Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info
Rechercher par n'importe quelle lettre



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ... Lire la suite >>
Résultat(s): 2
Temps de recherche: 0.0223s

hérésies chrétiennes

Dans les tout premiers siècles de notre ère, le développement avait porté d’abord sur Dieu lui-même, unique créateur, contre les théories dualistes qui professaient qu’il existe deux dieux, ou deux Principes, dont l’un, le mauvais, est créateur du monde physique et de tout ce qu’il renferme. Puis ce fut le développement christologique qui a abouti à définir ce que l’Eglise pense du Christ, le Verbe incarné. Avec la crise pélagienne, ce fut la doctrine de la grâce qui fut formulée. Au XVIe siècle, avec la crise luthérienne, c’est la doctrine de l’homme qui est en question. L’Eglise affirme que par le péché la nature humaine n’est pas radicalement corrompue comme l’enseignait Luther, que la raison humaine est capable du vrai et que la liberté humaine peut et doit coopérer à l’œuvre de la sanctification, c’est-à-dire de la divinisation. A la fin du XIXe siècle et au début du XXe, contre le kantisme et le positivisme, c’est plus spécialement la doctrine de la raison qui est en question. L’Eglise affirme et exprime ce qu’elle a toujours pensé, à savoir que l’intelligence humaine est capable de connaissance métaphysique, que la théologie est une science bien fondée, que la foi n’est pas une conviction aveugle et sentimentale, mais un assentiment de l’intelligence à la vérité, et que la légitimité de cet assentiment de l’intelligence peut être établie d’une manière objective, à partir du fait de la révélation, à partir du fait de l’incarnation.

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, pages 238-239

[ précisions dogmatiques ] [ historique ]

 
Commentaires: 4
Ajouté à la BD par Coli Masson

hérésies chrétiennes

Ce que Cyrille d’Alexandrie, au Ve siècle, reprochait à Nestorius, patriarche de Constantinople, c’était d’associer, d’une manière extrinsèque, purement morale et juridique, deux êtres, l’homme et Dieu, dans l’incarnation, et de ne pas voir qu’il s’agit en réalité d’une union substantielle entre l’homme assumé et Dieu qui assume. Ici, avec le présupposé à la fois philosophique et théologique relevé par l’encyclique, on aboutit à un résultat analogue : la science, en l’occurrence la critique historique, atteint l’homme, elle n’atteint pas Dieu, en Jésus de Nazareth. Seule "la foi" atteint Dieu, ou plutôt le postule. […] 

Mais puisque de fait la divinité et l’humanité sont unies substantiellement dans cette personne concrète qui est Jésus de Nazareth, on ne peut pas dire que la science historique atteigne l’homme à part, l’homme séparé de Dieu. L’objet qu’atteint la science historique, ou l’exégèse critique, la lecture scientifique des textes, c’est le composé de l’humanité et de la divinité, une "personne composée" comme dit Jean Damascène, suivi en cela par Thomas d’Aquin, même si la science historique, en tant que telle, et avec ses moyens propres, ne sait pas discerner par elle-même et seule, ou comprendre, ce qu’elle atteint. 

On voit, en cette affaire, comment le nestorianisme est ici associé avec le fidéisme : la science atteint l’homme, la foi atteint Dieu ; l’intelligence n’atteint pas le composé uni dans la personne du Verbe incarné ; l’homme est dissocié de Dieu, et la foi est dissociée de l’intelligence. L’erreur inverse, c’est l’erreur monophysite, qui consiste à dire que dans l’unique personne du Verbe incarné les deux natures, la divine et l’humaine, sont mélangées, confondues, en sorte que, de leur mélange, il n’en résulte plus qu’une seule.

Les compagnons de Jésus voyaient et touchaient le composé concret, Ieschoua de Nazareth. Seule l’intelligence, donnée par Dieu, a permis à Képhras de discerner qui est Ieschoua, à savoir Dieu lui-même, venu parmi nous.

La science historique est dans la même situation. Elle atteint l’expérimentable. C’est à l’intelligence spirituelle de discerner ce qui se trouve dans le donné concret. 

Auteur: Tresmontant Claude

Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, pages 224-225

[ théandrique ] [ confusion ] [ naturel-surnaturel ] [ christianisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson