Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Résultat(s): 5
Temps de recherche: 0.0267s

ordre symbolique

C’est le monde de la parole qui crée le monde des choses, initialement confuses dans tout ce qui est en devenir. Il n’y a que les paroles pour donner un sens accompli à l’essence des choses. Sans les paroles, rien n’existerait. Que serait le plaisir sans l’intermédiaire de la parole ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien au magazine Panorama, 1974

[ désir ] [ constructive ] [ question ] [ assomption du sujet ] [ parlêtre ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

ordre symbolique

S’il y a de plus en plus de sauvagerie, c’est qu’il y a de moins en moins de choses à dire dans les formes où le dire soulagerait. Il n’y a qu’une façon de se retirer du monde : de plus en plus loin de lui, en lui abandonnant de plus en plus de chose écrite. L’écriture est la preuve soustractive de l’existence d’une langue dans laquelle on se retire.

Auteur: Muray Philippe

Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 16 juin 1980

[ violence ] [ ineffable ] [ compensation ] [ définition ] [ exclusion volontaire ] [ retrait ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

ordre symbolique

Entendez bien que c’est parce que le lion ne sait pas compter jusqu’à trois que les lionnes n’éprouvent pas entre elles le moindre sentiment de jalousie, au moins apparent. Je livre cela à votre méditation. En d’autres termes, nous ne devons jamais négliger l’introduction du signifiant pour comprendre le surgissement dont il s’agit chaque fois que nous nous trouvons devant ce qui est notre objet principal dans l’analyse, à savoir la réalité du conflit interhumain.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 332

[ loi ] [ singularité humaine ] [ réel-symbolique-imaginaire ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

ordre symbolique

On apprend à parler. Quelqu’un, un, des adultes nous apprennent le langage. Donc on nous cadre. On nous modèle. On nous enferme. Dès que j’apprends une langue, je suis privé de ma liberté. Ma liberté de quoi ? Eh bien de créer ex nihilo ma propre langue. Et c’est une privation inacceptable, une violation du plus sacré de mes droits, celui de me faire moi-même. On me fait entrer dans un schéma déjà préparé, on m’apprend à parler selon un certain modèle. Scandale. Je hais cette parole simplement parce que moi adulte je me retourne vers mon enfance, et je m’aperçois que je ne peux plus revenir au stade de l’ingénuité absolue, où rien n’était préfixé, où tous les possibles, absolument tous étaient ouverts. On m’a enlevé ces possibles. J’ai été mis par le langage dans une conduite forcée. J’ai été frustré. Je suis frustré de la création de mon propre langage. On a exercé un pouvoir sur moi alors que j’étais innocent et sans défense. Langage instrument de pouvoir. Dans cette sublime protestation, on néglige seulement une chose : c’est que la parole ne consiste pas à pousser des hurlements inarticulés, dans le vent de la mer, mais elle est, elle n’est que véhicule de l’un à l’autre, relation d’un homme à un homme, et s’il y a une relation, il faut bien qu’il y ait un code, une entente sur la valeur des sons et des signes. Sans quoi aucune relation, aucune communication, aucun rapport ne sont possibles.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "La parole humiliée", éditions de la Table Ronde, Paris, 2014, page 271

[ castration symbolique ] [ limitation libératrice ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

ordre symbolique

"Père ne vois-tu pas que je brûle?" Big Mother is back...

Le glissement vers une société de contrôle "totalitaire" que la crise sanitariste du covid-19 a mise à jour en mars 2020 a commencé en vérité il y a une cinquantaine d’années, avec l’élimination dans le code civil de la notion de droit paternel remplacé par celle de "droit parental" – déniant le réel de la différence sexuelle – et annonçant le retour, vingt-sept siècles après l’Orestie d’Eschyle, du matriarcat mino-mycéen, sous la forme du fantasme d’une Big Mother postmoderne, trônant sur ses quatre pieds idéologiques: lgbt-féminisme, antiracisme, écolo-climatisme, technologisme …comme autant de Denkverbot (interdit de penser) empêchant le sujet de se confronter au Réel de la castration.

Pourquoi le matriarcat qui s’annonce est-il bien pire que le patriarcat qu’il dénonce? C’est une question de surmoi.

L'injonction à la jouissance de nos sociétés contemporaines conduit les hommes à consacrer leur temps à une quête effrénée des plaisirs, certains sont désormais si obnubilés par leur allure, bronzage, musculation, massages, jogging, applications de crèmes, de lotions... que leur but premier qui était de vivre des expériences sexuelles intenses a fini par disparaître, non pas en regard d'un quelconque dispositif répressif lié à des prohibitions sociales, mais parce que le souci narcissique de Soi est devenu un but en soi.

L'utopie d'une subjectivité post-psychanalytique investie dans la conquête de nouveaux plaisirs et de nouvelles sensations corporelles a donc tourné en son contraire: le désintérêt d'un ennui sidéral, et il semble bien que désormais seule l'apparition de la douleur (les pratiques sexuelles sado-masochistes "hard") puisse encore ouvrir au sujet postmoderne la promesse d'intenses expériences de jouissance...

En ces temps de "féminisme" exacerbé où de soi-disant "psychanalystes" pris dans le discours dominant (sans rien vouloir en savoir) fustigent la notion du père, croyant attaquer le "patriarcat" (que Marx lui-même considérait depuis longtemps disparu...), rappelons que la "fonction paternelle" est une des inventions fondamentales de la psychanalyse, pour saisir le réel qui en sous-tend la notion, il suffit de relire le livre-testament de Freud: Moïse et le monothéisme...

"...copuler avec une femme, qu'elle porte ensuite quelque chose pendant un certain temps dans son ventre, que ce produit finisse par être éjecté - n’aboutira jamais à constituer la notion de ce que c’est être père au sens de procréer." (Lacan - Les psychoses)

Pour Lacan, le nom du père est ce qui permet au sujet d’articuler le désir et la loi, un enfant privé de ce qui s’appelle "fonction paternelle" (à ne pas confondre avec l’identité symbolique du géniteur) se trouvera dans les plus grandes difficultés de ne pas savoir faire la différence entre l’autre menaçant et l’autre protecteur...

L'effondrement des noms-du-père n'a-t-il pas comme conséquence logique le surgissement d'une loi beaucoup plus folle et féroce, un "surmoi maternel" qui n'interdit pas mais inflige la jouissance, l'obligation de jouir, en punissant l'échec social?

Ce surmoi maternel, par-delà toute identification possible, est ce qu'il y a de plus régressif, et Lacan lui-même l'évoque dans le séminaire sur les formations de l'inconscient comme "le surmoi maternel plus archaïque que le surmoi classique décrit à la fin de l'Œdipe": "Est-ce qu'il n'y a pas derrière le surmoi paternel, ce surmoi maternel, encore plus exigeant, encore plus ravageant, encore plus insistant dans la névrose que le surmoi paternel?"

"Un père n’a droit au respect, sinon à l’amour, que si le dit respect, le dit amour, est, vous n’allez pas en croire vos oreilles, père-versement orienté, c’est à dire fait d’une femme, objet a qui cause son désir." (Les non-dupes-errent, séance du 21 janvier 1975)

Lacan évoque trois conditions permettant à un homme d’être digne du mérite d'être "père"; avoir fait d’une femme la cause de son désir, une femme qui lui fasse des enfants, et de ceux-ci qu'il prenne soin paternel.

Dans la dernière leçon du séminaire L’angoisse, Lacan énonce son programme consistant à passer du Nom-du-Père aux noms du père... Il questionne alors le désir du père: "Dans la manifestation de son désir, le père, lui, sait à quel "a" ce désir se réfère. Contrairement à ce qu’énonce le mythe religieux, le père n’est pas causa sui, mais sujet qui a été assez loin dans la réalisation de son désir pour le réintégrer à sa cause." (Jacques Lacan, Le séminaire, Livre X, L’angoisse)

Le père qui parvient à réintégrer le désir à sa cause se trouve en position de transmettre le Nom-du-Père ; ayant réuni les conditions de possibilité de la transmission.

Cela met en évidence que l’effectuation de la métaphore paternelle n’est pas une opération dépendant uniquement du désir maternel...

Que le père soit digne de respect sinon de l’amour n’est pourtant pas une condition unique, et parfois certaines conditions énigmatiques de discours permettent l’accès à ce signifiant.

Cela relève de l’insondable dans la structure du sujet, et lui appartient en propre.


Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 11 juillet 2025

[ régression ] [ paternité ] [ parole ]

 
Commentaires: 7
Ajouté à la BD par Coli Masson