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rumination

Ne pas pouvoir prendre longtemps au sérieux ses ennemis, ses malheurs et jusqu'à ses méfaits - c'est le signe caractéristique des natures pleines et fortes, en qui se trouve en surabondance la force plastique et régénératrice, qui permet de guérir et même d'oublier. (Un bon exemple dans ce genre, pris dans le monde moderne, c'est Mirabeau, qui n'avait pas la mémoire des insultes, des infamies que l'on commettait à son égard ; et qui ne pouvait pas pardonner, uniquement parce qu'il - oubliait). Un tel homme, en une seule secousse, se débarrasse de beaucoup de vermine qui chez d'autres s'installe à demeure ; c'est ici seulement qu'est possible le véritable "amour pour ses ennemis", à supposer qu'il soit possible sur terre.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: La généalogie de la morale, 1887, Oeuvres II, Robert Laffont, Bouquins 1990 Première dissertation 11, p.789

[ insouciance ] [ débonnaire ]

 

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politique

Même en ce qui concerne le bien, la moitié peut valoir plus que le tout. - Dans toutes les choses qui sont organisées pour durer et qui exigent toujours le service de plusieurs personnes, il faut présenter comme règle ce qui est parfois moins bon, bien que l'organisateur connaisse fort bien ce qui est meilleur (et plus difficile) : mais il tablera sur le fait que jamais les personnes qui pourront correspondre à la règle ne devront manquer, - et il sait que c'est la moyenne de forces qui représente la règle. - C'est ce dont un jeune homme se rend rarement compte, et il est certain d'être dans le vrai quand il s'affirme novateur et s'étonne de l'étrange aveuglement des autres.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain, 1878-1879, Oeuvres I, Robert Laffont Bouquins 1990<300 p.800>

[ équilibre ]

 

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éthique

Qu'on me pardonne d'avoir découvert que toutes les philosophies morales ont été jusqu'à ce jour ennuyeuses et de vrais soporifiques ; que rien n'a fait à mes yeux plus de tort à la "vertu" que l'ennui répandu par ses avocats, - dont je ne méconnais pourtant pas l'utilité générale. Il est très important qu'aussi peu de gens que possibles réfléchissent à la morale, il est donc très important que la morale n'aille pas devenir un jour intéressante ! Mais on peut dormir tranquille : il en est aujourd'hui comme il en a toujours été : je ne vois personne en Europe qui soupçonne ou laisse soupçonner que réfléchir sur la morale puisse être quelque chose de dangereux, de captieux, d'insidieusement séduisant, et qu'il puisse s'y cacher quelque fatalité.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal, 1886, Oeuvres II, Robert Laffont, Bouquins 1990<228 p.674>

[ rébarbatif ]

 

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indépendance

Et qu'est-ce donc qui devrait troubler mon élan? Même des réactions hostiles deviennent maintenant pour moi profit et chance, car souvent elles me rendent lucide plus vite que les amicales collaborations; et je ne désire rien davantage que d'avoir plus de lumières sur tout le système, hautement complexe, des antagonismes qui constituent le "monde moderne". Par chance je suis dépourvu de toute ambition politique ou sociale, en sorte que je n'ai à craindre aucun danger de ce côté-là, rien qui me retienne, rien qui me force à des transactions et à des ménagements; bref j'ai le droit de dire tout haut ce que je pense, et je veux une bonne fois tenter l'épreuve qui fera voir jusqu'à quel point nos semblables, si fiers de leur liberté de pensée, supportent de libres pensées. (...)

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Lettre à Malwida von Meysenbug en octobre 1874

[ indifférence ] [ amoralité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

rigoler

Le vice olympien. - En dépit de ce philosophe qui, en bon Anglais qu'il était, a essayé de discréditer le rire auprès de tous les penseurs - "le rire, dit Hobbes, est une grave infirmité de la nature humaine, dont toute tête pensante devra s'efforcer de s'affranchir"-, j'oserai même établir une hiérarchie des philosophes d'après la qualité de leur rire - en plaçant au sommet ceux qui sont capables d'éclats de rire dorés. Et à supposer que les dieux philosophent, eux aussi, ce que plusieurs conclusions m'incitent fortement à croire, je ne doute pas qu'ils ne sachent aussi, tout en philosophant, rire d'une façon nouvelle et surhumaine - et aux dépens de toutes les choses sérieuses ! Les dieux sont espiègles : il semble que, même pendant les actes sacrés, ils ne puissent s'empêcher de rire.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal, 1886, Oeuvres II, Robert Laffont Bouquins 1990, 294 p.730

[ anges malicieux ]

 

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anti-christianisme

Et l’impuissance qui n’use pas de représailles devient, par un mensonge, la "bonté" ; la craintive bassesse, "humilité" ; la soumission à ceux qu’on hait, "obéissance" (c’est-à-dire l’obéissance à quelqu’un dont ils disent qu’il ordonne cette soumission, — ils l’appellent Dieu). Ce qu’il y a d’inoffensif chez l’être faible, sa lâcheté, cette lâcheté dont il est riche et qui chez lui fait antichambre, et attend à la porte, inévitablement, cette lâcheté se pare ici d’un nom bien sonnant et s’appelle "patience", parfois même "vertu", sans plus ; "ne pas pouvoir se venger" devient "ne pas vouloir se venger" et parfois même le pardon des offenses ("car ils ne savent pas ce qu’ils font — nous seuls savons ce qu’ils font !"). On parle aussi de "l’amour de ses ennemis" — et l’on sue à grosses gouttes.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Généalogie de la morale, §14

[ hypocrisie ] [ dévitalisés ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

égoïsme

Par bien des chemins et de bien des façons j'ai découvert ma sagesse : Ce n'est pas par une seule échelle que j'ai atteint la hauteur d'où j'ai pu plonger mon regard dans mes lointains. Et ce n'est que de mauvais gré que je demandais mon chemin. Cela me contrariait toujours ! Je préférais interroger et essayer les chemins moi-même. Une tentative et une interrogation, voilà ce que fut ma marche, et en vérité il faut aussi apprendre à répondre à une telle interrogation ! Cela est mon goût : ni bon, ni mauvais, mais mon goût, dont je n'ai plus honte et que je ne cache plus. "Or ceci est mon chemin, où est donc le vôtre ?" Voilà ce que je répondais à ceux qui me demandaient le chemin. Le chemin, en effet, il n'existe pas. Ainsi parlait Zarathoustra.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info:

[ indépendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

judaïsme

C'est un fait que les Juifs, s'ils voulaient - ou si on les y forçait, comme semblent le vouloir les antisémites -, pourraient dès maintenant exercer leur prépondérance et même littéralement leur domination sur l'Europe ; c'est un fait également qu'ils n'y travaillent pas et ne font pas de projets dans ce sens. Pour le moment, ce qu'ils veulent et souhaitent, et même avec une certaine insistance, c'est d'être absorbés dans l'Europe et par l'Europe, ils aspirent à s'établir enfin quelque part où ils soient tolérés et respectés, et à mettre enfin un terme à leur vie nomade de "Juifs errants". On devrait bien tenir compte de cette aspiration et de cette pression (où s'exprime peut-être déjà une atténuation des instincts juifs) et les favoriser ; et pour cela il serait peut-être utile et juste d'expulser du pays les braillards antisémites.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal, Oeuvres II, Laffont 1990 <251 p.698>

 

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La Rochefoucauld

Pourquoi ne lit-on plus jamais les grands maîtres de la maxime psychologique ? - car, soit dit sans aucune exagération, l'homme cultivé qui a lu La Rochefoucauld et ses parents en esprit et en art est rare à trouver en Europe ; et plus rare encore de beaucoup celui qui les connaît et ne les dédaigne pas. Mais il est probable que même ce lecteur exceptionnel y prendra moins de plaisir que ne lui en devrait donner la forme de ces artistes ; car même le cerveau le plus fin n'est pas capable d'apprécier suffisamment l'art d'aiguiser une maxime, s'il n'y a pas lui-même été élevé, s'il ne s'y est pas essayé. On prend, faute de cette éducation pratique, cette invention et cette mise en forme pour plus facile qu'elle n'est, on n'en ressent pas avec assez d'acuité la réussite et l'attrait.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Humain, trop humain, Oeuvres I, Laffont, Bouquins 1990 <35 p.465-466>

 

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exactitude

C'est tout bonnement un préjugé moral de croire que la vérité a plus de valeur que l'apparence, c'est même l'hypothèse la plus mal fondée qui soit au monde. Qu'on en fasse une bonne fois l'aveu : il n'y a de vie possible qu'à la faveur d'estimations et d'apparences inhérentes à sa perspective, et si l'on voulait, comme ces philosophes aussi balourds que pleins d'un vertueux enthousiasme, supprimer complètement le "monde des apparences", eh bien ! à supposer que vous le puissiez, il ne resterait rien non plus de votre "vérité". Qu'est-ce qui nous force, en effet, à supposer qu'il y ait une opposition radicale entre le "vrai" et le "faux" ? Ne suffit-il pas d'admettre qu'il y a dans l'apparence des degrés, pour ainsi dire des ombres et des harmonies d'ensemble, plus claires ou plus foncées, différentes valeurs, pour parler le langage des peintres ?

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal, 1886, oeuvres II, Robert Laffont, Bouquins 1990 <34 p.590>

[ rapports humains ]

 

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