sauvagerie chrétienne
Dans l'histoire politique de la monarchie française, la Saint-Barthélemy marque indiscutablement une cassure. Par son ampleur, par la façon dont elle avait été assumée et couverte par l'autorité royale, elle ne pouvait s'apparenter aux atrocités précédemment commises d'un côté comme de l'autre. Jusque-là le pouvoir avait tenté de se placer au-dessus des factions et des luttes religieuses, de demeurer l'arbitre, même s'il n'avait jamais fait mystère de son union indéfectible avec le catholicisme romain. Son engagement aussi brutal dans un seul camp, (...), constituait une rupture fondamentale. Le roi, ruinant son crédit personnel, avait brusquement abandonné son rôle traditionnel de père de ses sujets. Comme l’a montré Arlette Jouanna, (l’ordre de l’amour), soubassement de la monarchie paternelle et débonnaire, s’en trouva tragiquement détérioré. (...) La royauté cessait d’être un organe de modération pour ne faire place qu'à une autorité froide et brutale (...). N’agissant plus au nom du bien commun, elle perdait du même coup une partie de sa légitimité.
Auteur:
Petitfils Jean-Christian
Années: 1944 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: historien
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Henri IV, Comment comprendre le massacre?
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