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philosophie

J’ai donc de préférence choisi les platoniciens comme les philosophes qui, ayant eu d’un seul Dieu, créateur du ciel et de la terre, les plus saines opinions, doivent à la sagesse de leur doctrine l’éclat de leur gloire. Au jugement de la postérité, la prééminence leur appartient. Vainement Aristote, disciple de Platon, vaste génie, inférieur en éloquence à Platon, et supérieur à beaucoup d’autres, fonde la secte des péripatéticiens, qui prend son nom de l’habitude de disputer en se promenant ; vainement, du vivant même de son maître, il rassemble au bruit de sa renommée de nombreux auditeurs ; vainement, après la mort de Platon, Speusippe, fils de sa sœur, et Xénocrate, son cher disciple, lui succèdent dans son école, appelée académie, d’où leur vient et à leurs successeurs le nom d’académiciens ; les plus illustres philosophes de notre temps, sectateurs de Platon, ne veulent être appelés ni péripatéticiens, ni académiciens ; ils se disent platoniciens. Les principaux sont, parmi les Grecs, Plotin, Jamblique, Porphyre, puis un philosophe également versé dans les langues grecque et latine, l’africain Apulée. Mais tous ces philosophes et leurs co-sectateurs, et Platon lui-même, ont pensé qu’il fallait rendre hommage à plusieurs dieux.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 342-343

[ christianisme ] [ annonciateurs ] [ monothéisme ] [ postérité ]

 

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païen

[…] Platon met le souverain bien à vivre selon la vertu ; […] suivant lui, cette vie n’est possible qu’à l’homme qui connaît et imite Dieu ; que telle est l’unique source de sa félicité. C’est pourquoi il ne craint pas de dire que philosopher, c’est aimer Dieu dont la nature est incorporelle. D’où il suit que l’ami de la sagesse ou le philosophe ne trouvera le bonheur qu’en commençant à jouir de Dieu. Quoique, en effet, l’on ne soit pas nécessairement heureux pour jouir de ce que l’on aime, car plusieurs sont malheurs d’aimer ce qui n’est pas aimable, et plus malheureux encore d’en jouir, cependant nul n’est heureux, s’il ne jouit de ce qu’il aime. Ceux mêmes qui s’attachent à ce qui n’est pas aimables, ne se trouvent pas heureux par l’amour, mais par la jouissance. Qui donc jouit de ce qu’il aime et aime le véritable et souverain bien, n’est-il pas heureux ? Et le nier, n’est-ce pas le comble de la misère ? Or, ce véritable et souverain bien, c’est Dieu même, Platon le dit : aussi veut-il que le philosophe ait l’amour de Dieu, car si le bonheur est la fin de la philosophie, jouir de Dieu, aimer Dieu, c’est être heureux.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 1, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 337-338

[ christianisme ] [ prémisses ] [ paganisme ] [ questions ]

 

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exercice spirituel

Peut-être penses-tu que nous jouons et que nous détournons l’esprit des choses sérieuses pour l’appliquer à des questions d’enfants, ou bien que nous n’avons en vue que de légers et médiocres avantages ; peut être encore, si tu soupçonnes que nous devons arriver à quelque résultat considérable, aspires-tu à le voir ou au moins à l’apprendre au plus tôt. Crois-le bien ; nous jouons peut-être, mais il ne faut pas apprécier ce que nous faisons, à la manière des enfants, car je n’ai pas établi dans cet entretien des divertissements futiles, et les avantages que j’en attends ne sont ni légers ni médiocres. Si néanmoins je te disais que c’est à cette vie bienheureuse et en même temps éternelle que je désire, sous la conduite de Dieu, c’est-à-dire de la vérité même, que nous parvenions en faisant ces petits pas proportionnés à notre faiblesse ; peut être te semblerais je ridicule et tu demanderais pourquoi je n’étudie pas les choses plutôt que les signes en entrant dans cette voie royale. Tu me pardonneras donc de préluder avec toi, non pour jouer, mais pour exercer les forces et la pénétration de l’esprit : nous en avons besoin pour soutenir, pour aimer la lumière et la chaleur de ces régions célestes, où réside la vie bienheureuse.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: De magistro in Œuvres complètes de Saint Augustin, Texte établi par Jean-Joseph-François Poujoulat et Jean-Baptiste Raulx, L. Guérin & Cie, 1864

[ dialogue ] [ entraînement de l'intelligence ] [ méthode ] [ science éveilleuse ]

 
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mythologie romaine

Rome, déjà bâtie et dédiée, élève un temple et des autels à son fondateur. La nouvelle Jérusalem, afin d’être bâtie et dédiée, pose le Christ Dieu son fondateur comme fondement de sa foi. L’une par amour pour Romulus l’a cru Dieu ; l’autre, par sa foi à la divinité de Jésus, l’a aimé. L’une a été prévenue dans son amour, pour croire volontiers un bien même faux de l’objet de son amour ; et l’autre aussi a été prévenue dans sa foi pour aimer sans témérité un bien très véritable dans l’objet de sa foi. Car, outre ces miracles, si nombreux et si éclatants, qui ont établi la divinité du Christ, des prophéties l’annonçaient, prophéties divines et très dignes de créance dont nous n’attendons plus, comme nos pères, mais dont nous démontrons aujourd’hui l’accomplissement. Romulus a fondé Rome, il y a régné ; c’est un fait que la tradition et l’histoire attestent ; mais aucune prophétie antérieure ne l’annonce. Quant à son admission au rang des dieux, c’est une croyance que l’histoire rapporte et non un fait qu’elle établit. Il n’est point de phénomène extraordinaire constaté qui justifie la vérité de cette apothéose. Cette louve, nourrice de Romulus, ce prodige tant vanté, est-ce une preuve si convaincante de la divinité d’un homme ?

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, pages 293-294

[ christianisme ] [ fondation ] [ différence ] [ naturel-surnaturel ]

 

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être humain

Et le corps lui-même, quoique par sa condition mortelle il nous assimile aux bêtes, et qu’il cède en vigueur à l’organisation de plusieurs d’entre elles, quel témoignage ne rend-il pas de la bonté de Dieu, de la providence de ce Créateur ? Le siège des sens, la disposition des organes, les proportions, la forme et la stature du corps tout entier, tout en lui n’annonce-t-il pas qu’il est fait pour le service d’une âme raisonnable ? Nous voyons les bêtes courbées contre la terre, mais l’homme n’a pas été créé ainsi ; sa taille droite, élancée vers le ciel, l’avertit d’élever ses désirs en haut. Et cette mobilité merveilleuse accordée à la langue et à la main pour parler et écrire, pour accomplir ce que l’industrie ou le devoir demande à notre activité ? Quelle est donc cette âme à qui il n’a fallu rien moins qu’un tel corps pour serviteur ? Bien qu’à vrai dire, et en dehors de toute nécessité d’action, il y ait entre toutes les parties une harmonie et une correspondance si belle et si juste, qu’il est douteux si l’on a tenu plus de compte en le formant de l’utilité, que la beauté ; car assurément nous n’y voyons rien de créé pour l’utilité, qui n’ait aussi son degré de beauté.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, page 338

[ éloge ] [ œuvre divine ]

 

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trépas

C’est donc entre ces deux moments, qu’il [l'homme] passe ; car, s’il vit encore, il est "avant la mort" ; s’il a cessé de vivre, il est "après la mort". Il est donc impossible de le saisir mourant ou dans la mort. C’est ainsi que dans le cours des temps, on cherche le présent et on ne le trouve pas ; car le passage du futur au passé est sans espace. Cette raison ne pourrait-elle pas aussi établir la présomption qu’il n’y a point de mort du corps ? S’il en est une, quand donc est-elle, puisqu’elle n’est en personne et que personne n’est en elle ? Vit-on ? elle n’est pas encore ; car on est avant la mort, on n’est pas dans la mort. A-t-on cessé de vivre ? elle n’est plus ; on est après la mort, on n’est pas dans la mort. Et pourtant, si, avant ou après, la mort n’est point, que veut dire : avant la mort, ou après la mort ? Paroles vides, si la mort n’est point. Ah ! que n’avons-nous assez bien vécu dans le Paradis pour que la mort, en effet, ne fût pas ! Et non seulement elle existe aujourd’hui, mais elle est si pénible que les termes manquent pour l’expliquer, comme les moyens pour la fuir.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 2, traduction en latin de Louis Moreau (1846) revue par Jean-Claude Eslin, Editions du Seuil, 1994, pages 115-116

[ éternel-temporel ] [ équivoque ] [ problème ] [ insaisissable ] [ chronos ] [ fuyant ] [ définition ] [ instant de la mort ]

 
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corps-esprit

Il [ Varron ] voit en l’homme deux substances, le corps et l’âme ; et de ces deux substances que l’âme soit la meilleure et la plus excellente, il n’en doute nullement ; mais il demande si l’âme seule est l’homme ; en sorte que le corps lui soit ce que le cheval est au cavalier ; car le cavalier n’est pas l’homme et le cheval ; mais l’homme seul, appelé toutefois cavalier, à cause de son rapport au cheval. Ou bien si le corps seul est l’homme avec quelque rapport à l’âme, comme la coupe au breuvage. […] Ou bien encore l’homme n’est-il ni l’âme seule ni le corps seul, mais l’un et l’autre, en sorte que l’âme ou le corps ne soit séparément qu’une partie, et que leur union compose l’homme même […]. Varron adopte la troisième [hypothèse] : il pense que l’homme n’est ni l’âme seule, ni le corps seul, mais l’âme et le corps, et conclut que le souverain bien et souverain bonheur de l’homme se compose du bien de l’une et de l’autre substance : l’âme et le corps. Il croit donc que ces premiers biens de la nature sont désirables pour eux-mêmes, ainsi que la vertu, cet art de vivre de tous les biens de l’âme plus excellent, et que l’éducation greffe sur la nature.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, page 100

[ théologien-sur-philosophe ] [ résumé ]

 

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prière

Augustin. Tu vois donc que le langage n’a été institué que pour enseigner ou rappeler des souvenirs ? 

Adéodat. Une seule chose m’empêche de le voir : c’est que nous parlons en priant. Or il n’est pas permis de croire que nous enseignions alors, ou que nous rappelions à Dieu quoi que ce soit. 

Augustin. Tu ne sais donc pas que s’il nous est commandé de prier après avoir fermé les portes de notre chambre, c’est à-dire le sanctuaire de notre âme, c’est uniquement parce que Dieu ne demande pas, pour nous exaucer, que nos paroles l’instruisent ou réveillent ses souvenirs ? Parler c’est faire connaître sa volonté au dehors par des sons articulés. Or, on doit chercher et prier Dieu dans les profondeurs mêmes de l’âme raisonnable, c’est-à-dire de l’homme intérieur : c’est en effet ce que Dieu appelle son temple. […] Aussi quand nous prions, il n’est pas besoin de parler, c’est-à-dire de faire un bruit de paroles. Il ne le faudrait que si, dans l’occasion on voulait, comme les prêtres, exprimer les sentiments de l’âme pour les faire connaître aux hommes, non à Dieu, et pour élever ceux-ci jusqu’à lui, en réveillant des affections qu’ils partagent. Penses-tu différemment ? 

Adéodat. Je suis complètement de ton avis. 

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: De magistro in Œuvres complètes de Saint Augustin, Texte établi par Jean-Joseph-François Poujoulat et Jean-Baptiste Raulx, L. Guérin & Cie, 1864

[ fonction ] [ silence ]

 
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mythologie

Amulius, dit-on, avait fait de la fille de son frère Numitor, une vierge consacrée à Vesta. Son nom est Rhéa ou Ilia, mère de Romulus : on prétend, pour glorifier ou excuser son déshonneur, qu’elle eut deux jumeaux du dieu Mars, et la preuve que l’on invoque, c’est que les deux enfants exposés furent allaités par une louve : animal qui, dit-on, appartient à Mars. Cette louve aurait offert la mamelle à ces enfants, parce qu’elle aurait en eux reconnu les fils de son maître. Selon d’autres, et ceux-là ne manquent pas, ces jumeaux vagissaient abandonnés, quand ils furent d’abord recueillis par une courtisane qui, la première, leur donna le sein. On appelait alors les courtisanes louves, lupa : d’où est venu aux lieux infâmes le nom de lupanar. Ils auraient été remis entre les mains du berger Faustulus et nourris par sa femme Acca. Et quand, à la honte de ce roi qui avait eu la cruauté de les condamner à périr sous les eaux, dérobant au fleuve ces enfants prédestinés à fonder un si grand empire, Dieu eût offert à leurs cris la mamelle d’une louve, faudrait-il donc tant s’étonner ? Le sceptre du Latium passe d’Amulius à Numitor, aïeul de Romulus ; et, la première année de son règne, Rome est bâtie. Ainsi désormais, il règne conjointement avec son petit-fils Romulus.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, page 35

[ fondation ] [ origine ] [ légende ]

 

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langage

Augustin. […] Cependant si je te demande L’homme est-il un nom, que me répondras-tu ? 

— Adéodat. Mais que c’est un nom ! 

— Aug. Comment ! Quand je te vois, c’est un nom que je vois ? 

— Ad. Non pas. 

— Aug. Veux-tu donc que je tire la conséquence ? 

— Ad. De grâce, ne la tire pas. Je déclare moi-même que je ne suis pas un homme. Quand tu m’as demandé si l’homme est un nom, comment ai-je pu répondre qu’il en est un ? Car dès ce moment il était convenu que pour dire oui ou non il faut faire attention au sens des paroles. 

- Aug. Il me semble toutefois qu’il ne te sera point inutile d’être tombé dans cette fausse conclusion ; car c’est la loi de raison gravée dans nos âmes qui a triomphé de ta vigilance. En effet, si je te demandais : qu’est-ce que l’homme ? tu pourrais répondre : un animal. Mais si j’ajoutais : quelle partie du discours est l’homme ? tu ne pourrais répondre convenablement qu’en disant : le nom. Ainsi ; l’homme étant à la fois un nom et un animal, c’est en tant que signe qu’il est un nom, et en tant que chose exprimée par le signe qu’il est un animal.

Auteur: Saint Augustin Aurelius Augustinus

Info: De magistro in Œuvres complètes de Saint Augustin, Texte établi par Jean-Joseph-François Poujoulat et Jean-Baptiste Raulx, L. Guérin & Cie, 1864

[ signification ] [ sémantique ] [ grammaire ] [ équivoque ] [ sémiose ]

 
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