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raisonnement scientifique

En voulant définir le signe d'une manière purement linguistique, […] il [Saussure] se situe à un niveau nécessairement métalinguistique, tout en prétendant contradictoirement demeurer à l’intérieur de la linguistique elle-même. En "fermant" linguistiquement le signe, unité bifaciale du signifiant et du signifié, de telle sorte que l’un n’est que le corrélat de l’autre, et qu’ils se situent tous les deux à l’intérieur de la langue, il paraît conférer à l’unité linguistique une définition rigoureuse, mais c’est au prix d'une contradiction. […] En réalité, la définition saussurienne du signe fait intervenir des éléments non linguistiques, et c’est pourquoi elle n’est pas dépourvue de validité opératoire ; mais cette capacité opératoire lui vient d’un principe auquel elle s’interdit d’avoir droit. Ce principe est celui de la fonction signifiante, c’est-à-dire cette propriété qu’ont les signes de signifier, savoir : se rapporter à un objet. Cette propriété est extra-linguistique ; elle relève d'une philosophie du langage, puisqu’elle réfère le signe à l’ordre des choses.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Histoire et théorie du symbole", éd. L'Harmattan, Paris, 2015, pages 117-118

[ critique ] [ faiblesse ] [ troisième terme subreptif ] [ codage consensus ] [ secondéités inévitables ]

 

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harmonie cosmique

Si nous cherchons à caractériser les effets qu’a produit la révolution galiléenne sur la conception du monde et les bouleversements qu’elle y a apportés, un premier trait nous paraît devoir être souligné : contrairement à ce que l’on a dit très souvent, et comme l’a montré notre bref historique, l’ “humiliation cosmologique” que l’homme aurait subie du fait de l’héliocentrisme ne semble avoir joué aucun rôle*. Il n'en est jamais question, du moins à notre connaissance ; il est même question du contraire, c’est-à-dire d’une réhabilitation de la Terre : “Que la Terre soit errante et surpasse en splendeur la Lune – qu’elle ne soit point la sentine des ordures sordides, nous le confirmerons par des démonstration et d’innombrables raisons naturelles.” Cette déclaration de Galilée, quelque peu lyrique, tirée du Message Céleste (1610), et qui annonce le grand exposé cosmologique du Dialogue sur les grands systèmes (1632), exprime très clairement l’idée qu’il se fait de la signification cosmologique de ses thèses. 

Auteur: Borella Jean

Info: La crise du symbolisme religieux, chap. II, art. 2, section 1 * contrairement à l'opinion de Freud

[ ordonnancement de l'univers ] [ astronomie ]

 

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connaître

[...] la connaissance s’opère par une certaine participation de l’intelligence connaissante à la forme intelligible de l’être connu ; mais c’est à condition d’ajouter, avec Aristote : "d’une certaine manière", ce que Guénon omet toujours de mentionner [...]. [...] L’identité par la connaissance, dont parle Guénon à ce propos, doit être bien comprise. Elle n’est pas "purement théorique" comme il le pense (en y voyant la preuve de l’incomplétude de la métaphysique occidentale) ; au contraire, elle est tout à fait réelle : quand elle reçoit en elle la forme intelligible dégagée de l’être connu, l’intelligence devient très réellement cette forme. Mais cette intelligence, ou cette âme intellective, n’est pas l’être humain lui-même, elle n’est que ce par quoi l’homme connaît : "c’est l’homme qui connaît, par son âme". L’identification dont parle Aristote ne réfère donc pas directement à la réalisation spirituelle ou métaphysique ; elle est au contraire comme naturelle et constitue le processus même de la connaissance humaine.

Auteur: Borella Jean

Info: "Esotérisme guénonien et mystère chrétien", éditions l’Age d’Homme, Lausanne, 1997, page 43

[ informer ] [ description ]

 
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écriture sainte

Cet évangile [des Hébreux] apocryphe, dont nous connaissons l’existence par des mentions de Clément d’Alexandrie et par des citations d’Origène, d’Eusèbe et de S. Jérôme, pose des problèmes diversement résolus. Cependant, deux points sont à retenir : d’une part son antiquité, fin du Ier siècle, est certaine – c’est peut-être même le plus ancien des apocryphes – d’autre part, ainsi que le remarque le P. Manteau-Bonamy, cette affirmation de l’aspect maternel du Saint-Esprit n’étonne nullement S. Jérôme qui, au contraire, "fait grand cas de cet Evangile non canonique". "L’Evangile selon les Hébreux, dit Saint Jérôme, fut écrit en langue chaldéenne et même syrienne (araméenne) mais en caractères hébraïques, et il est en usage jusqu’à ce jour chez les Nazaréens ; certains pensent qu’il est des apôtres, mais la plupart présument qu’il est de Matthieu" [Saint Jérôme, Contre Pelage, III, 2, col.597]. Il parut même si important à Saint Jérôme qu’il en fit une traduction en grec et en latin.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, pages 257-258

[ historique ] [ postérité ] [ Bible ]

 

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intuition intellectuelle

Cet intellect, non seulement reçoit en lui les connaissances qui viennent de l’extérieur, en tant qu’intellect passif, mais encore, en tant qu’intellect actif, il illumine la connaissance reçue pour en révéler à lui-même la dimension intelligible, comme un œil qui éclairerait ce qu’il voit. Or, cette lumière par laquelle l’intellect actualise la nature intelligible du connu, est d’origine divine […].

[…] L’intellect en est en effet ce que l’homme a de commun avec Dieu et avec les anges, non pas l’intelligence pratique, ou agissante, mais l’intelligence spéculative, ou contemplative, ou toute connaissante […]. [….]

Même si l’on peut ramener la raison à l’intellect dans son principe cognitif, il reste que "le nom d’intellect désigne la pénétration intime de la vérité, alors que celui de raison désigne la recherche et la discursion" [Somme théologique, II II, Q.49, a.5]. Et cette pénétration intime est non seulement connaissance objective, mais aussi assimilation "subjective" et vie divine […].

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 115

[ définition ]

 

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catholicisme

Persuadée que la philosophie scolastique était l’expression de la raison naturelle, d’une raison indépendante de toute révélation et n’usant que de ses propres lois, elle [la théologie la plus officielle] a cru pouvoir continuer à en parler le langage à une société qui n’avait précisément à la bouche que les mots de naturel et de raison. D’accord avec la science européenne pour traiter selon la raison naturelle les choses rationnellement naturelles, elle espérait lui faire en outre admettre qu’il n’était pas déraisonnable d’envisager un "supplément d’âme" [Bergson] : la proposition d’un message révélé, surnaturel par essence, et qui, par conséquent, ne pouvait entrer en concurrence avec le domaine de la science. Illusion ! De part et d’autre, les concepts de nature et de raison n’avaient pas la même signification. Bientôt, les sciences humaines allaient montrer que la philosophie d’Aristote, loin d’être l’expression de raison à l’état de nature […] était un produit culturel parmi d’autres. Tous les modernismes sont sortis de là.

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 22

[ confusion catégorielle ] [ sécularisation ] [ modernité ]

 

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christianisme

Le premier théologien à être entré dans la plénitude du "Je suis l’Immaculée Conception" est saint Maximilien Kolbe. Ce fils de saint François d’Assise est un prêtre polonais, mort martyr à Auschwitz le 14 août 1941. Fait unique dans les annales de l’horreur concentrationnaire, il offrit spontanément de prendre la place de l’un des dix otages – un père de famille – que les autorités du camp avaient condamnés à mourir de faim dans un bunker, en représailles de l’évasion d’un détenu. Quatorze jours plus tard, après avoir soutenu le courage de ses neuf compagnons et apaisé leur haine dans la prière et les chants religieux, le Père Kolbe fut retrouvé, seul survivant, veillant et priant, et achevé d’une piqûre de phénol. "A la question brutale de Fritsch, le chef du camp, absolument ahuri par l’audace de ce bagnard qui voulait prendre la placé d’un condamné : "Qui donc es-tu ?", Maximilien Kolbe donna cette simple réponse : "Je suis un prêtre catholique"." [Karol Wojtyla, 1971].

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 120-121

[ élément biographique ]

 

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réaction

Ce n’est vraiment qu’après la Révolution française que la monarchie devient une théorie et une doctrine. Auparavant, c’est un présent quotidiennement vécu. Ensuite, c’est aussi, et ce n’est presque plus qu’une abstraction. Et précisément pour cela, pour obvier au risque sans cesse menaçant de voir la réalité du principe inspirateur se transformer, sous le nouveau régime, en cadavre conceptuel, on est tenté de plus en plus fortement d’identifier ce principe à l’une des formes concrètes qu’il a revêtues, les uns s’arrêtant au dernier état – considéré comme canonique – de sa lente évolution, d’autres voulant au contraire remonter à la pauvreté supposée des formes primitives. […]

Telle est la situation générale que les forces de révolution imposent à la résistance. Elle est normalement intenable. Et parce qu’elle est normalement intenable, s’y tenir exige des comportements anormaux. C’est alors que l’on devient royaliste et même ultra-royaliste, ou traditionaliste, et même intégriste. Est-on royaliste sous la royauté ? Est-on traditionaliste sous le régime de la tradition ?

Auteur: Borella Jean

Info: Le sens du surnaturel, L'Harmattan, 1997, page 109

[ historique ] [ après-coup ] [ abstraction rétrospective ]

 
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sécularisation

Notre époque se croit réaliste. Jamais époque n’a été plus idéaliste, jamais elle n’a moins eu le sens du charnel. Elle oublie que l’homme est un esprit dans un corps et que pour lui le corporel est la médiation obligatoire du spirituel. On veut qu’il rejoigne immédiatement la foi pure, l’esprit pur, l’amour pur, et par un étrange retour des choses, on finit par immerger tout le spirituel dans le politique. On affirme alors que la religion, et spécialement la liturgie, parce qu’elle parle d’un autre monde, et qu’elle le rend quasiment perceptible, est la plus dangereuse des aliénations : elle nous détourne de combattre pour celui-ci, elle est l’opium du peuple. Ce qu’on veut détruire, ce que l’on a déjà détruit, ce sont les formes sacrées. Il ne demeure qu’une foi nue, tellement transcendante et subtile qu’elle ne se distingue plus guère de l’athéisme, mais qui continue d’exiger tout autant plus d’être incarnée dans des formes concrètes : l’ordre sacral étant détruit, il ne reste que l’ordre politico-social.

Auteur: Borella Jean

Info: "Situation du catholicisme aujourd'hui", éditions L'Harmattan, Paris, 2023, pages 19-20

[ règne de l'imaginaire ] [ actions profanes ] [ désincarnation ]

 

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philosophie moderne

L’existence des évidences naturelles implique donc un champ culturel de type essentialiste qui exige la croyance à la réalité d’un monde archétypal. Mais, tout le mouvement de la civilisation moderne, dans tous les domaines, depuis le XVIIe siècle, consiste en une immense et permanente dénaturation ou désessentialisation. Ce mouvement, qui est celui du rationalisme, s’effectue par la réduction de toute compréhension à la raison. Or, comprendre, pour la raison, c’est construire le donné qu’elle doit saisir, ce qui implique, en premier lieu, qu’elle nie sa qualité même de donné. Ce qui est incompréhensible pour la raison, c’est qu’il y ait un donné objectif. Le cartésianisme, dans la mesure où il se présente comme une construction rationnelle du monde, le kantisme qui répute le donné pur comme radicalement inconnaissable et qui lui substitue l’ "objectivité" des structures a priori de la connaissance humaine, l’axiomatisme mathématique qui rejette les évidences mathématiques premières, les principes, et qui les remplace par des conventions construites décisoirement, ne laissent aucun doute à cet égard.

Auteur: Borella Jean

Info: Amour et vérité, L’Harmattan, 2011, Paris, page 61

[ critique ] [ anti-réalisme ]

 

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