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forme
Quand nous sommes devant un sapin nous percevons une autre "parole" du monde, un autre sens que devant un chêne. Cette parole, ce sens, sont parfaitement objectifs, même si nous ne pouvons pas les définir avec des concepts, sinon par approximation d’images. Le chêne perçu nous dit autre chose que le sapin perçu, et parler d’un dit est à peine une métaphore. […]
En fin de compte, l’unité indestructible, la présence à soi qui fonde la réalité radicale du chêne perçu, sa solidité ontologique irréfutable, est bien de l’ordre du sémantique, ou, si l’on préfère, de l’intelligible : ce qu’il y a de plus "dur" dans le chêne, c’est son essence. Cette réalité est bien une structure, un ordre, mais une structure intelligible : l’intelligibilité de cette structure est sa réalité même.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 85
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morphè
]
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eidos
]
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philosophie
]
religion
Ce livre a été suscité par la lecture de Logique et transcendance, ouvrage dans lequel F. Schuon s’efforce de prouver que la logique de la théologie dogmatique n’est pas à la hauteur de la transcendance de la révélation, ce qui condamne la dogmatique à revendiquer une sorte de droit à l’absurde, au nom des limites de la raison humaine face à l’infinitude du mystère divin. Schuon dissocie alors la dogmatique chrétienne de la révélation et entend établir, en transposant métaphysiquement les dogmes, qu’une saisie logique de leur transcendance est possible.
Cette critique schuonienne nous a d’abord amené à montrer ses invraisemblances historiques et sa méconnaissance de l’histoire de la formation des dogmes, examen d’où il résulte qu’il est impossible, en christianisme, de dissocier la dogmatique sacrée de la révélation christique.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
L'intelligence et la foi, L'Harmattant, Paris, 2018, page 15
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critique
]
[
objection
]
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tradition
]
commandement biblique
Mais nous pouvons comprendre et réaliser aussi que "je ne suis pas moi", et qu’ainsi, d’une certaine manière, "je suis les autres", puisque dans l’ego déchu, je suis autre que mon vrai moi-même. Intérioriser la dissemblance, c’est du même coup extérioriser la similitude, c’est devenir son propre prochain, c’est établir en soi-même la relation de proximité, c’est finalement s’aimer soi-même comme un autre. On comprend alors pourquoi le Christ a dit : "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" et pourquoi, à la question du pharisien, il répond, en retournant la question. Dire : tu aimeras le prochain comme toi-même, c’est dire : tu t’aimeras toi-même comme le prochain, tu cesseras de t’identifier à l’ego déchu – intériorisation de la dissemblance – en te tenant à distance du moi possessif, tu pourras aimer ta véritable identité.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 198
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charité
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explication
]
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désidentification
]
surnaturel
Les sacrements sont des signes sensibles qui produisent effectivement ce qu’ils signifient, c’est-à-dire qui communiquent à ceux qui les reçoivent la grâce de pouvoir entrer dans le monde divin. Sans la réception de cet "habitus entitatif" qu’est la grâce, c’est-à-dire cette capacité qui est donnée à l’être de l’homme – et non à ses puissances ou facultés – la créature ne peut "obéir" à l’ordre qu’elle a reçu de devenir Dieu. [...]
N’étant plus saisi comme un ordre propre, comme une réalité objective, le sacrement devient un signe nominal. C’est la réalité psychologiquement ou humaine qui donne alors à ce signe sa plénitude substantielle. Pour l’homme moderne : ou bien le sacrement est un symbole vide, "en l’air", ou bien c’est la substance humaine qui l’investit de sa réalité et s’exprime en lui.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
"Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 17
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sacré-profane
]
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définition
]
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religion
]
surnaturalisation
La pré-connaissance dont parle saint Paul [Rm VIII, 29] ne signifie pas que Dieu écarterait à l’avance certains êtres de la déification. Cette erreur, celle de Luther dans son traité Du serf-arbitre, est une interprétation non seulement grossière, mais encore stupide. Elle suppose en effet une coexistence du temps et de l’éternité, et passe d’un régime à l’autre comme s’ils étaient comparables. La prescience éternelle n’est pas "avant" le déroulement temporel, ni "après". La parole de saint Paul signifie seulement ceci : notre déification est une conséquence de la connaissance que Dieu a de notre être ; ou encore : être déifiés, devenir conformes à l’image du Fils – conformes fieri imaginis Filii – c’est s’identifier à la connaissance que Dieu a de nous de toute éternité : la gnose éternelle que Dieu a de nous, c’est notre déification.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 354-355
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actualisation
]
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confusion catégorielle
]
spiritualité
Qu’est-ce qu’une voie spirituelle ? Une voie spirituelle est un chemin qui conduit de l’illusion à la Réalité, et par lequel ce qui n’est pas va vers Ce qui est. Le mot voie, en vérité, désigne à la fois la route et la marche. Elle relie et, par-là même, sépare. Elle exige donc que nous renoncions à ce qui se donne faussement pour la réalité – en quoi consiste l’illusion – pour nous unir à Ce qui est seul réel, mais qui, présentement, nous paraît illusoire. […] la Croix est l’énonciation spirituelle par excellence, parce que toute spiritualité est crucifiante, et, par conséquent, toute énonciation spirituelle doit être construite, explicitement ou implicitement, sur un modèle crucial, ou pouvoir y être rapportée, c’est-à-dire comporter deux propositions dont l’une énonce ce qui n’est pas et l’autre Ce qui est.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 319-320
[
définition
]
[
principe
]
trinité
Dire que les Personnes sont des Relations subsistentes signifie que ce qui fait que le Père est Père, ce n’est pas une qualité particulière que le Père posséderait (disons une essence qui le qualifierait comme père) mais simplement la relation de paternité. […] Le Père n’est rien d’autre qu’engendrement éternel du Fils, qui lui-même n’est rien d’autre que l’éternel Engendré, c’est-à-dire : relation de filiation (de génération au sens passif du terme). […] seule la relation, ainsi identifiée à la Personne, peut distinguer l’Essence divine sans la diviser en morceaux ; le Père c’est l’Essence divine en tant qu’elle engendre le Fils, le Fils c’est l’Essence divine en tant qu’elle est engendrée par le Père, le Saint-Esprit c’est l’Essence divine en tant qu’elle est aimée par le Père dans le Fils et par le Fils dans le Père.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 219
[
définition
]
origine
La thèse selon laquelle la philosophie est un bien qui "vient de Dieu" ne se rencontre pas seulement chez les penseurs chrétiens. On la trouve déjà au IIe siècle av. J.-C. chez des écrivains juifs d’Alexandrie, tel Aristobule, philosophe péripatéticien, "auteur d’une exposition allégorique du Pentateuque" où il prétend montrer – à l’aide de citations parfois inventées – que les philosophes grecs ont puisé une grande partie de leurs enseignements dans Moïse. [...] Cette thèse du "larcin des Grecs", dont Aristobule est bien l’un des premiers témoins, est présente également, mais sous une forme plus sérieuse et plus nuancée, chez Philon d’Alexandrie. [...] Il n’est pas jusqu’à certains philosophes païens qui n’hésitent pas à adopter la thèse judéo-alexandrine, tel Numénius, néo-platonicien du IIe siècle, qui déclare : "Qu’est-ce que Platon, sinon Moïse qui parle grec ?".
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 64-65
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source divine
]
[
historique
]
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occident
]
calcul infinitésimal
Car l’indéfini est inépuisable analytiquement. Le moindre segment de droite, pourtant fini, est indéfiniment divisible, et nous ne l’épuiserons jamais par une telle division. Et cela vaut pour l’universalité du créé. Le péché consiste précisément à engager l’humanité dans cette saisie analytique de la création, par laquelle il prétend découvrir, à l’intérieur même des êtres finis, la fausse infinitude de l’indéfini. Ainsi le péché est-il lui-même indéfini et inépuisable analytiquement ; et c’est- là, notons-le, une façon de comprendre la perpétuité de l’enfer.
Il faut donc, pour en "sortir", épuiser la finitude du créé, synthétiquement, d’un seul coup, par passage instantané à la limite. Seul le plus peut le moins. Seul l’Infini véritable peut épuiser la finitude du créé et en révéler les limites et l’imperfection. Disons, pour être encore plus simple, que Dieu seul peut nous sauver.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 164
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infini-indéfini
]
[
naturel-surnaturel
]
[
orgueil
]
pharisaïsme
Haïr le moi possessif, et se donner à autrui dans l’espoir de renoncer à l’ego, ne fait qu’imiter, inefficacement, son abolition. On livre son moi à autrui, dans une sorte de passion indéfinie, et l’on y voit comme un moyen radical de mourir à soi-même, de rompre enfin le cercle de l’égoïcité. Pourtant, l’altruisme ne diffère en rien de l’égoïsme. Il se situe rigoureusement sur le même plan. Livrer son ego en pâture à d’autres egos, c’est encore pour l’ego une manière d’exister, et la plus redoutable de toutes, car la plus justifiée en apparence. Il n’y a pas de fascination supérieure à celle-là. Loin de mourir, l’ego, morcelé dans son sacrifice passionnel, s’accroît de son propre morcellement. Il se réfléchit, se répète et se prolonge. La vraie solution, c’est de comprendre que "sans Moi", l’homme ne peut rien.
Auteur:
Borella Jean
Années: 1930 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: philosophe, théologien catholique
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 126
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jouissance
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critique
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illusion
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