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jungle

J'avais dans les narines l'odeur de la vase, d'une vase primitive, par Dieu, et sous les yeux le grand calme de la forêt primitive. Il y avait des taches brillantes sur la crique noire. La lune avait tout recouvert d'une fine couche d'argent : l'herbe drue, la vase, le mur de végétation entremêlée qui se dressait plus haut que le mur d'un temple, le grand fleuve que j'apercevais par une brèche sombre et qui scintillait, qui scintillait tout en coulant majestueux sans un murmure.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Au coeur des ténèbres

[ décor nocturne ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

labeur

Non, je n'aime pas travailler. Je préfère paresser et penser à toutes les belles choses que l'on peut faire. Je n'aime pas le travail - nul ne l'aime - mais j'aime ce qu'il y a dans le travail, - la chance de se trouver soi-même. Ma propre réalité - ce que je suis à mes yeux, et non pas pour les autres, ce que personne ne peut savoir. Ils ne peuvent voir que le spectacle, et ne peuvent jamais dire ce que cela signifie vraiment.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Heart of Darkness

[ révélateur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ténèbres

Je m’avançai hors du cercle de lumière, dans l’obscurité qui se dressait devant moi comme un mur. En un pas, j’y pénétrai. Telle devait être l’obscurité d’avant la création. Elle s’était refermée derrière moi. Je savais que j’étais invisible pour l’homme de barre. Je ne pouvais rien voir non plus. Il était seul, j’étais seul, chacun des hommes était seul où il se tenait. Et toute forme avait disparu aussi, espars, voiles, ferrures, lisses ; tout était effacé dans la terrible uniformité de cette nuit absolue. 

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: La Ligne d'ombre, The Shadow-Line. 1929. Trad F. Herbulot. Folio 5046

[ maritimes ] [ clair-obscur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

conservatisme

- Le bien, où est-il ? dit-elle indistinctement, sans se découvrir le visage.

- Vous avez le cerveau dérangé ! s’écria-t-il raide et austère. Une pareille question ne rime à rien - absolument à rien. Regardez autour de vous - vous aurez la réponse, si vous voulez bien la voir. Rien de ce qui va à l’encontre des idées reçues ne peut être bon. Votre conscience vous le dit. Ce sont les idées reçues, parce qu’elles sont les meilleures, les plus nobles, les seules possibles. Elles survivent…

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Dans "Le retour"

[ valeurs ] [ réalité garde-fou ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mystère

C'est lorsque nous essayons de nous colleter avec la nécessité intime d'un autre humain que nous nous rendons compte combien sont incompréhensibles, vacillants et nébuleux les êtres qui partagent avec nous la vision des étoiles et la chaleur du soleil. Tout se passe comme si la solitude était une condition absolue et pénible de l'existence ; devant la main que l'on tend on voit se dissoudre l'enveloppe de chair et de sang sur laquelle est fixé le regard, et il n'y a plus que l'âme, capricieuse, inconsolable et insaisissable, que nul regard ne peut suivre, qu'aucune main ne peut retenir.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info:

[ évanescence ] [ rapports humains ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

destin

Et cependant ces vies, sans intérêts, entièrement absorbées par l'actualité la plus simple et la plus immédiate, ont leur côté mystérieux. Comment comprendre, dans le cas de Mac Whirr par exemple, quelle influence au monde avait bien pu pousser cet enfant parfaitement soumis, ce fils d'un petit épicier de Belfast, à s'enfuir sur la mer ? Il n'avait que quinze ans quand il a fait ce coup-là ! Cet exemple suffit, pour peu qu'on y réfléchisse, à suggérer l'idée d'une immense, puissante et invisible main, prête à s'abattre sur la fourmilière de notre globe, à saisir chacun de nous par les épaules, à entrechoquer nos têtes et à précipiter dans des directions inattendues et vers d'inconcevables buts nos forces inconscientes. Son père ne lui pardonna jamais complètement cette insubordination stupide.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Typhon, trad. André Gide

[ imprévisible ] [ tournant d'une vie ] [ rupture ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

L’intelligence de doña Emilia n’avait rien de masculin. Un esprit viril n’est point, chez une femme, la marque d’une essence supérieure, mais en fait un être imparfaitement différencié, d’un intérêt stérile et médiocre. L’intelligence toute féminine de doña Emilia lui facilita la conquête de Sulaco, en éclaira le chemin pour sa générosité et sa douceur. Elle savait causer de façon charmante, mais n’était pas bavarde. La sagesse du cœur, qui ne s’occupe ni d’édifier, ni de détruire des théories, non plus que de combattre pour des préjugés, sait éviter les paroles oiseuses. Ses pensées ont la valeur d’actes de probité, de tolérance et de compassion. La véritable tendresse d’une femme, comme la virilité d’un homme, se manifeste par une sorte de conquête continuelle. Les dames de Sulaco adoraient madame Gould.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Nostromo

[ femme-par-homme ] [ différences ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

temps inversé

Remonter le fleuve, c’était se reporter, pour ainsi dire, aux premiers âges du monde, alors que la végétation débordait sur la terre et que les grands arbres étaient rois. Un fleuve désert, un grand silence, une forêt impénétrable. L’air était chaud, épais, lourd, indolent. Il n’y avait aucune joie dans l’éclat du soleil. Désertes, les longues étendues d’eau se perdant dans la brume des fonds trop ombragés. Sur des bancs de sable argentés des hippopotames et des crocodiles se chauffaient au soleil côte-à-côte. Le fleuve élargi coulait au travers d’une cohue d’îles boisées, on y perdait son chemin comme on eût fait dans un désert et tout le jour, en essayant de trouver le chenal, on se butait à des hauts fonds, si bien qu’on finissait par se croire ensorcelé, détaché désormais de tout ce qu’on avait connu autrefois, quelque part, bien loin, dans une autre existence peut-être.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Au coeur des ténèbres

[ régression temporelle ] [ jungle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hommes-par-homme

Mais en vérité, ils avaient été des hommes qui connaissaient la peine, les privations, la violence, la débauche  -  mais ne connaissaient point la peur et n’éprouvaient aucun élan de méchanceté en leur cœur. Des hommes difficiles à diriger, mais faciles à inspirer, des hommes sans voix  -  mais suffisamment virils pour mépriser dans leur cœur les voix sentimentales qui se lamentaient sur la dureté de leur destin. C’était un destin et c’était le leur ; cette capacité de le supporter leur semblait le privilège des élus ! Leur génération vivait muette et indispensable, sans connaître les douceurs de l’affection ou le refuge du foyer  - et mourait libre de la sombre menace d’une tombe froide. Ils étaient les éternels enfants de la mer mystérieuse. Leurs successeurs sont les fils adultes d’une terre insatisfaite. Ils sont moins dépravés mais moins innocents ; moins irrévérencieux mais peut-être aussi moins croyants ; et s’ils ont appris à parler, ils ont aussi appris à gémir. 

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Le nègre du Narcisse, 1913, trad. Robert d’Humières, éditions Gallimard, coll. L’imaginaire, 2007

[ guerriers ] [ durs au mal ] [ virils ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

colonialisme

Des formes noires, parmi les arbres, étaient accroupies, gisantes ou assises, appuyées contre les troncs, collées à la terre, moins indiquées qu’effacées par la lumière trouble, dans toutes les postures de la douleur, de l’accablement et du désespoir. Un nouveau coup de mine éclata sur la falaise suivi par un léger frémissement du sol sous mes pieds. L’œuvre se poursuivait. L’œuvre !… Et ceci était l’endroit où certains de ses serviteurs s’étaient retirés pour mourir.
Ils mouraient lentement ; aucun doute là-dessus. Ce n’était pas des ennemis, ce n’était pas des criminels ; ils n’étaient plus quoi que ce fût dans ce monde désormais, rien que les ombres noires de la maladie et de l’épuisement, répandues confusément dans la pénombre verdâtre. Amenés de tous les points de la côte, en vertu de ce qu’il y a de plus régulier dans les contrats d’engagement à terme, dépaysés dans un milieu contraire soumis à un régime inaccoutumé, ils ne tardaient pas à dépérir, cessaient d’être utiles et dès lors étaient autorisés à se traîner jusqu’ici et à reposer. Ces formes moribondes étaient libres comme l’air et presque aussi diaphanes. Je commençai à distinguer la lueur de leurs yeux sous les arbres. Ensuite en regardant à mes pieds, j’aperçus un visage tout près de ma main. La noire ossature était étendue de toute sa longueur, l’épaule contre un arbre ; avec lenteur, les paupières se soulevèrent ; les yeux creux me considérèrent, énormes et vides : il y eut une sorte de clignotement aveuglé dans la profondeur des orbites, elle s’éteignit peu à peu.

Auteur: Conrad Joseph Teodor Korzeniowski

Info: Au coeur des ténèbres

[ afrique ] [ oppression ] [ agonie ]

 
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Ajouté à la BD par miguel