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impossible

Socrate affirme […] le savoir interne au jeu du signifiant. Il pose en même temps que ce savoir entièrement transparent à lui-même est ce qui en constitue la vérité. 

[…] Le pas sans doute essentiel de Socrate assure l’autonomie de la loi du signifiant, et prépare pour nous ce champ du verbe qui lui aura permis de critiquer tout le savoir humain comme tel. Mais la nouveauté de l’analyse, si tant est que ce que je vous enseigne concernant la révolution freudienne soit correct, c’est justement ceci, que quelque chose peut se sustenter dans la loi du signifiant, non seulement sans que cela comporte un savoir, mais en l’excluant expressément, en se constituant comme inconscient, c’est-à-dire comme nécessitant à son niveau l’éclipse du sujet, pour subsister comme chaîne inconsciente, comme constituant ce qu’il y a d’irréductible, en son fond, dans le rapport du sujet au signifiant.

C’est pour cette raison que nous sommes les premiers, sinon les seuls, à ne pas être forcément étonnés que le discours proprement socratique, celui de l’épistémè, du savoir transparent à lui-même, ne puisse pas se poursuivre au-delà d’une certaine limite concernant tel objet, quand cet objet […] est l’amour.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" page 145

[ psychanalyse ] [ dépassement ]

 

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condition humaine

À cette place, je souhaite qu’achève de se consumer ma vie. C’est ceci. C’est cette interrogation, si je puis dire innocente, et même ce scandale qui, je crois, restera palpitant après moi, comme un déchet, à la place que j’aurai occupée et qui se formule à peu près ainsi :

parmi ces hommes, ces voisins, bons ou incommodes, qui sont jetés dans cette affaire auxquels la tradition a donné des noms divers, dont celui d’existence est le dernier venu dans la philosophie, – dans cette affaire, dont nous dirons que ce qu’elle a de boiteux est bien ce qui reste le plus avéré, comment se fait-il que ces hommes, support tous et chacun d’un certain savoir ou supporté par lui, comment se fait-il que ces hommes s’abandonnent les uns les autres, en proie à la capture de ces mirages par quoi leur vie, gaspillant l’occasion laisse fuir son essence, par quoi leur passion est jouée, par quoi leur être, au meilleur cas, n’atteint qu’à ce peu de réalité qui ne s’affirme que de n’avoir jamais été déçu ?

Voilà ce que me donne mon expérience, la question que je lègue, en ce point, sur le sujet éthique.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Conférence de Bruxelles sur l'éthique de la psychanalyse, 9 mars 1960

[ réel-imaginaire-symbolique ]

 

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psychanalyste-sur-psychanalyste

Nulle philosophie jusque là, n’a poussé si loin dans ce sens, non pas dans la mise en question de la réalité comme telle - elle n’est certes pas mise en question au sens où les idéalistes ont pu la mettre en question - auprès de FREUD les idéalistes de la tradition philosophique sont de la petite bière, car en fin de compte, cette fameuse réalité, ils ne la contestent pas sérieusement, ils l’apprivoisent. Cela consiste à nous dire que la réalité, c’est nous qui en donnons la mesure et qu’il n’y a pas à chercher au-delà. La position dite "idéaliste" est une position de confort, celle de FREUD - comme d’ailleurs de tout homme sensé - est bien autre chose : la réalité est précaire. Et c’est justement dans la mesure où son accès est si précaire que les commandements qui en tracent la voie sont des commandements tyranniques.

Les sentiments, en tant que guides vers le réel, sont trompeurs. L’intuition qui anime toute la recherche auto-analytique de FREUD ne s’exprime pas autrement par rapport à cet abord exigé de l’homme vers le réel. Son procès même, d’abord ne peut se faire que par la voie d’une défense primaire.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'Ethique, 25 novembre 1959

[ description ] [ radicalité ]

 

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psychanalyse

C’est dans la mesure où il est structuré comme un langage qu’il est l’inconscient découvert par Freud. J’ai lu avec étonnement dans un écrit fort bien patronné que l’inconscient était monotone. Je n’invoquerai pas ici mon expérience, je prie simplement qu’on ouvre les trois premières oeuvres de Freud, les plus fondamentales et qu’on voie si c’est la monotonie qui caractérise l’analyse des rêves, les actes manqués et les lapsus. Bien au contraire l’inconscient me paraît non seulement extrêmement particularisé, plus encore que varié, d’un sujet à un autre, mais encore très futé et spirituel, puisque c’est justement là que le mot d’esprit a révélé ses véritables dimensions et ses véritables structures. Il n’y a pas un inconscient parce qu’il y aurait un désir inconscient obtus, lourd, caliban, voire animal, désir inconscient levé des profondeurs, qui serait primitif et aurait à s’élever au niveau supérieur du conscient. Bien au contraire il y a un désir parce qu’il y a de l’inconscient, c’est-à-dire du langage qui échappe au sujet dans sa structure et ses effets, et qu’il y a toujours au niveau du langage quelque chose qui est au-delà de la conscience, et c’est là que peut se situer la fonction du désir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Conférence et débat du Collège de Médecine à La Salpetrière : Cahiers du Collège de Médecine 1966, pp. 761 à 774

 

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mère suffisamment bonne

Winnicott fait remarquer qu’en somme, pour que les choses se passent bien, à savoir pour que l’enfant ne soit pas traumatisé, il faut que la mère opère en étant toujours là au moment qu’il faut, c’est-à-dire précisément en venant placer au moment de l’hallucination délirante de l’enfant l’objet réel qui le comble. Il n’y a donc au départ, dans la relation idéale mère-enfant, aucune espèce de distinction entre l’hallucination du sein maternel, qui surgit par principe du système primaire selon la notion que nous en avons, et la rencontre de l’objet réel dont il s’agit.

Si tout se passe bien, l’enfant n’a donc aucun moyen de distinguer ce qui est de l’ordre de la satisfaction fondée sur l’hallucination de principe liée au fonctionnement du système primaire, et l’appréhension du réel qui le comble et le satisfait effectivement. Il s’agit donc que la mère apprenne progressivement à l’enfant à subir les frustrations, et du même coup, à percevoir, sous la forme d’une certaine tension inaugurale, la différence qu’il y a entre la réalité et l’illusion. Cette différence ne peut s’installer que par la voie d’un désillusionnement, lorsque, de temps en temps, la réalité ne coïncide pas avec l’hallucination surgie du désir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 44-45

[ résumé ] [ maman-enfant ] [ réconfort ] [ initiation ]

 

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psychanalyse

Le grave est qu’avec les auteurs d’aujourd’hui, la séquence des effets analytiques semble prise à l’envers. L’interprétation ne serait, à suivre leurs propos qu’un ânonnement par rapport à l’ouverture d’une relation plus large où enfin l’on se comprend ("par le dedans" sans doute).

L’interprétation devient ici une exigence de la faiblesse à laquelle il nous faut venir en aide. […]

Mais c’est là seulement l’effet des passions de l’analyste : sa crainte qui n’est pas de l’erreur, mais de l’ignorance, son goût qui n’est pas de satisfaire, mais de ne pas décevoir, son besoin qui n’est pas de gouverner, mais de garder le dessus. Il ne s’agit nullement du contre-transfert chez tel ou tel ; il s’agit des conséquences de la relation duelle, si le thérapeute ne la surmonte pas, et comment la surmonterait-il s’il en fait l’idéal de son action ?

Primum vivere sans doute : il faut éviter la rupture. Que l’on classe sous le nom de technique la civilité puérile et honnête à enseigner à cette fin, passe encore. Mais que l’on confonde cette nécessité physique, de la présence du patient au rendez-vous, avec la relation analytique, on se trompe et on fourvoie le novice pour longtemps.

Auteur: Lacan Jacques

Info: La direction de la cure et les principes de son pouvoir

[ satisfaction des besoins ] [ clientélisme ] [ critique ]

 

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cogito

Descartes déduit justement que le sujet est, du seul fait qu’il pense ; mais il omet que penser est une opération logique, dont il n’arrive nullement à purifier les termes seulement pour en avoir évacué toute idée de savoir. Il élide que ce qui est comme sujet, c’est ce qui pense : ouvrez les guillemets, "Donc, je suis". Mais il arrive que ça pense là où il est impossible que le sujet en articule ce "Donc je suis" parce que là est exclu structuralement qu’il accède à ce qui, depuis Descartes, est devenu son statut sous le terme de "conscience de soi". Quel est le statut du sujet, là où ça pense sans savoir ? Non seulement ce que ça pense, mais même que ça pense, entendez : sans pouvoir jamais le savoir ! Ce que cela suggère à tout le monde, c’est que là, ça est encore plus fortement, à condition que quelqu’un d’autre puisse en savoir quelque chose. Et comme c’est fait depuis Freud, puisque c’est ça l’inconscient, tout le monde en est bien content (hum…) ! Il n’y a qu’une seule chose qui cloche, c’est que ça ne peut dire d’aucune façon : "Donc je suis" c’est-à-dire se nommer comme étant ce qui parle

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien à la RTB III, 14 décembre 1966

[ philosophie ] [ limite ] [ critique ]

 

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manque

Si le père doit trouver quelque part sa synthèse, son sens plein, c’est dans une tradition qui s’appelle la tradition religieuse. Ce n’est pas pour rien que nous voyons au cours de l’histoire se former la tradition judéo-chrétienne, qui est la seule à tenter d’établir l’accord entre les sexes sur le principe d’une opposition de la puissance et de l’acte, qui trouve sa médiation dans un amour. Hors d’elle, disons-le bien, toute relation à l’objet implique une tierce dimension. Nous la voyons articulée dans Aristote, mais elle fut ensuite éliminée par, dirai-je, l’Aristophane apocryphe, l’Aristote d’une théologie qu’on lui a attribuée bien plus tard. Chacun sait, et qu’elle existe, et qu’elle est apocryphe. Le terme aristotélicien essentiel à propos de toute la constitution de l’objet, et qui s’ajoute comme troisième principe à la forme, εἶδος, et à la matière, ὕλη, c’est στέρησις, la privation.

[...] Cette notion [la privation] est centrale pour comprendre que tout le progrès de l’intégration de l’homme comme de la femme à son propre sexe, exige la reconnaissance d’une privation. Privation à assumer pour l’un des sexes – pour l’autre, privation à assumer également pour pouvoir assumer pleinement son propre sexe. Bref, Penis-neid d’un côté, complexe de castration de l’autre.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 522

[ historique ] [ philosophie ] [ psychanalyse ] [ ordre symbolique ] [ transcendance ] [ triade ]

 
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nom-du-père

[Totem et tabou de Freud] n’est rien d’autre qu’un mythe moderne, un mythe construit pour expliquer ce qui restait béant dans sa doctrine, à savoir – Où est le père ?

[...] Totem et tabou est fait pour nous dire que, pour qu’il subsiste des pères, il faut que le vrai père, le seul père, le père unique, soit avant l’entrée dans l’histoire, et que ce soit le père mort. Bien plus – que ce soit le père tué. Et vraiment, comment cela serait-il même pensé en dehors de la valeur mythique ? Car, que je sache, le père dont il s’agit n’est pas conçu par Freud, ni par personne, comme un être immortel. Pourquoi faut-il que les fils aient en quelque sorte avancé sa mort ? Et tout cela, pour quel résultat ? Pour en fin de compte s’interdire à eux-mêmes ce qu’il s’agissait de lui ravir. On ne l’a tué que pour montrer qu’il est intuable.

L’essence du drame majeur que Freud introduit repose sur une notion strictement mythique, en tant qu’elle est la catégorisation même d’une forme de l’impossible, voire de l’impensable, à savoir l’éternisation d’un seul père à l’origine, dont les caractéristiques sont qu’il aura été tué. Et pourquoi, sinon pour le conserver ?

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, page 291-292

[ clé de lecture ] [ explication ] [ signification ]

 

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émergence idéologique

Cette référence à l’enfance, cette idée de l’enfant qu’il y a dans l’homme, cette idée que quelque chose exige de l’homme d’être autre chose qu’un enfant, et que pourtant en lui les exigences de l’enfant comme tel se font perpétuellement sentir, est une idée qui, dans l’ordre de la psychologie, est situable historiquement. Un homme de la même époque, qui vivait aussi dans la première moitié du XIXème siècle, un victorien de la première époque, l’historien MACAULAY, faisait remarquer qu’à son époque on ne pouvait pas vous accuser d’être un malhonnête homme, ou d’être complètement un imbécile, qu’on avait une excellente arme dans le fait de vous accuser de ne pas être devenu un esprit tout à fait adulte, de conserver des traits de mentalité infantile.

Cette sorte d’argument, si datable historiquement que vous ne pouvez en trouver le témoignage nulle part ailleurs dans l’histoire avant cette époque, montre quelque chose qui scande, qui constitue une coupure dans l’évolution historique.

Au temps de PASCAL, si l’on parle de l’enfance, c’est pour dire qu’un enfant n’est pas un homme. Si l’on parle de la pensée de l’adulte, ce n’est pas - en aucun cas - pour y retrouver jamais les traces d’une pensée infantile.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Séminaire VII, L'Ethique, 25 novembre 1959

[ changement de conception ] [ historique ] [ évolution ]

 

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