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science

Tout au contraire [d’Aristote], renonçant à saisir le sens du mouvement, Galilée le considère comme un état (il n’a donc plus besoin d’explication) et le déploie dans un système abstrait de coordonnées spatio-temporelles dépourvues de toute organisation hiérarchique. Le biais par lequel s’opère la fermeture épistémique du concept de corps (qui se trouve réduit à son centre de gravité et défini désormais par la notion de "point matériel") n’est donc pas tant un processus d’abstraction qui ne retiendrait que certains caractères de l’objet empirique et en rejetterait d’autres, qu’un processus de construction, par lequel Galilée définit un "corps idéel". Il y a ainsi identité de nature entre le concept et son objet puisque celui-ci est aussi un concept, alors que dans la connaissance philosophique le concept n’est que le moyen par lequel l’objet est connu : essentiellement transitif, il demeure ainsi ontologiquement ouvert. L’univers galiléen est donc un univers d’objets-concepts qui se meuvent eux-mêmes dans un espace-temps conçu. La géométrisation de l’espace entraîne la déchéance de toute distinction qualitative.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 103-104

[ réalisme-idéalisme ] [ méthode ] [ résumé ] [ mathématisation ]

 

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vicaire du Christ

[A propos de Jean-Paul II] [...] un pape exceptionnel, qui entreprit avec une inébranlable obstination, sans renier le deuxième concile du Vatican, de refaire l’unité de la chrétienté par le retour à l’unité de la foi, ce qu’il a appelé une "nouvelle évangélisation". L’événement le plus considérable de ce pontificat à bien des égards providentiel, c’est la publication du Catéchisme de l’Eglise catholique où se trouve explicitée l’intégralité de la foi la plus orthodoxe. […] La stratégie de ce pape ne fut pas de dénoncer les diverses formes de l’hérésie, ou d’en condamner les porte-paroles (à quelques exceptions près et mis à part le cas de Mgr Lefebvre qui relève non de l’hérésie mais de la discipline). Mais ce fut de refaire le tissu chrétien aux lieux mêmes de son existence historique, en quelque sorte d’occuper le terrain, en confirmant ses frères dans la foi, de restaurer l’Eglise à partir des centres spirituels de la plus ancienne tradition : Saint-Jacques-de-Compostelle, le mont Saint-Odile, le sanctuaire de Czestochowa, Fulda, etc.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 101-102

[ ecclésiastique ] [ opinion ] [ œuvre ] [ réalisation ]

 
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théologien

[...] la doctrine de [saint] Thomas [d'Aquin] est, en profondeur, beaucoup plus platonicienne que ne le laisse apparaître sa présentation aristotélicienne. Et ce ne sont pas seulement les notions de création et d’immortalité de l’âme qui inclinent en ce sens. C’est aussi la doctrine des Idées-Archétypes que S. Thomas fait sienne, qu’il a reprise de S. Augustin et que, à son exemple, il réfère au Verbe divin, lieu de tous les possibles, c’est-à-dire de tous les modèles divins des créatures. Et c’est en outre la doctrine de la participation des créatures à leurs modèles incréés, doctrine reçue d’Augustin mais aussi de Denys l’Aréopagite, l’auteur le plus cité dans l’œuvre de Thomas. Or, la notion de participation est expressément rejetée par Aristote qui n’y voit qu’une métaphore poétique. Il s’ensuit donc que si Thomas est pleinement aristotélicien pour tout ce qui concerne la description et l’analyse de l’ordre naturel, il est non moins substantiellement platonicien pour tout ce qui relève du fondement métaphysique de cet ordre naturel et de son fonctionnement.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, page 194

[ références ] [ christianisme ]

 

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post-lapsaire

Ainsi se vérifie une loi, qui vaut pour toutes les créatures, visibles ou invisibles, paradisiaques ou tombées, c’est que la nature doit être réalisée, il faut devenir ce que l’on est. La différence entre l’état adamique et l’état post-adamique, c’est que la grâce surnaturelle de cette réalisation est donnée à Adam immédiatement avec sa nature, tandis qu’elle n’est conférée aux hommes déchus que par le baptême, c’est-à-dire par la participation sacramentelle à la mort du Médiateur.

Mais, même conférée à l’être adamique dès le premier instant de sa création, cette grâce surnaturelle est amissible, puisqu’elle ne peut être reçue que par le consentement de la liberté, et donc qu’elle peut être refusée.

Ce qui est perdu, parce que refusé, c’est la grâce immédiatement donnée à la nature. Ce qui en résulte, c’est donc un état de nature nue, de nature dépouillée : "ils virent qu’ils étaient nus", nous dit la Genèse de nos premiers parents après la chute. Mais cet état de nature nue n’est pas notre état "naturel".

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, pages 148-149

[ condition humaine ] [ théologie chrétienne ] [ déiformité ]

 

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théologie-philosophie

Heidegger excelle à donner l’impression d’un questionnement d’une indépassable rigueur. Philosophe dominant de notre époque, avec Wittgenstein, il se permet de faire la leçon aux croyants, lui qui n’a pas la foi, mais qui, en théologie, n’est pas "sans y entendre quelque chose" [Séminaire de Zurich, Poésie 13, 1980, p.60]. On trouve pourtant chez lui bien des à-peu-près. Les théologiens, dit-il [Questions I, Gallimard, p.40] devraient se souvenir que saint Paul a enseigné que la philosophie était folie (1 Co. 1, 20) : la philosophie serait ainsi incompatible avec la foi. Mais, pour saint Paul, la foi aussi est folie (Ibid., 21). Ce qui est folie, en philosophie, ce sont ses prétentions à la sagesse au regard du salut en Jésus-Christ, non l’effort rationnel pour rendre compte de l’existence des choses en remontant jusqu’à leur Cause. Saint Paul affirme au contraire la validité de cette démarche théologique et c’est pourquoi les païens impies sont inexcusables (Ro., 1, 20). Ce que L’Introduction à la métaphysique nous dit de la foi est d’ailleurs d’une extrême platitude.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, page 79

[ critique ]

 
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raisonnement

Dans la mesure où l’analogie, au sens large, désigne l’idée d’une correspondance entre les éléments de deux ensembles différents, grâce à laquelle on peut établir entre eux une comparaison, elle constitue un procédé inhérent à toute pensée humaine. Ce procédé, quel que soit le terme qu’il désigne, se rencontre dans toutes les cultures sans exception. Il permet en effet de mettre en lumière une certaine unité du divers et du multiple, et, sur la base de cette unité sous-jacente (et finalement transcendante) d’accéder, à partir du visible, à une certaine connaissance de l’Invisible. L’analogie présuppose donc que les différents ensembles, ainsi mis en rapport, sont des ensembles ouverts les uns aux autres, ainsi qu’à l’intégrale métaphysique de tous les ensembles, l’Un-Tout, l’infiniment Absolu. Si ces ensembles (mondes, cycles, degrés de réalité, etc.) étaient fermés les uns aux autres, non seulement il n’y aurait aucune analogie possible entre eux, mais encore, chaque monde étant pour tous les autres comme s’il n’existait pas, les mondes s’annuleraient les uns les autres et tous ensemble relativement à l’Un suprême.

Auteur: Borella Jean

Info: Penser l'analogie, L'Harmattan, Paris, 2012, pages 24-25

[ principe ] [ définition ]

 

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tradition

[…] c’est dans la mesure où nous garderons la règle que la règle nous gardera, mais […] l’un ne doit pas être confondu avec l’autre : que la règle nous garde est pure grâce, pur miracle, récompense imméritée dont l’opération transformante échappe au regard de notre conscience ; que nous gardions la règle est affaire de notre bon vouloir, de notre détermination à persévérer dans la fidélité à ce qui nous ennoblit. Et là est le secret de la véritable résistance spirituelle qui la garantit de la corruption. Celui qui s’engage dans cette voie doit savoir que rien ne lui est dû. Si ferme, si héroïque soit sa maintenance, il ne doit jamais oublier qu’elle demeure radicalement inutile à la force intrinsèque de l’esprit. Sa fidélité est déjà, par elle-même, une récompense ; le reste ne le regarde pas. Il n’est pas propriétaire de l’esprit dont il s’est fait le gardien et le défenseur. Veiller sur le trésor des formes sacrées et les préserver dans l’indifférence ou la haine générales est en soi un honneur suffisant pour illuminer une vie humaine.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 121

[ conservatisme ] [ transcendance ] [ relais humain ] [ témoin ] [ loyauté ]

 
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christianisme

L’extraordinaire dynamisme spirituel de la théologie orthodoxe constitue un bien précieux pour tous les chrétiens. Mais sans doute l’unité organique de la perspective orientale est-elle incompatible avec l’unité organique de la perspective latine, et chacune n’a pu développer ses propres virtualités qu’en ignorant pratiquement l’autre. Chacune comporte aussi ses propres limites, tout à fait inévitables. Et il est à craindre qu’en voulant les réunir, on n’ajoute les limites de l’une aux limites de l’autre, et qu’elles ne se corrompent l’une l’autre : le dogmatisme latin étouffera la spontanéité mystique de l’Orient, et la relative répugnance de l’Orient aux formulations extérieures, son "réalisme" pneumatique, fait d’immédiateté et d’intériorité, accentuera chez les modernes Occidentaux le mépris de la théologie et les autorisera à confondre les mouvements de l’âme individuelle avec des mitions du Saint-Esprit. Il est bon que cesse la haine ou le mépris entre orthodoxes et catholiques. Il est souhaitable que la "primauté" du trône de saint Pierre soit reconnue de part et d’autre. Mais il serait catastrophique que cet œcuménisme conduisît à la destruction de ce qui fait la spécificité irremplaçable de chacune.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 253-254

[ courants ] [ différences ] [ complémentarités ]

 

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religion

La première attestation [du terme "catholique"] s’en trouve chez saint Ignace d’Antioche, dans sa Lettre aux chrétiens de Smyrne, lettre écrite vers 112, alors qu’Ignace est en route vers Rome pour y subir le martyre. L’adjectif katholikos, dans ce texte, a sa signification propre : il désigne l’Église du Christ répandue sur toute la surface de la terre habitée, pour distinguer cette Église des Églises locales [...]. [...]

Un deuxième apparaît, ou tout au moins, est attesté quarante ans plus tard dans un texte, le Martyre de Polycarpe, que l’on peut donc dater d’environ 157 ou 158. Il s’agit d’une lettre dans laquelle l’Église de Smyrne raconte la mort glorieuse de celui qui fut son évêque et qui, dans sa jeunesse, avait été disciple de Saint Jean. Le terme " catholique " est mentionné quatre fois dans ce texte, toujours appliqué à l’Église, trois fois avec le sens d’universel, mais une fois avec le sens d’une désignation spécifique de la véritable Église de Jésus-Christ par opposition aux Églises hérétiques et infidèles. On est passé [...] du "sens géographique au sens dogmatique" [P. Galtier].

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 39-40

[ historique ] [ évolution ] [ étymologie ]

 
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paradigme philosophique

[...] les causes [de malentendus quant aux sources de la theologia] résident essentiellement dans un changement de noétique : la conception aristotélicienne de la connaissance s’est substituée à celle de Platon dans la première moitié du XIIIe siècle ; puis les manuels de théologie, entérinant ce changement, l’ont présentée comme la noétique propre de la métaphysique chrétienne qui, jusque là, avait été globalement platonicienne. Selon cette conception, l’activité spécifique et proportionnée de la raison humaine, c’est la connaissance scientifique du monde sensible. Avec Aristote, l’Occident médiéval découvre le modèle de ce qu’est un discours scientifique, c’est-à-dire dont la rigueur est garantie par sa formalité (la logique syllogistique). A l’inverse (au moins à s’en tenir à une caractérisation sommaire), pour la noétique platonicienne, c’est l’objet qui fonde la vérité de la connaissance ; il ne saurait donc y avoir de connaissance véritable de ce qui est emporté dans le flux du devenir : il n’y a de vérité pour la connaissance que de Ce qui est véritablement. L’intellect, dans son désir de connaissance parfaite, est donc ordonné frontalement à la contemplation de la Réalité inconditionnée, le Bien en soi.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, page 84

[ historique ]

 

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