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couple

L’être humain et la terre sont comme les deux faces d’une même pièce, my friend ! Quand l’un gagne, l’autre perd ! Nous ne faisons que nourrir la terre de nos vies. Quand je voyais la steppe à perte de vue, enfant, je savais que c’était moi que je regardais à travers elle et que si je lui donnais ce qu’elle voulait, elle me laisserait tranquille. Ma tante a souffert toute sa vie dans sa chair, parce qu’elle n’a jamais su pardonner à son mari. Fondu de nouveau dans la steppe, il nous observait, je le sais, et il ne pouvait pas trouver la paix sans le pardon de sa femme.

Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ post-mortem ] [ rancune ]

 

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lourde filiation

C’est son schéma familial, tu sais, sa mère non plus, ne l’a

jamais félicitée. Ça ne veut pas dire qu’au fond d’elle-même, elle n’est pas fière de nous. Elle opine de la tête. Ça n’excuse pas son comportement. Je regrette à présent d’avoir mis le sujet sur la table. J’espère au moins que cette poignante prise de conscience permettra à ma sœur de se libérer d’un poids. Le fardeau d’un modèle parental construit sur un leurre et patiemment entretenu toutes ces années pour chercher dans l’excellence académique, puis professionnelle l’impossible satisfaction d’une mère, elle-même aveuglée par son propre reflet dans l’eau, froide narcisse du statut social.


Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ situation ] [ réconfort ]

 

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contextualisation

Je repensais à la fameuse réponse de Bohr " Qui êtes-vous pour dire à Dieu ce qu’il doit faire ? ", à la phrase d’Einstein " Dieu ne joue pas aux dés ". Selon moi, les deux scientifiques avaient raison. Bohr, de croire à l’avènement d’une nouvelle science révolutionnaire, la physique quantique, Einstein de ne pas se contenter d’un jeu probabiliste. J’en arrivais à la conclusion que la seule façon d’aider ma sœur se résumait à ce fragile équilibre zen : renoncer pour s’éveiller. Seul ennui, j’avais séché tous les travaux pratiques de méditation, lui préférant les préceptes du poète persan Omar Khayyâm : " Il n’est personne qui sache le secret du futur. Ce qu’il faut, c’est du vin, l’amour et le repos à discrétion. "

Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ orthogonale ] [ indéterminisme ]

 

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théorie-pratique

Selon moi, toutes les techniques médicales devaient s’exécuter comme une partition de musique. Pourtant, ce n’était pas le cas, du plus banal des gestes, l’hygiène des mains, au plus complexe, la ponction pleurale. Des écarts étaient tolérés. On pouvait omettre une étape, ajouter une vérification ou une mesure, cruciale pour certains, sans intérêt pour d’autres. Écarts que les différences culturelles ne pouvaient seules expliquer. Un fossé existait entre approches de terrain et recommandations, elles-mêmes divergentes d’un pays à un autre – ce qui pour moi, jeune étudiant naïf, relevait de l’hérésie. Pourquoi donc continuer à sacrifier ses jours et ses nuits à connaître sur le bout des doigts une froide et monotone littérature si aucune harmonie globale ne s’en dégageait ?


Auteur: Al-Taïr Yanis

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perdue

Son existence ressemble à présent à un krach, à une fractale vertigineuse, à un double pendule au mouvement chaotique, incontrôlable. Elle prend conscience amèrement de la pauvreté de sa vie extraprofessionnelle, qui se limitait à l’addition inutile d’instants superficiels et vains : un restaurant avec les copines le week-end, prolongé d’une sortie en boîte de nuit où elle s’amusait à compter les refus adressés à d’audacieux prétendants ; une séance de gymnastique suédoise dans une salle de sport aseptisée de son quartier pour compenser les excès du week-end ; meubler son appartement devenu aussi impersonnel que des livres de développement personnel ; lire ce qu’on devait lire, des essais verbeux et pédants, des romans de la rentrée littéraire d’auteurs en vogue pour maintenir l’illusion d’appartenir à une classe d’élite.


Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ désorientée ]

 

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décorrélation

Voilà donc mon erreur : penser que le secret de l’intrication, ce langage intime des particules, s’éluciderait dans les laboratoires alors que la physique quantique nous précise que le phénomène ne dépend ni du temps (réversibilité) ni de l’espace (non-localité). Or, tous nos instruments actuels sont inexorablement liés au temps et à l’espace. Au mieux, grâce à eux, il serait possible de montrer l’indépendance des phénomènes quantiques à l’espace-temps comme dans les expériences d’Alain Aspect, mais aller au-delà du constat, comprendre le langage de l’intrication, le décoder demanderait sans aucun doute des méthodes révolutionnaires, paradigmatiques, pour atteindre cet espace où l’espace n’existe plus, ce temps qui ne se compte plus. La physique quantique, cette porte entrouverte par la science continuera donc d’alimenter bien des fantasmes et d’inspirer bon nombre de charlatans.

Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ déconnexion ] [ spatio-temporelle ] [ ubiquité ] [ acausalité ]

 

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méditation

Elle contemple Paris : éboueurs voguant dans les rues désertes, Sisyphes d’une montagne d’indésirables ; livreurs garés en double file, cigognes d’un landau jetable ; ouvriers d’un chantier impossible, fourmis d’un Icare architecte ; chiens pissant sur une terre de bitume, apôtres d’une race de déracinés ; ivrognes accoudés au bar, nihilistes du dernier verre ; couples nés d’une boîte enterrée, jeunes pratiquants d’un Éros souterrain ; femmes de joie à l’affût d’un ultime client, bacchantes d’une orgie taylorisée ; sans domiciles fixes embrassant les bouches chaudes du métropolitain, misérables d’un Hugo polytechnicien ; petits vieux armés de leurs seuls caddies attendant l’ouverture du supermarché, bergers d’un Hermès de grande distribution. Tout ce minuscule monde aux mille nuances qu’elle n’a jamais daigné observer est là, devant ses yeux, prêt à être cueilli. Il suffit de le regarder, d’y croire enfin.

Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ réalité ] [ mégapole ]

 

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libération

Mais je sais qu’il existe en moi, autre chose, de différent, que je n’ai pas encore exploré. Rien de révolutionnaire, non, simplement une partie de moi qui ferme sa gueule depuis bien trop longtemps, Alito. Parce qu’on le lui a appris. Chuut Laura, c’est vrai ce que tu dis, mais ça va le vexer ; chuut Laura, t’es qui pour penser ça ? Chuut Laura, ça peut nuire à ta carrière ! Chuuuuut Laura, on te dit, tu le connais pas assez ce garçon ! Et j’en ai assez de jouer ce jeu-là, j’en ai assez d’être dans l’ascenseur en regardant mes pieds sans rien dire et en guettant sagement le moment où les portes vont s’ouvrir pour descendre toujours au même étage. Donc là tu vois, j’attends qu’une seule chose, de commencer ce foutu traitement et qu’on m’injecte ce putain de liquide dans mes veines !


Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ pensée-de-femme ] [ désinhibition ] [ médication ]

 

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médecine

L’existence d’un autre chemin, une science qui n’aurait pas besoin de manipuler, de détourner le corps de ses fonctions premières, de décortiquer, de disséquer et finalement de faire souffrir ou de tuer pour espérer accéder à la connaissance, pourrait-elle voir le jour ? Oui, je le croyais, d’une façon inconcevable pour nous aujourd’hui, mais probablement dans un avenir encore lointain. Pour l’instant, il fallait donc se contenter de cette médecine qui combattait ardemment le mal par le mal. Et malgré tout, on ne pouvait qu’admirer les progrès réalisés depuis plus d’un siècle par les traitements médicamenteux, les vaccins, les interventions chirurgicales. polytechnicien ; petits vieux armés de leurs seuls caddies attendant l’ouverture du supermarché, bergers d’un Hermès de grande distribution. Tout ce minuscule monde aux mille nuances qu’elle n’a jamais daigné observer est là, devant ses yeux, prêt à être cueilli. Il suffit de le regarder, d’y croire enfin.

Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ espérance ] [ holisme ]

 

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canevas

Romain a toujours manqué de confiance en lui, en grande partie à cause de son embonpoint qu’il traîne comme un boulet. Souvent dans un état de légère dépression, latente, récurrente, structurelle même, il a trouvé dans les romans de Thomas Ménez – et en particulier dans le premier livre de cet ancien ingénieur informaticien, son " chef-d’œuvre absolu " selon lui, Dernière manifestation d’un corps social, " Manifestation " pour les connaisseurs – une connivence, un écho, et dans ses personnages des alter ego, des porte-voix. Dans ce court roman, un être à la dérive nous livre sans concession sa vie de dépressif frustré et en tire une théorie sociale sur le sexe. Un vague espoir surgit au milieu du récit, pour se dissiper aussitôt et le roman se termine sur une paix éphémère dans un paysage bucolique, que l’on devine être l’antichambre d’un suicide. D’après Romain, c’est la vérité crue enfin dévoilée.

Auteur: Al-Taïr Yanis

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[ déprime ]

 

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