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engagement politique

J’ai toujours dit que je pensais autre chose que ce que pensait le Parti. Ce n’est pas du double jeu. Je me persuadais à certains moments que les pseudos-idées du Parti devaient contenir des vérités, s’appuyer sur une base solide et que leur aspect sot n’était que superficiel. En fait, j’étais impressionné parce que le parti communiste se disait le parti des ouvriers. Je pense que c’est une erreur. Un intellectuel a besoin de trouver quelque chose à quoi s’accrocher et, moi, j’avais trouvé ça comme tant d’autres.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: L'espoir maintenant, entretiens avec Benny Lévy, 1980, éditions Verdier, 2007, page 29

[ vision rétrospective ] [ idéologie ] [ justification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

paysage

Mathieu ouvrit les yeux et vit le ciel ; il était gris perle, sans nuage, sans fond, rien qu'une absence. Un matin s'y formait lentement, une goutte de lumière qui allait tomber sur la terre et l'inonder d'or. Un commencement, un matin. Le premier matin du monde, comme tous les matins : tout était à faire, tout l'avenir était dans le ciel.(...)

Un chat passa près d'eux à toute vitesse, en zigzaguant. Il se tapit soudain, parut prêt à bondir ; puis, oubliant son projet, s'éloigna nonchalamment.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: Dans "Les chemins de la liberté"

[ description ] [ instantané de vie ] [ espoir ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

motivation

Jamais je ne me suis crû l'heureux propriétaire d'un talent, ma seule affaire était de me sauver - rien dans les mains, rien dans les poches - par le travail et la foi. Du coup ma pure option ne m'élevait au-dessus de personne; sans équipement, sans outillage, je me suis mis tout entier à l'oeuvre pour me sauver tout entier. Si je range l'impossible salut au magasin des accessoires, que reste-t-il ? : Tout un homme fait de tous les hommes et qui les vaut tous et que vaut n'importe qui.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info:

[ s'en sortir ]

 

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intellectuel

Cela me navrait : je m'étais armé pour défendre l'humanité contre des dangers terribles et tout le monde m'assurait qu'elle s'acheminait doucement vers la perfection. Grand-père m'avait élevé dans le respect de la démocratie bourgeoise : pour elle, j'aurais dégainé ma plume volontiers ; mais sous la présidence de Fallières le paysan votait : que demander de plus ? Et que fait un républicain s'il a le bonheur de vivre en république ? Il se tourne les pouces ou bien il enseigne le grec et décrit les monuments d'Aurillac à ses moments perdus.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: In "Les Mots", éd. Gallimard, p. 147

[ fin de l'histoire ] [ progrès ] [ sentiment d'inutilité ] [ Gaule ] [ passe-temps ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

média

La première chose sur laquelle on fait beaucoup d'erreurs, c'est qu'on croit que la liberté d'information, le droit à la liberté de la presse, c'est un droit du journaliste. Mais pas du tout, c'est un droit du lecteur du journal. C'est-à-dire que ce sont les gens, les gens dans la rue, les gens qui achètent le journal, qui ont le droit d'être informés. Ce sont les gens qui travaillent dans une entreprise, dans un chantier, dans un bureau qui ont le droit de savoir ce qu'il se passe et d'en tirer les conséquences.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info:

[ indépendance ]

 

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vote

Il y avait un peuple sous l’Ancien Régime et en 1793 ; il n’y a plus de peuple actuellement, car on ne peut pas appeler peuple la manière de vivre d’hommes complètement individués par la division du travail, sans rapport autre que des rapports de métier avec les autres hommes et qui font, tous les cinq ou six ou sept ans, un acte bien précis qui consiste à aller prendre un bout de papier avec des noms dessus et à mettre ce papier dans une urne. Je ne considère pas qu’il y ait pouvoir du peuple.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: L'espoir maintenant, entretiens avec Benny Lévy, 1980, éditions Verdier, 2007, page 50

[ politique ] [ régression ] [ atomisation ] [ inefficacité ] [ critique ] [ illusion démocratique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

lien social

Ce qu’il faut pour une morale, c’est étendre l’idée de fraternité jusqu’à ce qu’elle devienne rapport unique et évident entre tous les hommes, ce rapport étant en premier lieu un rapport de groupe, proprement de petits groupes liés d’une manière ou d’une autre à une idée de famille. Dans un lointain passé, c’est ça, la fraternité. C’est clos par le groupe, et c’est précisément la tendance de l’autre, ou des autres, à briser le groupe, cette frontière qui lie la fraternité à l’intérieur, c’est elle qui donne naissance à la violence, qui est précisément le contraire de la fraternité.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: L'espoir maintenant, entretiens avec Benny Lévy, 1980, éditions Verdier, 2007, page 59

[ définition ] [ concept ] [ destruction ]

 

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écrivain-sur-roman

Bref, ce qui n’est pas dit, dans L’Être et le Néant, sous cette forme, c’est que chaque homme, par-delà les fins théoriques ou pratiques qu’il a à chaque instant et qui concernent par exemple des questions politiques ou d’éducation, etc., par-delà tout cela, chaque homme a une fin, une fin que j’appellerais, si tu veux, transcendante ou absolue, et toutes ces fins pratiques n’ont de sens que par rapport à cette fin. Le sens de l’action d’un homme, c’est donc cette fin, qui est variable selon les hommes d’ailleurs, mais qui a ceci de particulier qu’elle est absolue. Et l’espoir se lie à cette fin absolue, comme d’ailleurs l’échec, en ce sens que le véritable échec concerne cette fin.

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: L'espoir maintenant, entretiens avec Benny Lévy, 1980, éditions Verdier, 2007, page 20

[ résumé ] [ destin ] [ singularité ] [ achèvement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

compromis

[…] si nous posons que telle ou telle action doit être radicale, doit se développer jusqu’au bout de ses conséquences sans tenir compte du fait qu’une action est toujours au milieu d’autres actions et que celles-ci sont faites naturellement pour la modifier, nous disons une sottise.

[…] Alors la radicalité, nous dirons, si tu veux, que ce n’est pas tellement la fin poursuivie que l’intention de poursuivre cette fin ; c’est l’intention, comme aurait dit la morale kantienne, qui est première, c’est l’intention qui doit être radicale. Mais ça n’implique pas que, dans le chemin ensuite poursuivi pour aller vers la réalisation de la fin que nous avons intentionnellement voulue radicale et radicalement, ça n’implique pas que nous ne puissions être amenés à faire usage d’autres moyens que ceux que nous avions d’abord conçus, et que, par conséquent, l’action arrive à sa fin en différant un peu de ce qu’elle était au départ. 

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: L'espoir maintenant, entretiens avec Benny Lévy, 1980, éditions Verdier, 2007, pages 45-46

[ actualisation ] [ définition ]

 
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institutionnalisation

Mais le gauchisme aussi a disparu. C’est-à-dire que, d’un côté, il y a l’électoralisme des partis de gauche, qui rend impossible l’idée même d’un changement fort et total, l’idée d’une révolution – depuis longtemps je pense que le parti communiste est le pire adversaire de la révolution – et, d’autre part, il y a l’aspect insurrectionnel du gauchisme, et celui-ci aussi a disparu. De sorte qu’à l’heure qu’il est on ne peut plus agir comme faisaient les gens de 68 dans une grève, dans une manifestation de rue, etc. ; ça ne signifie rien à l’heure qu’il est. On pourrait le faire, on pourrait très bien concevoir une manifestation qui irait à la Bastille, qui se ferait taper dessus par les flics, et qui peut-être en descendrait quelques-uns. Et puis après ? La situation resterait exactement la même. Tandis que ces actions avaient autrefois, pour la gauche – était-ce une illusion, c’est ce que nous devons discuter – quelque chose de satisfaisant. Et c’est fini. […] Les partis politiques comme la gauche socialiste ne font plus qu’un ensemble de mouvements que contrarient des luttes pour le pouvoir parmi les chefs, des conceptions du socialisme différentes, par exemple Mitterrand et Rocard.

Tout cela nous indique bien que l’unité de la gauche, qui était déjà très menacée par le fait de l’existence du parti communiste, à partir de 1920, est actuellement brisée. Avant 1914, la gauche était plus un grand mouvement de masse, avec des hommes qui pouvaient conduire un moment mais qui ne représentaient pas encore des chefs de parti. 

Auteur: Sartre Jean-Paul

Info: L'espoir maintenant, entretiens avec Benny Lévy, 1980, éditions Verdier, 2007, pages 41-42

[ historique ] [ évolution ] [ critique ] [ impuissance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson