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symbole

Dans le symbolisme traditionnel, en effet, les "Eaux" ont représenté la substance indifférenciée de toute vie, à savoir la vie à l’état antérieur à toute forme, à l’état libre de toutes les limites de l’individuation. Sur cette base, dans les rites de nombreuses traditions, "l’immersion dans l’eau symbolise la régression dans le préformel, la régénération totale, la nouvelle naissance, car une immersion équivaut à une dissolution des formes, à une réintégration dans le monde indifférencié de la préexistence" [Mircea Eliade, Traité d’histoire des religions, 1949, p.173]. Selon cette signification, les Eaux figurent l’élément qui "purifie" et, en termes religieux, exotériques, qui "lave du péché" et régénère, précisément : on sait qu’un contenu de ce genre, présent dans la riche variété des rites de lustration, s’est conservé dans le sacrement chrétien du baptême.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 141

[ explication ]

 
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monde traditionnel

En réalité, le symbole phallique a été employé aussi pour exprimer le principe de la virilité transcendante, magique ou surnaturelle, donc quelque chose de très différent des variantes purement priapiques de la puissance mâle. C’est ainsi que le phallus a même pu être associé au mystère de la résurrection, à l’espoir en celle-ci et à la force qui peut la produire […]. […]

Il y a une correspondance cachée entre cette signification et la déchéance du même symbolisme propre au fait que, dans la Rome antique, l’image du phallus était utilisée par les gens du peuple comme talisman ou amulette contre les influences néfastes, pour détruire tout sortilège maléfique. Même ici, en effet, une trace subsiste du sens de la virilité lumineuse qui triomphe et disperse tout ce qui est ambigu et démonique.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, pages 194-195

[ signification ]

 

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philosophie antique

Le masculin est la forme, le féminin est la matière [pour Aristote dans De la génération des animaux] : forme signifie ici pouvoir qui détermine, qui suscite le commencement d’un mouvement, d’un développement, d’un devenir ; matière veut dire la cause matérielle et instrumentale, la pure potentialité indéterminée, substance ou puissance qui, en soi privée de forme, peut prendre toutes formes, qui n’est rien en soi mais qui, une fois activée et fécondée, peut devenir tout. Le terme grec ὕλη [hylé], "matière", ne désigne donc ni la matière de l’organisme, ni celle de la nature physique en général ; difficilement intelligible pour la mentalité moderne, ce terme s’applique dans le présent contexte à une entité mystérieuse, insaisissable, abyssale, qui possède l’être et, aussi, ne le possède pas, en tant qu’elle est, précisément, la possibilité pure et la substance-puissance de la "nature" comme changement et devenir.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, pages 160-161

[ définition ]

 
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femmes-par-homme

La vérité, c’est que la femme purement féminine a tendance à mentir et à se présenter pour ce qu’elle n’est pas, même quand cela ne lui sert de rien ; il ne s’agit pas là d’une "deuxième nature" acquise socialement dans la lutte pour l’existence, mais de quelque chose qui est lié à sa nature la plus profonde et la plus typique. De même que la femme absolue ne perçoit pas vraiment le mensonge comme une faute – ainsi pour la femme féminine, contrairement à l’homme, le mensonge n’est pas une faute, n’est pas un fléchissement intérieur, ni un manquement à sa propre loi existentielle. C’est une contrepartie éventuelle de sa plasticité et de sa fluidité. […] Il est absurde de juger la femme à l’aune des valeurs de l’homme (de l’homme absolu), même lorsque, faisant violence à elle-même, elle feint de l’imiter et croit même sincèrement l’imiter.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 206

[ essence féminine ]

 

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maternité hypostatique

Dans le christianisme […], l’ "Esprit" n’a pas de traits bien définis ; il n’est pas "féminin" lorsqu’il féconde la Vierge, ni lorsqu’il se présente, dans l’Ancien Testament, comme principe se tenant au-dessus des Eaux. Toutefois, en hébreu et en araméen, le mot "esprit" est du genre féminin, et dans le gnosticisme chrétien – dans L’Evangile des Hébreux – on rencontre l’expression, rapportée au Christ, "ma mère, l’Esprit Saint", tandis que le terme grec pour "esprit", πνεῦμα [pneuma], peut correspondre au sanskrit prâna, "souffle, force vitale, force de vie". Il en résulte, pour l’Esprit Saint, dont la descente fut parfois représentée comme une descente de flammes, une convergence significative avec la Shekinah. Par ailleurs, l’Esprit Saint a souvent été symbolisé par la colombe, laquelle avait été auparavant associée aux grandes divinités féminines méditerranéennes, à la Potnia crétoise, à Ishtar, à Derkétô, à Mylitta, à Aphrodite elle-même, comme pour en représenter la force et l’influence.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 168

[ symbolisme comparé ]

 

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duplicité

Qui plus est le mensonge, le mensonge gratuit, sans même un véritable but, fait naturellement partie du style de l'homme fuyant, on est ici en présence d'un de ses traits spécifiquement "féminins". Et si l'on fait remarquer à un représentant de cette race de l'homme fuyant un tel comportement, l'individu s'étonne, tant ce comportement lui semble naturel, ou bien se sent agressé et réagit de manière quasiment hystérique. Car on ne veut pas être "dérangé". Chacun pourra constater, dans le cercle de ses relations, cette sorte de névrose, pour peu qu'il y prête attention. Et pourra ainsi remarquer combien certaines personnes qu'on avait l'illusion de considérer comme des amis sont devenues aujourd'hui, après la guerre, absolument méconnaissables. Quant à l'univers de la politique avec ses combines et la corruption qui ont toujours caractérisé les démocraties parlementaires mais qui sont encore plus évidentes aujourd'hui, ce n'est même pas la peine d'en parler, tant la race de l'homme fuyant, identique au-delà de toutes les étiquettes et des partis s'y meut à son aise.

Auteur: Evola Julius

Info: L'arc et la massue (1971, 275p., éditions Pardes, p.20)

[ dévirilisation ] [ attitude néfaste ]

 

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masculin-féminin

[Otto] Weininger a tout d’abord établi une relation organique entre la mémoire, la logique et l’éthique sur la base du rapport que toutes trois entretiennent avec le "Moi transcendantal". Cela concerne essentiellement la structure du psychisme de l’homme absolu. L’ "être" tend à conserver son unité dans le monde du devenir ; sur le plan psychologique, cela se manifeste dans la mémoire, laquelle, sous la forme d’une fonction synthétique, s’oppose à la dispersion de la conscience dans la multiplicité fluide et instantanée de ses propres contenus ; sur le plan intellectuel, la même tendance se traduit dans la logique, qui a pour fondement le principe d’identité A=A, et pour idéal la réduction de la diversité à l’unité. Il s’ensuit que la mémoire et la logique ont une valeur éthique normative, parce qu’elles expriment la résistance de l’être, son effort pour se tenir debout, identique à soi, et pour se réaffirmer dans le courant des phénomènes intérieurs et extérieurs. Selon Weininger, il n’y aurait chez la femme absolue, privée d’ "être", ni mémoire, ni logique, ni éthique ; elle ne connaîtrait ni impératif logique, ni impératif éthique ; elle ignorerait aussi la détermination, le décrétisme et la rigueur de la pure fonction intellectuelle du jugement, laquelle aurait un caractère expressément masculin.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 204

[ essences ] [ différences ] [ philosophe ] [ résumé ]

 

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pratiques initiatiques

Si l’on part de la conception d’une involution croissante qui s’est réalisée dans notre cycle d’humanité à travers la succession de quatre âges ; si l’on admet que nous nous trouvons désormais dans le dernier de ces âges, dans l’ "âge sombre" (kali-yuga) – époque de dissolution, de prédominance des forces élémentaires, où la çakti est comme déliée de tout, tandis que la spiritualité des origines a été presque totalement perdue – la voie réputée capable de répondre à cette situation est celle qu’on pourrait résumer par la formule "chevaucher le tigre". C’est comme dire qu’il ne faut pas éviter une force dangereuse, ni même s’y opposer directement, mais se greffer sur elle en tenant bon, dans l’idée d’avoir finalement le dessus. Les Tantras, dans cette optique, estiment que le lien du secret, qui s’imposait autrefois pour les doctrines et les pratiques de la "Voie de la Main Gauche" à cause de leur caractère périlleux et de la possibilité d’abus, d’aberrations et de déformations, est périmé. […] Il est précisément affirmé qu’il faut adopter "le poison comme antidote du poison". Un autre principe tantrique, c’est que "fruition" et "libération" (ou détachement, renoncement) ne s’excluent pas nécessairement, contrairement à ce que pensent les écoles unilatéralement ascétiques. On se propose comme but de réaliser les deux choses à la fois, donc de pouvoir alimenter la passion et le désir tout en restant libre.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 303

[ hindouisme ] [ âge de fer ] [ pharmakon ]

 

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subversion

Jung, par exemple, n’a certes pas ramené les figures du mythe sexuel à de simples fantaisies et inventions poétiques, il a même pressenti en elles la dramatisation d’"archétypes", précisément, ayant un haut degré d’universalité et une réalité autonome ; mais cette réalité, il l’a comprise en des termes purement psychologiques, réduisant tout à des projections mentales de l’inconscient collectif et aux "exigences" que ferait valoir, chez l’homme, la part obscure et atavique de son psychisme, contre la part consciente et personnelle. Il n’y a pas là seulement une évidente confusion de plans ; il y a là également, à travers le recours abusif à la notion d’inconscient et la mobilisation d’une phénoménologie de psychopathes, la confirmation de la tendance générale moderne à ramener toutes choses à des mesures purement humaines. Si tout principe ayant, d’une manière ou d’une autre, un caractère transcendant, doit pourtant devenir, pour pouvoir être expérimenté, un "phénomène psychologique", il y a toutefois une différence fondamentale entre les deux attitudes suivantes : ou bien l’on fait tout commencer et finir dans la psychologie, ou bien l’on interprète la psychologie en fonction de l’ontologie. De fait, toutes les interprétations de Jung s’achèvent sur un plan très banal, et son intuition de la réalité supra-individuelle et éternelle des "archétypes" sexuels est vaine, ou bien tombe au niveau de quelque chose de contrefait, à cause d’une déformation mentale professionnelle (il s’agit d’un psychiatre et d’un psychanalyste) et de l’absence de références doctrinales adéquates.

Auteur: Evola Julius

Info: Dans "La métaphysique du sexe", éd. L'âge d'homme, page 159

[ critique ] [ incohérence ] [ dénigrement ] [ théories hors-sol ]

 

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dimensions de l'être humain

On aura ainsi, au total, trois niveaux. Le premier, c’est le niveau de l’individu extérieur comme construction sociale, individu dont la forme est assez arbitraire, "libre" et instable, en raison précisément de son caractère construit. Le second niveau appartient déjà à l’être profond, ou dimension en profondeur de l’être, et c’est le siège de ce qu’on a appelé, en philosophie, le principium individuationis. C’est ici qu’agissent les forces en vertu desquelles un être est ce qu’il est, physiquement aussi bien que psychiquement, et se distingue de tout autre individu de son espèce ; c’est donc aussi le siège de la "nature propre", ou nature innée, de chacun. […] Dans le domaine psychologique, tout ce qui est, chez l’homme, caractère et nature propre, ce que nous avons appelé son "visage", par opposition à son "masque", se rattache à ce plan. A la différence de ce qui est propre au premier des trois niveaux, au plus extérieur, tout ce qui se rapporte au second niveau présente un degré remarquable de précision et de fixité. […]

Le troisième et plus profond niveau concerne des forces élémentaires supérieures et antérieures à l’individuation, mais qui constitue aussi le fond ultime de l’individu. A ce domaine appartient également la racine la plus enfouie du sexe, et c’est en lui que se réveille la force originelle de l’eros. En soi, ce plan est antérieur à la forme, à la détermination. Tout processus accède à la forme et à la détermination au fur et à mesure que l’énergie investit les deux autres plans ou couches, et que le processus se poursuit en eux.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, pages 52-53

[ strates ] [ triade ] [ superficie ] [ intérieur ]

 

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