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conjugalité
Proudhon, dont toute la pensée va contre les illusions romantiques, essaie, dans un style qui peut passer au premier abord pour mystique, de donner son statut à la fidélité dans le mariage. Et il trouve la solution dans quelque chose qui ne peut être reconnu que pour un pacte symbolique.
Mettons-nous dans la perspective de la femme. L’amour que la femme donne à son époux ne vise pas l’individu, même idéalisé – c’est là le danger de ce qu’on appelle la vie commune, elle n’est pas tenable, l’idéalisation -, mais c’est un être au-delà. L’amour à proprement parler sacré, celui qui constitue le lien du mariage, va de la femme à ce que Proudhon appelle tous les hommes. De même, à travers la femme, c’est toutes les femmes que vise la fidélité de l’époux.
Cela peut paraître paradoxal. Mais tous les n’est pas dans Proudhon alle, ce n’est pas une quantité, c’est une fonction universelle. C’est l’homme universel, la femme universelle, le symbole, l’incarnation du partenaire du couple humain.
Le pacte de la parole va donc bien au-delà de la relation individuelle et de ses vicissitudes imaginaires [...]. Mais il y a conflit entre ce pacte symbolique et les relations imaginaires qui prolifèrent spontanément à l’intérieur de toute relation libidinale [...].
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre II", "Le moi dans la théorie de Freud", pages 358-359
[
femmes-hommes
]
[
valeur
]
nom-du-père
La question de la carence du père mérite que l’on y revienne, mais on entre ici dans un monde tellement mouvant qu’il faut essayer de faire une distinction qui permette de voir en quoi la recherche pèche. Elle pèche non pas à cause de ce qu’elle trouve, mais à cause de ce qu’elle cherche. Je crois que la faute d’orientation est celle-ci – on confond deux choses qui ont un rapport, mais qui ne se confondent pas, le père en tant que normatif et le père en tant que normal. Bien entendu, le père peut être très dénormativant en tant que lui-même n’est pas normal, mais c’est là rejeter la question au niveau de la structure – névrotique, psychotique – du père. Donc, la normalité du père est une question, celle de sa position normale dans la famille en est une autre.
Troisième point que j’avance – la question de sa position dans la famille ne se confond pas avec une définition exacte de son rôle normativant. Parler de sa carence dans la famille n’est pas parler de sa carence dans le complexe [d’Œdipe]. En effet, pour parler de sa carence dans le complexe, il faut introduire une autre dimension que la dimension réaliste, définie par le mode caractérologique, biographique, ou autre, de sa présence dans la famille.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 168-169
[
réel-symbolique-imaginaire
]
[
métaphore paternelle
]
domaines subtils
[Socrate] Cet infatigable questionneur, qui n’est pas un parleur, qui repousse la rhétorique, la métrique, la poétique, qui réduit la métaphore, qui vit tout entier dans le jeu non pas de la carte forcée, mais de la question forcée, et qui y voit toute sa subsistance – engendre devant nous, développe pendant tout le temps de sa vie que j’appellerai une formidable métonymie dont le résultat, également attesté historiquement, est ce désir qui s’incarne dans une affirmation d’immortalité. […]
Dans l’au-delà, en effet, s’il est sûr de pouvoir rejoindre les Immortels, il est aussi, dit-il, à peu près sûr de pouvoir continuer pendant l’éternité […] ses petits exercices. Avouez-le, cette conception, si satisfaisante qu’elle puisse être pour les gens qui aiment le tableau allégorique, est tout de même une imagination qui sent singulièrement le délire. […]
Un homme a vécu ainsi la question de l’immortalité de l’âme. Je dirai plus – l’âme, telle qu’encore nous la manipulons et telle qu’encore nous en sommes encombrés, la notion, la figure de l’âme que nous avons, et qui n’est pas encore celle fomentée au cours de toutes les vagues de l’héritage traditionnel, l’âme à laquelle nous avons affaire dans la tradition chrétienne, cette âme a comme appareil, comme armature, […] le sous-produit de ce délire d’immortalité de Socrate. Nous en vivons encore.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 125
[
influence
]
[
précurseur religieux
]
[
noyau psychotique
]
anthropomorphisme
Alors tâchons quand même de voir de quoi il s’agit, à savoir que dans ce réel se produisent des corps organisés et qui se maintiennent dans leur forme, c’est ce qui explique que des corps imaginent l’univers. C’est pourtant pas surprenant que hors du parlêtre, nous n’ayons aucune preuve que les animaux pensent au-delà de quelques formes, à quoi nous les supposons être sensibles, de ce qu’ils y répondent de façon privilégiée.
Mais ce que nous ne voyons pas et ce que les éthologistes - chose très curieuse - mettent entre parenthèses [...], c’est pas une raison pour que nous imaginions nous-mêmes que le monde est monde, pour tous animaux le même, si je puis dire, alors que nous avons tant de preuves que même si nous... enfin si notre corps, l’unité de notre corps nous force à le penser comme univers, c’est évidemment pas "monde" qu’il est : c’est immonde.
C’est quand même du malaise que quelque part Freud note, du Malaise dans la civilisation, que procède toute notre expérience.
[...]
le corps, c’est très frappant qu’à ce malaise il contribue, il contribue d’une façon dont nous savons très bien l’animer... animer si je puis dire, animer les animaux ...de notre peur. [...] De quoi avons-nous peur ? De notre corps !
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
La Troisième, 1er novembre 1974
[
imaginaire
]
[
homme-animal
]
psychotique
Il est violé, manipulé, transformé, parlé de toutes les manières et, je dirais, jacassé. Vous lirez en détail ce qu’il dit de ce qu’il appelle les oiseaux du ciel et leur pépiement. C’est bien de cela qu’il s’agit – il est le siège de toute une volière de phénomènes, et c’est ce fait qui lui a inspiré cette énorme communication qui est la sienne, ce livre de quelque cinq cents pages, résultat d’une longue construction qui a été pour lui la solution de son aventure intérieure.
Le doute porte au départ, et à tel moment, sur ce à quoi renvoie la signification, mais qu’elle renvoie à quelque chose, cela ne fait pour lui aucun doute. Chez un sujet comme Schreber, les choses vont si loin que le monde entier est pris dans ce délire de signification, de telle sorte qu’on peut dire que, loin qu’il soit seul, il n’est à peu près rien de tout ce qui l’entoure que d’une certaine façon, il ne soit.
Par contre, tout ce qu’il fait être dans ces significations, est en quelque sorte vide de lui-même. [...] Dieu, son interlocuteur imaginaire, ne comprend rien à tout ce qui est à l’intérieur, à tout ce qui est des êtres vivants, et [...] il n’a jamais affaire qu’à des ombres ou à des cadavres.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
A propos du cas du Président Schreber, étudié par Freud, dans le "Séminaire, Livre III", "Les psychoses", éditions du Seuil, 1981, page 128
[
perception paranoïaque
]
[
psychose
]
concept psychanalytique
Or en psychanalyse le refoulement n’est pas le refoulement d’une chose, c’est le refoulement d’une vérité. Qu’est-ce qui se passe lorsqu’on veut refouler une vérité ? Toute l’histoire de la tyrannie est là pour vous donner la réponse : elle s’exprime ailleurs, dans un autre registre, en langage chiffré, clandestin. Eh bien ! c’est exactement ce qui se produit avec la conscience : la vérité, refoulée, va persister mais transposée dans un autre langage, le langage névrotique. À ceci près qu’on n’est plus capable de dire à ce moment-là quel est le sujet qui parle, mais que "ça" parle, que "ça" continue à parler ; et ce qui se passe est déchiffrable entièrement à la façon dont est déchiffrable, c’est-à-dire non sans difficulté, une écriture perdue. La vérité n’a pas été anéantie, elle n’est pas tombée dans un gouffre, elle est là, offerte, présente, mais devenue "inconsciente". Le sujet qui a refoulé la vérité ne gouverne plus, il n’est plus au centre de son discours : les choses continuent à fonctionner toutes seules et le discours à s’articuler, mais en dehors du sujet. Et ce lieu, cet en-dehors du sujet c’est strictement ce qu’on appelle l’inconscient. Vous voyez bien que ce qu’on a perdu ce n’est pas la vérité, c’est la clé du nouveau langage dans lequel elle s’exprime désormais. C’est là qu’intervient le psychanalyste.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.
[
processus
]
[
définition
]
[
symptôme
]
psychanalyse
Quand la première lecture de Freud s’est faite, que s’est-il passé ? Notez qu’il n’avait pas encore produit toute son œuvre et, très vite, il est devenu manifeste que le niveau d’élaboration où était parvenue la pensée de ce découvreur génial n’était pas accordé à celui de ses lecteurs Sans doute, parmi les gens qui furent attirés vers lui, beaucoup n’étaient pas négligeables et, surtout, ils ressentaient eux aussi la pauvreté du maniement des maladies mentales, si bien que ses premiers adeptes, médecins, psychologues…, ont été touchés de manière très personnelle.
Seulement, ils ont cherché à faire admettre Freud et, dans ce but, se sont livrés à une exégèse apologétique de son œuvre par laquelle ils ont tenté de justifier, puis d’excuser ses textes, pour finir par en émousser le tranchant. Freud avait édifié tout seul une œuvre qui marquait une ouverture inconcevable sur la réalité. Ses élèves, au contraire, ont mis en valeur tout ce qui rattachait Freud à ce que l’on connaissait avant lui, marquant une parenté avec ce qui avait été déjà formulé. On n’a pas à s’étonner que tels exercices aboutissent au pire. On s’est livré, par exemple, à des exercices d’homonymie en jouant sur le mot inconscient. Certains ont voulu que l’inconscient de Freud recouvre la notion d’instinct – notion tout à fait étrangère à Freud, qui n’emploie jamais ce mot.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Entretien avec Gilles Lapouge Le Figaro Littéraire 1er décembre 1966 n° 1076
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réductionnisme philosophique
]
[
peur de l'inconnu
]
écrivain
Toute la philosophie de Sartre veut que le sujet et la conscience soient indissolublement liés. Or, dans Freud, cette liaison est rompue. Chez lui, ce n’est pas d’une subconscience qu’il est question, non plus que d’une préconscience. Non, l’inconscient est posé comme barré de la conscience. L’inconscient, n’est pas du même ordre que la conscience, n’a pas accès, hors de circonstances forcées à la conscience. Les objections de Sartre ne s’adressent pas du tout à moi seul, mais aussi bien à Freud. En vérité, pour la raison que je vous disais plus haut, Sartre n’a jamais voulu s’intéresser à la vraie psychanalyse de Freud.
Il a pourtant donné de belles analyses de ce qu’on pourrait appeler les profondeurs, ou les dessous de la conscience ?
De très brillantes analyses, oui. Dans L’Être et le Néant, il trace une phénoménologie de la passion sadique extraordinairement séduisante, au point qu’il parvient à nous en faire saisir tous les ressorts. Seulement, voilà : aussi fascinantes soient-elles, ces analyses ne sont pas exactes. Un simple médecin qui connaît des cas de sadisme sait bien que rien ne se passe comme dans l’exposé de Sartre. Le texte de Sartre est très brillant, ses dons littéraires éclatants, sa machine marche, c’est vrai, mais, dans ce cas là au moins elle ne mord pas. Or c’est cela qui importe, n’est-ce pas ?
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Entretien au Figaro littéraire le 29 décembre 1966
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avis
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critique
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littérature
]
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résumé
]
philosophie
L’aliénation a une face patente, qui n’est pas que nous sommes l’Autre, ou que "les autres" comme on dit, en nous reprenant nous défigurent ou nous déforment. Le fait de l’aliénation n’est pas que nous soyons repris, refaits, représentés dans l’Autre, mais il est essentiellement fondé au contraire sur le rejet de l’Autre, pour autant que cet Autre, celui que je signale d’un grand A, est ce qui est venu à la place de cette interrogation de l’Être, autour de quoi je fais tourner aujourd’hui essentiellement la limite, le franchissement du cogito.
Plût au Ciel donc, que l’aliénation consistât en ce que nous nous trouvions, au lieu de l’Autre, à l’aise ! Pour DESCARTES, c’est assurément ce qui lui permet l’allégresse de sa démarche. Et dans les premières Regulae, qui représentent son œuvre originelle, son œuvre de jeunesse, celle dont le manuscrit, plus tard, fut retrouvé - et reste d’ailleurs toujours perdu - dans les papiers de LEIBNIZ, le "sum ergo Deus" est exactement le prolongement du "cogito ergo sum".
Bien sûr l’opération est avantageuse, qui laisse tout entière à la charge d’un Autre qui ne s’assure de rien d’autre que de l’instauration de l’être comme étant l’être du "Je" d’un Autre, que le Dieu de la tradition judéo-chrétienne facilite d’être Celui qui s’est présenté lui-même, d’être : "Je suis ce que je suis".
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
11 janvier 1967, La logique du fantasme
[
définition
]
[
forclusion
]
[
certitude
]
chaotique
L'expérience freudienne ne part en aucune manière d'un monde théorique, de la contemplation classique d'une theoria où les choses seraient à leur place dans un monde d'objets ou d'essences définis ou délimités.
L'expérience freudienne commence à poser un monde du désir. Ce monde ne part d'aucune considération préalable sur le fait. Car le monde qui se présenterait, soit comme monde des apparences, soit derrière le monde des apparences, comme étant celui, plus réel, des essences, c'est celui que la physique ou la philosophie appelle le monde des choses ou le monde de l'être. Or le monde freudien, c'est tout à fait autre chose, c'est un monde du désir en tant que tel. C'est là le point de départ, le désir est institué à l'intérieur du monde freudien, là où se déroule notre expérience. Il est institué au sein de ce monde pour le constituer. Et ceci jusqu'à la fin n'est absolument effaçable d'aucun moindre instant du maniement de notre expérience, quand nous parlons de la fameuse relation d'objet (...)
Le rapport de désir, qui est le point de départ, le point fondamental, qui est un rapport d'être sans doute à un manque essentiel, à un manque, manque d'être à proprement parler, à un manque qui n'est pas manque de ceci ou de cela, mais essentiellement rapport d'être à un manque par quoi justement il existe.
Auteur:
Lacan Jacques
Années: 1901 - 1981
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: psychanalyste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Séminaire du 19 mai 1955
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asystémique
]
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singularité
]