En réalité, pour tous les électeurs qui n’ont pas voté pour Hitler, et il s’agissait de la majorité d’entre eux, aucun parti ne fut capable d’organiser une force d’opposition au raz de marée national-socialiste. Cette attitude découle directement de la corruption d’une élite qui n’a pas eu le courage de défendre ses principes et, par conséquent, de prendre ses responsabilités politiques. Les libéraux, pour leur part, ne défendaient plus l’idéal de liberté de l’humanisme européen, ils ne se préoccupaient que de la liberté des marchés, seuls comptaient les intérêts financiers. Dans ce contexte, on ne ‘s’étonnera pas que les grandes puissances financières aient soutenu le nouveau pouvoir politique. Les sociaux-démocrates, en reniant leurs idéaux, ont perdu leur raison d’être. Ils ont renoncé à leur combat pour l’éducation morale et culturelle du peuple. En ne défendant plus que des intérêts d’ordre matériel, ils ont contribué à nourrir le ressentiment. Quant aux conservateurs, en prétendant défendre l’ «ordre» et les «traditions», ils ont abandonné sans scrupules leurs valeurs dans le seul but de se maintenir au pouvoir /…/ C’est dans ce contexte politique que les fascistes purent accéder au pouvoir, ces démagogues sans idées, dont la politique ne consistait qu’à attiser la haine et nourrir le ressentiment, sentiments profondément ancrés dans la peur de la liberté et l’étroitesse d’esprit. Une telle politique devait déboucher inéluctablement sur la violence, une violence sans limites.
Années: 1962 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, philosophe, essayiste
Continent – Pays: Europe - Hollande