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philosophies indiennes

Le Yoga classique commence là où finit le Sâmkhya. Patanjali s’approprie presque entièrement la philosophie Sâmkhya, mais il ne croit pas que la connaissance métaphysique puisse, à elle seule, conduire l’homme à la libération suprême. La gnose ne fait en effet que préparer le terrain en vue de l’acquisition de la liberté (mukti). L’affranchissement doit être, pour ainsi dire, conquis de haute lutte, moyennant notamment une technique ascétique et une méthode de contemplation, qui ne sont autres que le Yogadarçana. Le but du Yoga, de même que celui du Sâmkhya, est de supprimer la conscience normale au profit d’une conscience qualitativement autre, qui puisse comprendre exhaustivement la vérité métaphysique. Or, la suppression de la conscience normale n’est pas, pour le Yoga, si facile à obtenir. Outre la gnose, le darçana, elle implique encore une "pratique" (abhyâsa), une ascèse (tapas), bref : une technique physiologique, par rapport à laquelle la technique strictement psychologique est subsidiaire.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 65-66

[ caractéristiques ] [ divergences ] [ originalité ] [ spiritualités hindoues ]

 
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philosophies indiennes

[…] afin d’éviter le paradoxe [présent dans la doctrine du Sâmkhya] de ce Soi absolument privé de contact avec la Nature et cependant auteur, malgré lui, du drame humain, le bouddhisme a […] supprimé entièrement l’ "âme-esprit", entendue comme unité spirituelle irréductible, et l’a remplacée par les "états de conscience". Le Vedânta, au contraire, afin d’éviter la difficulté concernant les relations entre l’âme et l’univers, nie la réalité de l’univers en le considérant comme mâyâ, illusion. Sâmkhya et Yoga n’ont voulu nier la réalité ontologique ni de l’Esprit ni de la Substance. Aussi, le Sâmkhya a-t-il été attaqué, surtout à cause de cette doctrine, tant par le Vedânta que par le bouddhisme.
Le Vedânta critique également la conception de la pluralité des Soi (purushas), telle que l’ont formulée le Sâmkhya et le Yoga. Il existe, en effet, affirment ces deux dernières darçanas, autant de purushas qu’il y a d’hommes. Et chaque purusha est une monade, il est complètement isolé ; car le Soi ne peut avoir aucun contact ni avec le monde environnant (dérivé de la prakrti) ni avec les autres esprits. Le cosmos est peuplé de ces purushas éternels, libres, immobiles ; monades entre lesquelles aucune communication n’est possible. Selon le Vedânta, cette conception n’est pas fondée et la pluralité des Soi est une illusion. […] néanmoins, le Sâmkhya et le Yoga étaient obligés de postuler la multiplicité des purushas ; car s’il n’y avait eu qu’un seul Esprit, le salut eût été un problème infiniment plus simple, le premier homme délivré aurait entraîné la délivrance de tout le genre humain.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 59-60

[ divergences ] [ spiritualités hindoues ] [ mythologie ]

 
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