pharisaïsme

Haïr le moi possessif, et se donner à autrui dans l’espoir de renoncer à l’ego, ne fait qu’imiter, inefficacement, son abolition. On livre son moi à autrui, dans une sorte de passion indéfinie, et l’on y voit comme un moyen radical de mourir à soi-même, de rompre enfin le cercle de l’égoïcité. Pourtant, l’altruisme ne diffère en rien de l’égoïsme. Il se situe rigoureusement sur le même plan. Livrer son ego en pâture à d’autres egos, c’est encore pour l’ego une manière d’exister, et la plus redoutable de toutes, car la plus justifiée en apparence. Il n’y a pas de fascination supérieure à celle-là. Loin de mourir, l’ego, morcelé dans son sacrifice passionnel, s’accroît de son propre morcellement. Il se réfléchit, se répète et se prolonge. La vraie solution, c’est de comprendre que "sans Moi", l’homme ne peut rien.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 126

[ jouissance ] [ critique ] [ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

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