structure incorporée du langage
Obsession cela ne veut pas dire automatiquement obsession sexuelle, ni même obsession de ceci ou de cela en particulier : être obsédé, cela signifie se trouver pris dans un mécanisme, dans un engrenage de plus en plus exigeant et sans fin. Qu’il ait à accomplir un acte, à remplir un devoir, une angoisse spéciale entrave l’obsédé : va-t-il y parvenir ? Ensuite, la chose faite, il éprouve un besoin torturant d’aller vérifier, mais n’ose pas, de crainte de passer pour fou, parce qu’en même temps il sait fort bien qu’il l’a accomplie… Le voici engagé dans des circuits toujours plus grands de vérifications, de précautions, de justifications. Pris comme il l’est dans un tourbillon intérieur, l’état d’apaisement, de satisfaction, lui est devenu impossible. Même le grand obsédé n’a pourtant rien de délirant. Il n’y a aucune conviction chez l’obsédé, mais uniquement cette espèce de nécessité, complètement ambiguë, qui le laisse si malheureux, si douloureux, si désemparé, d’avoir à céder à une insistance qui vient de lui-même et qu’il ne s’explique pas. La névrose obsessionnelle est répandue et peut passer inaperçue si l’on n’est pas spécialement averti des petits signes qui la traduisent toujours. Ces malades tiennent même fort bien leur position sociale, alors que leur vie est minée ; ravagée par la souffrance et le développement de leur névrose.
Auteur:
Info: Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.
Commentaires: 3
miguel
06.08.2025
d'acc
Coli Masson
03.08.2025
gamberge, trop particulier: toute gamberge n'est pas obsessionnelle. Idem pour soliloque. Dissimulation, pas vraiment vu que c'est inconscient.
miguel
03.08.2025
gamberge, soliloque, mise en boucle, dissimulation ?