- Ecrire sa vie, est-ce une idée récente ou ancienne ?
- C’est une question que la philo se pose depuis longtemps : l’homme peut-il se déterminer librement ou obéit-il aux lois de la nature, son destin est-il écrit d’avance ? Mais c’est aussi une question à laquelle la modernité a donné une nouvelle actualité, puisqu’on a l’impression que nous ne sommes plus assignés à un statu.
- Doit-on considérer l’avenir comme une page blanche qu’il nous revient d’écrire ?
- Pour susciter l’enthousiasme de mes élèves, lorsqu’ils découvrent la philo, je m’inspire du Pr Keating dans Le cercle des poètes disparus : " Saisissez votre chance et donnez à votre vie un sens extraordinaire ! " Il y a chez eux une forme d’excitation, alors qu’ils sont à l’orée de leur existence, à l’idée de pouvoir en être les auteurs. C’est une question que je m’étais aussi posée à leur âge. Je voulais vraiment écrire ma vie comme si je pouvais en être l’autrice.
- Donc, rien n’est joué d’avance et chacun de nous a son destin entre ses mains ?
- C’est une thèse très stimulante que j’ai rencontrée comme beaucoup de mes élèves en étudiant Jean-Paul Sartre en classe de terminale : je vais pouvoir écrire ma propre vie.