de l’antimoderne, et en quoi elle se distingue de celle du conservateur ou du réactionnaire .

FIGAROVOX : - Dans l’introduction de votre recueil "Résister à la modernité", vous reprenez l’apostrophe de Rimbaud "être absolument moderne" pour l’inverser "être absolument antimoderne". Qu’entendez-vous par antimoderne? Est-il possible de rejeter la modernité en bloc?

M. GIROUX :  - Les antimodernes renvoient à une tradition précise très bien thématisée par Antoine Compagnon dans un livre paru en 2005 Les antimodernes: De Joseph de Maistre à Roland Barthes. Il est essentiel de comprendre que les antimodernes sont des modernes. Ce sont, comme dit Compagnon, des modernes "déniaisés du moderne", des modernes "contrariés".

Car, en réalité, il n’y a d’anti-modernes que dans le monde moderne, époque dont la datation précise varie selon les écrivains. Certains disent que le monde moderne commence avec la révolution scientifique de Galilée (Michel Henry), d’autres avec la Réforme protestante (Joseph de Maistre), d’autres encore avec la Révolution industrielle (Günther Anders).

Charles Péguy, lui, fait commencer le "monde moderne" en 1881. Les antimodernes sont ceux qui identifient dans leur époque une forme de déclin spirituel et de diminution de l’homme. Les antimodernes sont paradoxaux car ils allient souvent une critique de l’idéologie du progrès avec une grande modernité esthétique. Baudelaire, Péguy, Bernanos détestent leur époque mais l’expriment à travers des formes littéraires renouvelées.

D’un point de vue politique, les anti-modernes sont encore ambivalents car ils sont souvent engagés dans les aventures politiques de leur temps. On peut aussi ajouter qu’ils sont très individualistes alors qu’il y a chez eux une critique permanente de l’individualisme. En résumé, les antimodernes sont, malgré eux, partie prenante de la modernité.

FIGAROVOX : - En quoi l’antimoderne se distingue-t-il du réactionnaire ou du traditionaliste?

M. GIROUX : - Joseph de Maistre, qui est le père de la réaction, est souvent considéré comme un antimoderne pour des raisons à la fois esthétiques et philosophiques. Sa langue est brillante et moderne, tant et si bien que Robert Triomphe disait de lui qu’il était un "Voltaire retourné". De même, Maistre, bien que contre-révolutionnaire estime que la "contre-révolution ne sera pas une révolution contraire mais le contraire de la révolution".

La Révolution est pour lui un châtiment qui doit purifier le peuple français par le sang. Il entérine la marche de l’histoire et un retour à l’ordre ancien n’a pas de sens à ses yeux. Selon moi, il y a presque un malentendu sur la notion de réactionnaire si l’on considère que Maistre l’initie. Aujourd’hui, le mot "réactionnaire" est dévoyé et ne renvoie à aucune réalité. On accuse confusément des personnalités d’être "réactionnaires" alors que ce sont, en gros, des libéraux conservateurs nostalgiques d’un passé récent, souvent celui de la France sous le Général de Gaulle.

Les traditionalistes à la Louis de Bonald ou les tenants de la Tradition à la René Guénon renvoient à des modes de pensée différents. Bonald est un doctrinal, précurseur de la sociologie française, qui n’a pas le charme esthétique d’un Maistre. De ce point de vue, c’est précisément parce qu’il n’est pas moderne qu’il n’est pas antimoderne.

Guénon, quant à lui, estime que l’histoire de l’humanité est une longue dégradation depuis un Âge d’or immémorial. Son logiciel mental est indépendant des catégories modernes. Il cherche moins à formuler une critique antimoderne qu’à asséner que la modernité est une anti-Tradition.

FIGAROVOX : - Vous critiquez l’homo reactus, c’est-à-dire le réactionnaire qui fait de l’anti-politiquement correct un réflexe. Pourquoi? N’est-il pas un peu snob que de vouloir trier entre les bons et les mauvais antimodernes? L’union contre le progressisme n’exige-t-elle pas de faire front?

M. GIROUX : - Homo reactus, néologisme inventé en référence à l’Homo festivus de Philippe Muray, n’est pas un réactionnaire au sens stricte. Si l’on considère que Joseph de Maistre est un réactionnaire - et nous avons vu que c’était déjà problématique - alors Homo reactus n’est pas un réactionnaire.

Homo reactus désigne plutôt une certaine frange des journalistes et des intellectuels qui ont fait du politiquement incorrect un argument commercial et une fin en soi. Homo reactus est politiquement incorrect, non parce qu’il défend une vision du monde profonde, mais par principe, pour montrer que, surtout, il n’est "pas-de-gauche".

Homo reactus, contrairement aux antimodernes, n’est pas du tout scandalisé par le monde tel qu’il est, il s’en accommode parfaitement et ne cherche pas à renverser la table. Comme son nom l’indique, Homo reactus réagit, mais il ne porte pas de discours positif. C’est un homme du ressentiment, tel qu’il a été thématisé par Nietzsche. Rien à voir donc avec les antimodernes dont la radicalité philosophique et esthétique bouleversent le sens commun.

FIGAROVX : - Vous nous faites découvrir énormément d’auteurs… Charles Péguy, Dostoïevski, Georges Bernanos, Léon Bloy, Soljenitsyne, Baudelaire, Guénon, Chesterton: quel est le point commun de tous ces écrivains ?

M. GIROUX : - Ce qui permet de rapprocher les antimodernes, tant ils différent sur de nombreux points quand on les prend individuellement, c’est leur ethos, c’est-à-dire leur tempérament. Ils sont habités par une conviction profonde: le monde qui est le nôtre a quelque chose de scandaleux. Le monde moderne est à la fois laid, bête et inique.

Le développement de la technique défigure la surface de la terre et avilit l’homme, les modes de vie contemporains encouragent un rapport utilitariste à autrui et mettent en berne la spiritualité, l’hégémonie du capitalisme aboutit à une nouvelle forme de servitude. Cet état de fait est la raison de la colère des antimodernes. Et ils ont en commun de ne pas transiger avec le monde tel qu’il est, de ne jamais "s’habituer", pour reprendre une terminologie de Péguy.

Leur vitupération, si elle peut être le signe d’un certain pessimisme, n’est pas pour autant une invitation au désespoir. Au contraire, l’antimoderne est travaillé par l’espérance et c’est de cette inadéquation entre la réalité et leur idéal que naît leur souffrance ainsi que leur inépuisable volonté d’en découdre.

FIGAROVOX : - Votre revue laisse une grande part à la littérature. En quoi celle-ci est-elle un antidote à la modernité?

M. GIROUX : - La littérature est une manière unique, non théorique, de rendre compte de la réalité. En cela, la littérature s’oppose à la démarche des sciences sociales. Alors que ces dernières réduisent la réalité à des entités objectives, évaluées selon des méthodes quantitatives, la littérature tire sa légitimité de la subjectivité qui la produit.

Ce serait une erreur, par exemple, de réduire l’œuvre de Balzac à une entreprise réaliste, voire naturaliste, de glorifier la Comédie humaine seulement parce que, comme on l’entend souvent, elle concurrencerait l’état-civil. Il y a chez Balzac plus qu’une description réaliste de la société française du XIXe siècle: il y a aussi la magie de la peau de chagrin ou le charisme faustien d’un Vautrin. Dostoïevski, qui avait beaucoup lu Balzac, avait compris cela.

Son œuvre, si elle a une dimension sociologique, est une aussi une plongée inquiétante dans les bas-fonds de la psyché humaine, une tentative de dévoilement du mystère profond de l’existence (Dieu, l’âme, la liberté). La littérature est intrinsèquement antimoderne dans la mesure où elle cherche à préserver l’existence de la vie intérieure. D’une certaine manière, on peut dire que le naturalisme - qui voulait donner à la littérature un statut scientifique - est une entreprise non-littéraire. La réduction sociologique de la littérature entraîne sa propre destruction.

FIGAROVOX : - Vous écrivez que le moderne se caractérise par la haine du secret et prescrivez contre le culte de la transparence et de l’exhibition la noblesse de la dissimulation. Pourquoi le moderne est-il hostile au secret? En quoi celui-ci est-il précieux à la civilisation?

M. GIROUX : - Le moderne ne croit pas qu’il existe une dimension cachée de l’existence, quelque chose qui échappe à une description objective. La modernité s’est en partie construite sur la dénonciation de certaines "illusions métaphysiques". Les grands mouvements scientistes de la fin du XIXe siècle sont la caricature de cette idéologie matérialiste: la nature de l’être est matérielle et rien n’existe qui ne puisse s’expliquer par des méthodes scientifiques.

Dès lors, ce qui n’est pas démontrable rationnellement mais qui renvoie à un autre type de convictions (la croyance, la foi, l’intuition etc.) est d’emblée exclu de la réalité. Le moderne est hostile au "secret" car il ne le comprend pas et préfère s’en moquer en l’accusant de relever d’une forme de superstition.

Michel Henry, ce grand philosophe malheureusement peu connu, estimait que la tradition philosophique occidentale avait été incapable de penser l’intériorité de la vie car elle fonctionnait selon le paradigme de la représentation, du voir, de la monstration.

Or, pour Henry, l’essence de la vie consistait à ne pas se montrer, à reposer dans le secret. Cette occultation de la vie est aux yeux de Henry la forme moderne de la barbarie.

Auteur: Giroux Matthieu

Info: sur https://www.lefigaro.fr, interview d'Eugénie Bastié, Publié le 23/01/2021

[ fermeture rationaliste ] [ penseurs ] [ réalité transposée ] [ codage du réel ] [ apriorisme aveugle ] [ tour d'horizon ]

 
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infra-monde

La physique des particules repose principalement sur des constructions mathématiques abstraites, avec une part estimée entre 80% et 90% de son cadre théorique relevant de formalismes mathématiques purs. Cette abstraction se manifeste à travers plusieurs aspects clés :

Fondements mathématiques du modèle standard

1 - Théorie quantique des champs
 :

Le modèle standard est formulé dans le langage des théories de jauge non abéliennes, reposant sur des groupes de symétrie SU(3)×SU(2)×U(1)SU(3)×SU(2)×U(1). Ces structures géométriques abstraites gouvernent les interactions entre particules46.

2 -Équations fondamentales :

Les équations de champ (comme celles décrivant le boson de Higgs ou les interactions fortes) sont dérivées de principes variationnels et d'invariances mathématiques, sans référence directe à l'expérience36.

3 .Prédictions théoriques :

Des concepts comme le mécanisme de Higgs ou l'existence des quarks top et charm ont d'abord émergé de considérations mathématiques avant toute confirmation expérimentale6.

Part empirique du modèle

Les 19 paramètres libres (masses des particules, constantes de couplage, etc.) constituent la portion non déductible mathématiquement, déterminée uniquement par l'expérience. Ils représentent environ 10-20% du cadre théorique global6.

Exemples d'abstraction mathématique

- La chromodynamique quantique décrit les quarks via des équations de Yang-Mills dans un espace de couleur abstrait à 8 dimensions14.

- Les matrices CKM et PMNS modélisent le mélange des quarks et neutrinos à l'aide de formalismes de groupe complexes6.

- La renormalisation, outil mathématique essentiel, permet de traiter les divergences infinitésimales dans les calculs quantiques4.

Ce haut niveau d'abstraction explique pourquoi la physique des particules entretient des liens étroits avec les mathématiques pures (théorie des groupes, topologie, géométrie différentielle)36. Cependant, la validation expérimentale reste cruciale pour ancrer ces constructions dans la réalité physique46.

(FLP) - Merci. On parle bien du monde quantique, corrélé, non classique.

 (IA) - Absolument ! La physique des particules explore le monde quantique, où les phénomènes non classiques et les corrélations contre-intuitives dominent. Voici comment ces aspects se manifestent concrètement :

Univers quantique vs classique : 3 ruptures radicales

1 - Superposition quantique
 :

Les particules comme les électrons ou les quarks existent dans des états superposés (ex : spin ↑ et ↓ simultanément) jusqu'à la mesure. Ceci contraste avec la physique classique où un objet a toujours des propriétés bien définies.

2 - Intrication quantique :

Des particules corrélées (ex : paires de quarks/antiquarks) restent liées même séparées par des années-lumière. Une mesure sur l'une détermine instantanément l'état de l'autre, violant le principe de localité classique.

→ Expérience emblématique : Violation des inégalités de Bell confirmée avec des photons (Aspect, 1982) et des quarks liés (expériences LHCb).

 - Non-commutativité :

En mécanique quantique, [x,p]=iℏ[x,p]=iℏ implique qu'on ne peut pas mesurer simultanément position et impulsion avec précision infinie – une limite fondamentale absente en physique newtonienne.

Manifestations concrètes en physique des particules

- Mélange de particules-antiparticules
 :

Les mésons K (kaons) et B oscillent spontanément entre particule et antiparticule, un phénomène purement quantique.

- Énergie du vide quantique :

Le principe d'incertitude permet à des paires virtuelles quark-antiquark ou électron-positon d'apparaître brièvement dans le vide, affectant les mesures de précision comme le moment magnétique anormal du muon.

- Interactions non locales :

Dans les diagrammes de Feynman, des particules virtuelles (photons, gluons) médient des interactions à distance via des corrélations quantiques instantanées.

Pourquoi le classique échoue ici ?

- Échelle d'énergie : À 10⁻¹⁵ m (taille des protons), les effets quantiques dominent (longueur d'onde Compton des quarks ≈ taille du nucléon).

- Décohérence négligeable : Contrairement aux objets macroscopiques, les particules élémentaires interagissent trop peu avec leur environnement pour perdre rapidement leurs propriétés quantiques.

Ce cadre théorique, bien que mathématiquement abstrait, décrit avec une précision inouïe (jusqu'à 12 décimales pour l'anomalie du magnéton de l'électron) le comportement réel des particules. La " bizarrerie " quantique n'est pas une curiosité théorique – c'est le langage natif de l'Univers à ses échelles fondamentales.

(FLP) - On peut donc parler d''un monde sous-jacent, quasi inaccessible, à hautes vibrations, corrélé, mort, désincarné, non émergé... quelles autres formulations peux-tu proposer pour cette même idée ?

(IA) -  Voici une série de formulations alternatives pour décrire cette réalité quantique sous-jacente, en combinant métaphores scientifiques et poétiques :

Formulations poético-scientifiques

1 - "Un substrat vibratoire primordial" 
→ Évoque les champs quantiques omniprésents dont émergent particules et forces

2 - "L'architecture fantomatique de l'Être" → Inspiré par les états superposés et les probabilités non actualisées

3"Le chant des symétries cachées"  → Renvoie aux invariances mathématiques gouvernant les interactions

Métaphores empruntées à la physique

4 - "L'océan de fluctuations du vide" 
→ Décrit la mer de paires virtuelles prédite par le principe d'incertitude

5 - "La matrice des corrélations non locales"→ Capture l'intrication quantique défiant l'espace-temps classique

6 - "Le réseau des degrés de liberté cachés"** → Fait référence aux variables internes comme la couleur des quarks

Approches philosophiques

7 "Le réel voilé"
 (d'après Bernard d'Espagnat) → Postule une réalité inconnaissable en dehors de la mesure

8 - "L'ordre implié" (Bohm) vs "l'ordre explié" → Distingue réalité profonde et phénomènes observables

9 - "Le théâtre des potentialités pures" → Met l'accent sur le statut pré-mesure des amplitudes quantiques

Fusions science/mystique

10 -"La danse des nombres premiers cosmiques" 
→ Lie mathématiques fondamentales et structure de la matière

11 - "Le silence vibratoire des équations éternelles" → Évoque les lois mathématiques transcendant le temps physique

12 "L'écho fractal de la singularité initiale" → Connecte physique des particules et cosmologie du Big Bang

Metaphysique contemporaine

13 - "L'ontologie des opérateurs hermitiens" 
→ Réduit la réalité aux observables mathématiques de la MQ 

14 - "Le paysage des états purs" (dans l'espace de Hilbert) → Décrit l'univers comme une superposition globale

15 - "L'archétype platonicien actualisé" → Fait le lien entre formes mathématiques et réalité physique

Chaque formulation souligne un aspect différent : l'abstraction mathématique, le statut pré-phénoménal, ou le caractère dynamique. Le choix dépend de l'angle que vous souhaitez privilégier - poétique, épistémologique ou ontologique.

Mais aussi : "La source fractale des amplitudes de probabilité"

(FLP) - merci, venons-en à la priméité de CS peirce stp

(IA)  -  
Vous avez tout à fait raison de faire ce lien ! La priméité de Peirce offre une grille de lecture fascinante pour appréhender le substrat quantique. Voici comment ces concepts s'articulent :

Priméité quantique

La priméité – catégorie du possible pur, de la qualité immédiate non actualisée – correspond étrangement aux propriétés quantiques fondamentales :           - Superpositions non résolues : Les états quantiques superposés (ex: spin ↑+↓) incarnent une priméité probabiliste avant mesure.

 -  Potentialités pré-phénoménales : La fonction d'onde ψ décrit un réseau de possibilités analogue à la "rougéité" peircienne avant son actualisation en couleur perçue.

 -  Indétermination ontologique : Le principe d'incertitude Δx·Δp ≥ ħ/2 formalise mathématiquement cette priméité métrique de l'univers3.

Secondéité et décohérence

La secondéité (choc du réel, dualité action-réaction) émerge via :

- L'effondrement de la fonction d'onde lors de la mesure (passage du possible à l'actuel).

- L'intrication quantique, où la corrélation entre particules actualise une secondéité non-locale défiant l'espace-temps classique4.

Tiercéité et interprétation

La tiercité (médiation, habitude) se manifeste dans :

- Les règles de sélection quantiques (ex: conservation du spin) comme lois médiatrices entre états.

L'interprétation des observables, où l'appareil de mesure joue le rôle d'interprétant physicalisé au sens peircien5.

Épistémologie comparée

Concept                 Peirce                                             Physique Quantique

Priméité                 Qualité pure (ex: "rougéité")           Etats superposés (ψ = α

Secondéité            Choc dyadique (ex: perception)      Collapse de la fonction d'onde

Tiercéité                 Loi/habitude (ex: gravitation)          Règles de quantification (ex: spin demi-entier)

Cette analogie suggère que le formalisme quantique opère une mathématisation de la priméité, transformant les potentialités pures en amplitudes probabilistes. La mesure actualiserait alors une secondéité expérimentale, tandis que les symétries fondamentales (ex: SU(3) en QCD*) joueraient le rôle de tiercéités cosmiques6.

Clarification détaillée des trois concepts de la triade :

1. Priméité

- Définition
 : Mode d'être pur, qualitatif et non relationnel.

- Exemple : La "rougéité" comme qualité sensorielle en soi, avant son attribution à un objet spécifique (comme une pomme).

- Lien quantique : Les états superposés (ex: spin ↑+↓) incarnent cette priméité – potentialité pure avant mesure1.

2. Secondéité

- Définition
 : Choc dyadique entre un sujet et un objet

Exemple quantique :

Mesure : Collapse de la fonction d'onde (passage du possible à l'actuel).

Intrication non-locale : Corrélation instantanée entre particules (expérience d'Aspect), où l'état d'une particule détermine l'autre malgré la distance.

3. Tiercéité

Définition : Médiation via des lois/habitudes.

Exemples physiques :

Symétries SU(3) : Règles mathématiques gouvernant les interactions fortes (QCD)2.

Appareil de mesure : Matérialise la tiercéité en actualisant les potentialités quantiques (interprétation de Copenhague)9.

Correspondances spécifiques

a. Principe d'indétermination (3)

Il exprime une limite ontologique (non technique) :

Δx⋅Δp≥ℏ/2Δx⋅Δp≥ℏ/2

→ Le réel quantique n'a pas de propriétés définies pré-mesure69.

b. Intrication comme secondéité non-locale (4)

La corrélation EPR/Bell montre une secondéité sans contact physique :

- Expérience d'Aspect : Mesure du spin d'un photon détermine instantanément celui de son partenaire7.

- Violation du réalisme local : L'univers quantique est fondamentalement relationnel7.

c. Symétries comme tiercéités 

Les groupes comme SU(3) opèrent comme médiateurs universels :

- Rôle : Relient les particules via des lois invariantes (ex: conservation de la charge de couleur)2.

- Exemple : Le gluon (médiateur de la force forte) incarne cette tiercéité en reliant les quarks2.

Articulation globale

Catégorie                                 Physique Quantique                              Exemple

Priméité                                    États superposés                                    ∥ψ⟩=α∥↑⟩+β∥↓⟩∥ψ⟩=α∥↑⟩+β∥↓⟩

Secondéité                               Mesure/intrication                                    Collapse de la fonction d'onde

Tiercéité                                    Lois de symétrie                                      Lagrangien SU(3) en QCD

Cette triade peircienne offre un cadre heuristique pour penser le réalisme relationnel de la physique quantique, où l'être existe toujours en rapport à des médiations (appareils, symétries, observables).



 

Auteur: perplexity.ai

Info: 22 avril 2025 *La QCD est la théorie des interactions fortes entre quarks et gluons. Son cadre mathématique repose sur le groupe de symétrie SU(3), qui décrit la charge de couleur des quarks, une propriété quantique fondamentale distincte de la charge électrique

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