Dictionnaire analogique intriqué pour extraits... Recherche mots ou phrases tous azimuts... Outil de précision sémantique et de réflexion communautaire... Voir aussi la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats ...
Lire la suite >>
Résultat(s): 698
Temps de recherche: 0.035s
peintre
Cet Arcimboldo, qui opérait en partie à la cour du fameux Rodolphe II de Bohême qui a laissé d’autres traces dans la tradition de l’objet rare, se distingue par une technique singulière, qui a porté son dernier surgeon dans l’œuvre de mon vieil ami Salvador Dali, dans ce qu’il a appelé le dessin paranoïaque. Ayant, par exemple, à représenter la figure du bibliothécaire de Rodolphe II, Arcimboldo le fait par un échafaudage savant des ustensiles premiers de la fonction du bibliothécaire, à savoir des livres, disposés sur le tableau de façon que l’image d’un visage soit, plus encore que suggérée, vraiment imposée. Ou encore le thème symbolique d’une saison, incarnée sous la forme d’un visage humain, sera matérialisé par les fruits de cette saison, dont l’assemblage sera réalisé de telle sorte que la suggestion d’un visage s’imposera également dans la forme réalisée.
Bref, ce procédé maniériste consiste à réaliser l’image humaine dans sa figure essentielle par la coalescence, la combinaison, l’accumulation, d’un amas d’objets, dont le total sera chargé de représenter ce qui dès lors se manifeste à la fois comme substance et comme illusion. En même temps que l’apparence de l’image humaine est soutenue, quelque chose est suggéré, qui s’imagine dans le dés-ensemblement des objets. Ces objets qui ont en quelque sorte une fonction de masque, montrent en même temps la problématique de ce masque.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 279-280
[
description
]
[
interprétation
]
[
art pictural
]
christianisme
Notre athéisme à nous [...] est lié à ce côté toujours se dérobant du je de l’autre.
Un autre qui s’annonce comme Je suis celui qui suis est de ce seul fait un Dieu au-delà, un Dieu caché, et un Dieu qui ne dévoile en aucun cas son visage. Dans la perspective précisément aristotélicienne, on pourrait dire que notre départ à nous est d’ores et déjà athée. C’est une erreur, mais dans cette perspective c’est strictement vrai, et dans notre expérience ça ne l’est pas moins. [...]
Réfléchissez au Je suis de Je suis celui qui suis. C’est bien là ce qui fait le caractère problématique de la relation à l’autre dans la tradition qui est la nôtre. [...] C’est dans la façon de poser les autres, les petits autres, dans la lumière de l’Autre dernier, absolu, que nous nous distinguons dans notre façon de morceler le monde, de le mettre en miettes. Les anciens l’abordaient comme quelque chose qui se hiérarchise sur une échelle de consistance de l’étant. Notre position met radicalement en cause l’être même de ce qui s’annonce comme étant être, et non pas étant.
A celui qui dit Je suis celui qui suis, nous sommes hors d’état de répondre. Que sommes-nous pour pouvoir répondre à celui qui suis ? Nous ne le savons que trop. Un étourneau [...].
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 452-453
[
rupture de continuité
]
[
yhwh
]
[
effet signifiant
]
autodestruction
Je ne veux pas me laisser aller à une sorte de dramatisation.
On aurait tort de croire que c’est très spécial à notre époque, toutes les époques se sont cru arrivées au maximum du point d’acuité de cette confrontation avec ce je ne sais quoi de terminal, d’au-delà du monde, où le monde - et dont le monde - en sentirait la menace.
Mais quand même aussi bien, puisque le bruit du monde et de la société, nous apporte l’ombre agitée d’une certaine arme incroyable, d’une certaine arme absolue, qui finit quand même par être maniée devant notre regard [1er essai nucléaire français le 13-02-1960], qui d’une façon, devient vraiment digne des Muses, ne croyez pas tellement que ce soit immédiatement pour demain, puisque déjà, au temps de Leibniz, on pouvait croire, sous des formes moins précises, que la fin du monde était là.
Tout de même, cette arme suspendue au-dessus de nos têtes, imaginez-la vraiment avec son caractère fonçant sur nous du fond des espaces, satellite porteur d’une arme encore cent mille fois plus destructrice que celle qui se mesure déjà à des centaines de mille fois plus destructrice que celles qui précédaient.
Et ce n’est pas moi qui invente puisque tous les jours on agite devant nous une arme qui pourrait vraiment mettre en cause la planète elle-même comme support de l’humanité.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "L'éthique de la psychanalyse"
[
apocalypse
]
[
fantasme appuyé par la technique
]
[
bombe atomique
]
structure incorporée du langage
[...] la névrose est une question posée par le sujet au niveau de son existence même.
Cette question prend dans l’hystérie les formes suivantes – Qu’est-ce que c’est que d’avoir le sexe que j’ai ? Qu’est-ce que veut dire avoir un sexe ? Qu’est-ce que veut dire que je puisse même me poser la question ? En effet, du fait de l’introduction de la dimension symbolique, l’homme n’est pas simplement un mâle ou une femelle, mais il lui faut se situer par rapport à quelque chose de symbolisé qui s’appelle mâle et femelle.
Si la névrose se rapporte au niveau de l’existence, elle s’y rapporte de façon plus dramatique encore dans la névrose obsessionnelle, où il s’agit non seulement du rapport au fait même d’exister. C’est ainsi que se situent comme obsessionnelles les questions – Qu’est-ce que c’est que d’exister ? Comment suis-je par rapport à celui que je suis sans l’être, puisque je puis en quelque sorte me dispenser de lui, prendre assez de distance pour me concevoir comme mort ?
Si la névrose est ainsi une sorte de question fermée pour le sujet lui-même, mais organisée, structurée comme question, les symptômes se laissent comprendre comme les éléments vivants de cette question articulée sans que le sujet sache ce qu’il articule. Pour ainsi dire, la question est vivante, et le sujet ne sait pas qu’il est dans cette question.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 548-549
[
définie
]
[
chaînes signifiantes
]
[
énigme
]
psychanalyse-psychologie
Le terme de frustration [...] est devenu le leitmotiv des mères pondeuses de la littérature analytique de langue anglaise, avec tout ce qu’il comporte d’abandonnisme et de relation de dépendance. Or, ce terme est tout simplement absent de l’œuvre de Freud. L’usage primaire de notions extraites de leur contexte, comme celle d’épreuve de la réalité, ou de notions bâtardes comme celle de relation d’objet, le recours à l’ineffable du contact affectif et de l’expérience vécue, tout cela est proprement étranger à l’inspiration de l’œuvre de Freud.
Ce style tend depuis quelques temps à se rabattre au niveau d’un optimisme niais mis au principe d’un moralisme équivoque, et fondé sur un schématisme également grossier, qui est bien l’image la plus sommaire dont il ait été donné à l’homme de redécouvrir son propre développement – la fameuse succession des phases dites prégénitales de la libido. La réaction n’a pas manqué de se faire sentir, si bien que nous en sommes maintenant à la restauration pure et simple d’une orthopédie du moi [...].
Ce glissement assez invraisemblable tient, je crois, à ceci, qu’il y a une profonde méconnaissance à penser que l’analyse est faite pour nous servir de passerelle afin d’accéder à une sorte de pénétration intuitive, et de communication facile avec le patient. Si l’analyse n’avait été qu’un perfectionnement de la relation médecin-malade, nous n’en aurions littéralement pas besoin.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, pages 373-374
[
révisionnisme freudien
]
[
critique
]
[
malentendu
]
[
historique
]
[
inassouvissement
]
[
manque
]
vivant
En quoi est ce que j’ai écrit au niveau du cercle du réel le mot "vie" ? C’est qu’incontestablement de la vie [...], nous ne savons rien d’autre, et tout ce à quoi nous induit la science c’est de voir qu’il n’y a rien de plus réel... ce qui veut dire rien de plus impossible ...que d’imaginer comment a pu faire son départ cette construction chimique, qui d’éléments... répartis dans quoi que ce soit et de quelque façon que nous voulions le qualifier par les lois de la science ...se serait mis tout d’un coup à construire une molécule d’ADN, c’est-à-dire quelque chose dont je vous fais remarquer que très curieusement, c’est bien là qu’on voit déjà, qu’on voit la première image d’un nœud, et que s’il y a quelque chose qui devrait nous frapper, c’est qu’on ait mis si tard à s’apercevoir que quelque chose dans le réel... et pas rien : la vie même ...se structure d’un nœud.
Comment ne pas s’étonner qu’après ça, nous ne trouvions justement nulle part, nulle part ni dans l’anatomie, ni dans les plantes grimpantes, qui sembleraient expressément faites pour ça, aucune image de nœud naturel ? Je vais vous suggérer quelque chose : est-ce que ça ne serait pas là le signe d’un autre type de refoulement, d’Urverdrängt ? Enfin quand même, ne nous mettons pas trop à rêver, nous avons avec nos "traces" assez à faire.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
La Troisième, 1er novembre 1974
[
question
]
[
hypothèse
]
relation amoureuse
C’est dans une sorte d’engluement corporel de la liberté que s’exprime la nature du désir. Nous voulons devenir pour l’autre un objet qui ait pour lui la même valeur de limite qu’a, par rapport à sa liberté, son propre corps. Nous voulons devenir pour l’autre non seulement ce en quoi sa liberté s’aliène – sans nul doute, il faut que la liberté intervienne, puisque l’engagement est un élément essentiel de notre exigence d’être aimé – mais il faut aussi que ce soit beaucoup plus qu’un engagement libre. Il faut qu’une liberté accepte de se renoncer elle-même pour être désormais limitée à tout ce que peuvent avoir de capricieux, d’imparfait, voire d’inférieur, les chemins dans lesquels l’entraîne la captivation par cet objet que nous sommes nous-même.
Ainsi, devenir par notre contingence, par notre existence particulière dans ce qu’elle a de plus charnel, de plus limitatif pour nous-même, pour notre propre liberté, devenir la limite consentie, la forme d’abdication de la liberté de l’autre, c’est l’exigence qui situe phénoménologiquement l’amour dans sa forme concrète – le genital love, comme disait tout à l’heure notre ami Balint. C’est là ce qui l’institue dans cette zone intermédiaire, ambigüe, entre le symbolique et l’imaginaire.
Si l’amour est tout pris et englué dans cette intersubjectivité imaginaire, [...] il exige dans sa forme achevée la participation au registre du symbolique, l’échange liberté-pacte, qui s’incarne dans la parole donnée.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 334
[
structuration
]
[
couple
]
[
régulations narcissiques
]
éthique
Le moraliste traditionnel, et quel qu’il soit il retombe invinciblement dans cette ornière, est là pour nous persuader que le plaisir est un bien, que la voie du bien nous est tracée, indiquée par le plaisir.
Le leurre est à vrai dire saisissant. Car il a lui-même un aspect de paradoxe qui lui donne aussi son air d’audace. Et c’est bien là par quoi on est floué à une sorte de second degré : on croit qu’il n’y a qu’un double fond, et on est tout heureux de l’avoir trouvé, mais on est encore plus couillonné quand on l’a trouvé que quand on ne le soupçonne pas, ce qui est peu commun. Car tout un chacun sent bien qu’il y a quelque chose qui cloche.
Le fait est le suivant : qu’à dénuder dès le départ, et avant les formulations extrêmes de l’Au-delà du principe du plaisir, la formulation dans FREUD du principe du plaisir lui-même bien sûr a un au-delà, et à partir de ce moment on peut tout à fait clairement s’apercevoir qu’il est justement fait pour nous tenir en deçà. Dès le départ, dès sa première formulation dans FREUD sous le terme de principe de déplaisir, ou encore de moindre pâtir, il était clair que la fonction du plaisir, de ce "bien", que son usage de "bien" tient en ceci qu’en somme il nous tient éloignés de notre jouissance.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
23 mars 1960
[
psychanalyse
]
[
régulation
]
[
préjugé
]
narcissisme
Je m’aime moi-même sans doute, et de toute la rage collante où la bulle vitale bout sur elle-même et se gonfle en une palpitation à la fois vorace et précaire, non sans fomenter en son sein le point vif d’où son unité rejaillira, disséminée de son éclatement même. Autrement dit, je suis lié à mon corps par l’énergie propre que Freud a mis au principe de l’énergie psychique, l’Éros qui fait les corps vivants se conjoindre pour se reproduire, qu’il appelle libido.
Mais ce que j’aime en tant qu’il y a un moi où je m’attache d’une concupiscence mentale, n’est pas ce corps dont le battement et la pulsation échappent trop évidemment à mon contrôle, mais une image qui me trompe en me montrant mon corps dans sa Gestalt, sa forme. […] Je m’aime moi-même en tant que je me méconnais essentiellement, je n’aime qu’un autre, un autre avec un petit a initial, d’où l’usage de mes élèves de l’appeler "le petit autre".
Rien d’étonnant à ce que ce ne soit rien que moi-même que j’aime dans mon semblable. Non seulement dans le dévouement névrotique, […] mais aussi bien dans la forme extensive et utilisée de l’altruisme, qu’il soit éducatif ou familial, philanthropique, totalitaire ou libéral, à quoi l’on souhaiterait souvent voir répondre comme la vibration de la croupe magnifique de la bête infortunée, l’homme ne fait rien passer que son amour-propre.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 46-47
[
miroir
]
[
ego
]
manque
Freud insiste sur ceci, que toute façon pour l’homme de trouver l’objet est, et n’est jamais que, la suite d’une tendance où il s’agit d’un objet perdu, d’un objet à retrouver.
Il ne s’agit nullement de l’objet considéré dans la théorie moderne comme étant l’objet pleinement satisfaisant, l’objet typique, l’objet par excellence, l’objet harmonieux, l’objet qui fonde l’homme dans une réalité adéquate, dans la réalité qui prouve la maturité – le fameux objet génital. [...] Freud nous indique que l’objet est saisi par la voie d’une recherche de l’objet perdu. [...]
Il est clair qu’une discordance est instaurée par le seul fait de cette répétition. Une nostalgie lie le sujet à l’objet perdu, à travers laquelle s’exerce tout l’effort de la recherche. Elle marque la retrouvaille du signe d’une répétition impossible, puisque précisément, ce n’est pas le même objet, ça ne saurait l’être. La primauté de cette dialectique met au centre de la relation sujet-objet une tension foncière, qui fait que ce qui est recherché n’est pas recherché au même titre que ce qui sera trouvé. C’est à travers la recherche d’une satisfaction passée et dépassée que le nouvel objet est cherché, et qu’il est trouvé et saisi ailleurs qu’au point où il est cherché. Il y a là une distance foncière qui est introduite par l’élément essentiellement conflictuel que comporte toute recherche de l’objet. C’est la première forme sous laquelle dans Freud apparaît la relation d’objet.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 16-17
[
inadéquation
]
[
quête éperdue
]