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femme-par-homme

Vendredi 5 décembre 1919. — La Panthère* est de plus en plus désagréable — et ennuyeuse : elle ne parle que d'argent, prix de ceci, prix de cela, gains à faire, ce qu'elle donne, ce qu'on ne lui donne pas, ce que vaut telle chose qu'elle a chez elle, telle autre qu'elle a acheté, le prix qu'elle pourra le revendre, ce que coûte le déjeuner qu'elle m'offre, telle chose qu'elle m'a offerte au début de notre liaison. Elle m'avait donné, il y a deux ans, deux torchons. Elle me les a redemandés : ils coûtent cher maintenant. Elle m'a aussi parlé des trois rideaux d'étoffe qu'elle m'a donnés pour mes fenêtres. J'ai prévenu son intention en lui déclarant avec chaleur et rire que j'y tiens comme à la prunelle de mes yeux, souvenirs de la femme chatrmante qu'elle a été.

Samedi dernier, elle a été à une réunion chez Mme Simons. Elle m'a dit à ce sujet : " Mme Simons m'a demandé : Léautaud, en dehors des questions d'animaux, est-ce qu'il est intelligent ? Je n'ai pas voulu répondre, pour ne pas vous désavantager. " C'est délicieux ! Je lui ai dit :  " C'est d'un comique, vous savez, ces deux petites bourgeoises qui discutent de l'intelligence d'un tel, ou de sa bêtise. Alors ? Vous savez, comme ça, ce que c'est que l'intelligence ? Vous le savez vraiment ? [...] "

Avoir tout pour être une maîtresse merveilleuse, et en même temps tout pour être une femme odieuse ! C'est encore bien ma chance d'être tombé sur un tel assemblage.

(...) 

Les courses, les corvées, les questions d'argent, le plaisir des sens quand cela la prend, rien de plus, et sorti de là je ne suis rien pour elle, ni intellectuellement, ni sentimentalement. (notera-t'il  plus tard, le 20 mai 1924.)


Auteur: Léautaud Paul

Info: Le fléau * sa maitresse pendant 17 ans, qu'il surnommera rapidement du titre de cet ouvrage

[ vénale ] [ couple ]

 

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femme-par-homme

Je connaissais déjà parfaitement Mlle Moréno, pour l’avoir vue souvent dans les couloirs du théâtre quand elle était à la Comédie. Je l’ai vue aussi plusieurs fois, il y a quelques années, le dimanche matin, à la gare Saint-Lazare, quand j’allais à Courbevoie chez mon père, et qu’elle prenait le train avec Mendès pour aller à sa maison de Saint-Germain.

Ce qu’elle me raconta un jour de la facilité à faire venir Mendès avec une lettre de femme, jeu auquel elle s’est amusée souvent. Elle lui écrivait, en déguisant son écriture, une lettre supposée d’une admiratrice, qui serait heureuse de faire sa connaissance, qui l’attendra tel jour, à telle heure, à tel endroit, dans un fiacre, qu’il pourra reconnaître à telle ou telle particularité. Jamais de ratage. Chaque fois, il arrivait au rendez-vous. La portière du fiacre ouverte, Mlle Moréno se montrant : " Eh ! bien, idiot, c’est moi ! "

Je ne sais plus qui, de leurs familiers, m’a raconté entre autres détails de la liaison de Moréno avec Mendès, celui-ci : Mendès finissait généralement sa soirée à la brasserie du carrefour Châteaudun. Fréquentes scènes entre les deux amants, Mendès parfois un peu ivre, et un soir, à la sortie, la jetant par terre, lui tenant le visage dans le ruisseau, avec ces mots : " Embrasse ta sœur, la boue. "

C’est à lui, certainement, qu’elle doit sa façon merveilleuse de dire les vers.

On la trouve laide. On n’est pas laide avec un visage si expressif, si fin en même temps. Les yeux, le nez, la bouche sont pleins d’esprit. Elle en a d’ailleurs comme rarement chez une femme. C’est la malice et la satire féminines en personne. Avec cela, excessivement simple, camarade, et même un peu voyou.

Elle disait, l’autre jour, d’une dame qui a les jambes un peu torses : Elle a des jambes Henri II.

Auteur: Léautaud Paul

Info: Journal littéraire, Lundi 4 janvier 1904, après un déjeuner chez Marcel Schwob et Marguerite Moreno

[ anecdotes ] [ humour ] [ couple ] [ piégeuse ]

 

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