Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 463
Temps de recherche: 0.0519s

chronos

Nous ne cessons de nous étonner du passage du temps : "Comment ! hier à peine, ce père de famille chauve et moustachu était encore un gosse en culottes courtes !" Cela montre que le temps n'est pas notre élément naturel.

Imagine-t-on un poisson qui s'étonnerait de la mouillure de l'eau ? C'est que notre vraie patrie est l'éternité ; dans le temps nous ne sommes que des visiteurs de passage.

N'empêche, c'est dans le temps que l'homme construit la cathédrale de Chartres, peint le plafond de la Sixtine et joue de la cithare à sept cordes - ce qui inspira la fulgurante intuition de William Blake : "L'Ëternité est amoureuse des œuvres du temps."

Auteur: Leys Simon Pierre Ryckmans

Info: Le bonheur des petits poissons : Lettres des Antipodes

[ durée outil ] [ présent absolu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

regroupement

Pour apprécier les partis politiques selon le critère de la vérité, de la justice, du bien public, il convient de commencer par en discerner les caractères essentiels.

On peut en énumérer trois :

- Un parti politique est une machine à fabriquer de la passion collective.

- Un parti politique est une organisation construite de manière à exercer une pression collective sur la pensée de chacun des êtres humains qui en sont membres.

- La première fin, et, en dernière analyse, l'unique fin de tout parti politique est sa propre croissance, et cela sans aucune limite.

Par ce triple caractère, tout parti est totalitaire en germe et en aspiration.

Auteur: Weil Simone

Info: Note sur la suppression générale des partis politiques, 1940

[ défini ] [ loi du plus fort ] [ déviances ] [ pluralité démocratique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

question

C'est pourquoi tous les remèdes qu'on propose pour pallier la détresse des vieillards sont si dérisoires : aucun d'eux ne saurait réparer la systématique destruction dont les hommes ont été victimes pendant toute leur existence. Même si on les soigne, on ne leur rendra pas la santé. Si on leur bâtit des résidences décentes, on ne leur inventera pas la culture, les intérêts, les responsabilités qui donneraient un sens à leur vie. Je ne dis pas qu'il soit tout à fait vain d'améliorer, au présent, leur condition : mais cela n'apporte aucune solution au véritable problème du dernier âge : que devrait être une société pour que dans sa vieillesse un homme demeure un homme ?


Auteur: Beauvoir Simone de

Info: La Vieillesse

[ sénescence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

Loi-de-Murphy

Apprends à repousser l'amitié, ou plutôt le rêve de l'amitié. Désirer l'amitié est une grande faute. L'amitié doit être une joie gratuite comme celles que donne l'art, ou la vie. Il faut la refuser pour être digne de la recevoir : elle est de l'ordre de la grâce ("Mon Dieu, éloignez-vous de moi... "). Elle est de ces choses qui sont données par surcroît. Tout rêve d'amitié mérite d'être brisé. Ce n'est pas par hasard que tu n'as jamais été aimée... Désirer échapper à la solitude est une lâcheté. L'amitié ne se recherche pas, ne se rêve pas, ne se désire pas ; elle s'exerce (c'est une vertu). Abolir toute cette marge de sentiment, impure et trouble. Schluss !

Auteur: Weil Simone

Info: La pesanteur et la grâce, p.79, Pocket-Agora no99

 

Commentaires: 0

hommes-femmes

En tant qu’ouvrière, j’étais dans une situation doublement inférieure, exposée à sentir ma dignité blessée non seulement par les chefs, mais aussi par les ouvriers, du fait que je suis une femme. (Notez bien que je n’avais aucune sotte susceptibilité à l’égard du genre de plaisanteries traditionnel à l’usine.) J’ai constaté, non pas tant à l’usine qu’au cours de mes courses errantes de chômeuse, pendant lesquelles je me faisais une loi de ne jamais repousser une occasion d’entrer en conversation, qu’à peu près constamment les ouvriers capables de parler à une femme sans la blesser sont des professionnels, et ceux qui ont tendance à la traiter comme un jouet des manœuvres spécialisés. A vous de tirer les conclusions.

Auteur: Weil Simone

Info: Lettre à Victor Bernard, 30 mars 1936

[ travail ] [ spécialisation ] [ structuration psychologique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

voyage

Que reste-t-il des mythes, de l’épopée d’Ulysse ?
D'un Livingstone en quête de la source du Nil ?
Réduits dans les brochures des tour-opérateurs
Au produit marketing en tête de gondole.

Et toi mon cher touriste, assorti de ton guide,
Des lieux que tu visites, qu’as-tu retenu ?
En dehors du rapport monté de toute pièce
Entre un folklore-vitrine et tes idées reçues ?

Et si l'année prochaine tu partais pour ce lieu
Où loge un paysage intime et mystérieux,
Proche et étranger, mais surtout éloigné
Des standards sans âmes de la modernité ?

C'est au foyer de l'âme et dans ses profondeurs
Que tu découvriras la richesse intérieure,
Plus rare et plus précieuse que tous ces artefacts
Déversés à l’envi par l’industrie de masse.

Auteur: Fossat Simon

Info: Dans "Poèmes de l'asphalte", page 44

[ introspection ] [ tourisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

activité

Mon idéal, le voici : une civilisation où le travail serait le premier moyen d’éducation. J’entends le travail physique. La conception des Grecs était exactement contraire ; pour eux, il n’y avait d’éducation que par le loisir. Cette conception implique nécessairement l’esclavage comme corrélatif, aussi longtemps qu’on n’aura pas trouvé le moyen d’éliminer le travail ; élimination qui à mon avis est probablement à ranger du côté du mouvement perpétuel parmi les rêveries sans consistance. Non seulement je ne me résigne pas volontiers à admettre l’esclavage comme une nécessité absolue, mais encore je pense qu’il y a dans le travail une grandeur dont on ne peut trouver l’équivalent, même dans les formes supérieures de vie oisive ; j’entends par là soustraite au travail directement productif.

Auteur: Weil Simone

Info: "La condition ouvrière", Journal d'usine, éditions Gallimard, 2002, page 449

[ élévation ] [ mise au service ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

sport

C’est le mec qui a le plus gâché ma carrière ! J’ai perdu ma première finale de Masters 1000 contre lui (Madrid 2008, en indoor), un huitième à Melbourne en 2013, un match capital de Coupe Davis au Queen’s (en 2015)… Du coup, il est devenu le joueur que j’avais le plus envie de battre.

Je l’ai beaucoup étudié sur le terrain. Parce qu’il me gênait trop, au niveau du jeu mais aussi de son attitude. On s’énervait mutuellement, on faisait des matches où on se racontait nos vies ! Et ça ne m’aidait pas. J’ai commencé à trouver des solutions. Là, il a fallu gérer son attitude qui était chiante à mourir. C’était dur pour moi d’en faire abstraction.

Auteur: Simon Gilles

Info: Sur tennistemple en 2024

[ tennisman-par-tennisman ] [ combat ] [ récurrence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

théorie-pratique

La montagne exerce un magnétisme immatériel et séduisant auquel il me paraît impossible de résister. Elle formule une contradiction à la fois irritante et fascinante. L'alpinisme a rarement un sens, mais on s'y sent presque toujours à sa place. Syd Marty, poète canadien de la montagne, écrivait dans son poème "Abbot" :
"Les hommes tombent des montagnes car
ils n'ont rien à y faire
C'est pourquoi ils y vont, c'est pourquoi ils y meurent."
J'ai parfois la sensation de comprendre l'étrange beauté de ce texte et sa signification profonde, mais cela s'évanouit aussitôt. C'est comme si je ne pouvais tirer sur le fil sans risquer de tout défaire et de tout perdre. On ne peut pas analyser ce sentiment, mais seulement le vivre.

Auteur: Simpson Joe

Info: Eiger, la dernière course

[ escalade ]

 

Commentaires: 0

écriture

(...) je n'ai aucune objection contre des premières lignes qui suscitent une excitation immédiate, qui frappent le lecteur et qui enlèvent d'assaut son imagination. Une attaque efficace est d'abord et avant tout une attaque inspirée. Et l'inspiration se présente toujours sous son aspect le plus libre et le plus enchanteur quand l'écrivain est au seuil d'une création neuve. Victor Hugo, qui était un créateur irrépressible, a noté dans ses carnets des dizaines d'étincelantes amorces pour des romans qu'il n'écrivit jamais (ni probablement n'eut jamais intention sérieuse d'écrire) : il y jouissait simplement d'un flirt avec l'inspiration — s'abandonnant aux délices des commencement dont il appréciait aussi toute la difficulté : "Le dernier volume est plus facile à écrire que la première ligne."

Auteur: Leys Simon Pierre Ryckmans

Info: Protée et autres essais

[ commencement ] [ entame ] [ incipit ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel