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étymologie

Nous vivons dispersés sur cet énorme continent, dans des villes et des villages qui portent de jolis noms à faire rêver les Européens, de jolis noms qu’on s’empresse de traduire parce que nous sommes si fiers de savoir que "Québec" veut dire "là où le fleuve se rétrécit" en algonquin, que "Canada" signifie "village" en iroquois et que "Tadoussac" vient de l’innu et se traduit en français par "mamelles". Nous avons de jolis mots dans le dictionnaire comme toboggan, kayak et caribou, il fut une époque où des hommes issus des générations de paysans de père en fils entendaient l’appel de la forêt et couraient y rejoindre les "Sauvages", il fut un temps où nous étions intimement liés, nous avons la mémoire courte, hélas.

Auteur: Léveillé-Trudel Juliana

Info: Nirliit

[ amérindiens ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

idéologie politique

Oui, il m’arrive au cœur des bouffées de regret – le regret de ma jeunesse sacrifiée, de ma vie livrée à la famine, de mon orgueil livré aux chiens, de mon avenir gâché pour une foule qui me semblait avoir une âme, et à qui je voulais faire, un jour, honneur de toute ma force douloureusement amassée.

Et voilà que c’est sur les talons des soldats qu’elle marche à présent, cette foule ! Elle emboîte le pas aux régiments, elle acclame des colonels dont les épaulettes sont encore grasses du sang de Décembre – et elle crie "A mort !" contre nous qui voulons boucher avec de la charpie le pavillon des clairons !

Oh ! c’est la plus grande désillusion de ma vie. 

Auteur: Vallès jules

Info: Dans "L'Insurgé", Librairie générale française, 1986, page 157

[ socialisme ] [ peuple ingrat ] [ servitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bravoure

Il y avait dans l'armée un centurion vétéran nommé Crastinus, qui, l'année précédente, avait été principal de la dixième légion, homme d'une rare valeur. Aussitôt que le signal est donné: "Suivez-moi, dit-il, vous qui fûtes autrefois mes compagnons, et servez votre général avec le zèle que vous lui avez promis. Voici notre dernier combat; après il aura recouvré son honneur, et nous la liberté." En même temps, se tournant vers César: "Général, lui dit-il, je me conduirai aujourd'hui de telle sorte que, vivant ou mort, je sois loué par toi." À ces mots, il s'élança le premier de l'aile droite, et environ cent vingt volontaires de la même centurie le suivirent. Il sera tué un peu plus tard d'un coup d'épée au visage.

Auteur: César Jules

Info: la guerre civile, bataille de Pharsale

[ militaire ]

 

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existence

Ce qu'il faut de nuit

Au-dessus des arbres,

Ce qu'il faut de fruits

Aux tables de marbre,

Ce qu'il faut d'obscur

Pour que le sang batte,

Ce qu'il faut de pur

Au coeur écarlate,

Ce qu'il faut de jour

Sur la page blanche,

Ce qu'il faut d'amour

Au fond du silence.

Et l'âme sans gloire

Qui demande à boire,

Le fil de nos jours

Chaque jour plus mince,

Et le coeur plus sourd

Les ans qui le pincent.

Nul n'entend que nous

La poulie qui grince,

Le seau est si lourd.



Vivre encore

Auteur: Supervielle Jules

Info:

[ vieillesse ] [ poème ] [ vieillir ] [ poids ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

diagnostic

Que nul n'intercède,
Ce ne sera jamais assez,
Il n'y a qu'un remède,
C'est de tout casser.

Ô fanfares dans les soirs !
Ce sera barbare,
Ce sera sans espoir.

Et nous aurons beau la piétiner à l'envi,
Nous ne serons jamais plus cruels que la vie,
Qui fait qu'il est des animaux injustement rossés,
Et des femmes à jamais laides...
Que nul n'intercède,
Il faut tout casser.

Alléluia, Terre paria.
Ce sera sans espoir,
De l'aurore au soir,
Quand il n'y en aura plus il y en aura encore
Du soir à l'aurore.
Alléluia, Terre paria !
Les hommes de l'art
Ont dit : "Vrai, c'est trop tard."
Pas de raison,
Pour ne pas activer sa crevaison.

Aux armes, citoyens ! Il n'y a plus de RAISON.

Auteur: Laforgue Jules

Info: Extrait de "Simple agonie", une des pièces de "Derniers vers", in "Oeuvres complètes", t. II, éd. L'Age d'Homme, p. 318-319

[ violence ] [ horreur ] [ maladie ] [ révolution ] [ poème ] [ désespoir ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

perdu

Croire au village, c'est donner une limite à sa vie ; c'est lui croire un sens, et elle n'en a pas. C'est un peu sot de s'imaginer que nous avons une raison d'être là plutôt qu'ailleurs. Continuer nos pères, pour quoi faire ? Ils ne savaient pas. La feuille a une attache qui lui suffit. Le cerveau est nomade. Pas de petite patrie. Une fuite résignée. Être n'importe où, ne jamais consentir à se fixer comme si un point dans l'univers nous était réservé. N'ayons pas d'orgueil ! Au premier éclair de lucidité nous verrions que nous sommes dupes, et nous serions pleins de pitié pour nous-mêmes. Livrons-nous à l'universelle loi d'éparpillement. Ne pas être un homme qui regarde son village avec une loupe. Rappelons-nous que ce monde n'a aucun sens.

Auteur: Renard Jules

Info: Journal, Robert Laffont, Bouquins 1990 <3 novembre 1906 p.854>

 

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bascule

Mais à ce moment-là, j'ai compris que tout partait en vrille, et que ni ma réhabilitation ni le frigo plein ne pourraient nous sauver. J'ai sur que nous étions fichus à coup sûr et je n'ai rien dit parce qu'il y avait déjà assez de bruit avec les pleurs d'Isabel, les pas de Pindaro dans la rue et mon fils qui balbutiait ses premiers mots. Et de toute façon, qu'aurais-je pu dire, qu'est-ce-que j'y peux si certaines choses sont laides parce qu'on ne peut pas les expliquer, si le fait d'être pourri de l'intérieur n'est pas une question d'âge, de climat ou de fatigue : c'est comme si tu croyais être une aiguille, et que d'un coup tu t'aperçois que tout le monde te voit comme un fétu de paille.

Auteur: Herbert Juliàn

Info: Cocaïne : Manuel de l'usager

[ déclic ] [ désespoir ] [ métamorphose ]

 

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portrait

C'était un homme de cinquante ans qui paraissait en avoir soixante, petit, malingre, les yeux vifs mais faux, le nez busqué, la barbiche jaunâtre, la chevelure inculte, les pieds grands, les mains longues et crochues, il offrait ce type si connu du juif Allemand reconnaissable entre tous. C'était l'usurier souple d'échine, plat de coeur, rongeur d'écus et tondeur d'oeuf, l'argent devait attirer un pareil être comme l'amant attire le fer, et si ce shylock fût parvenu à se faire payer de son débiteur, il en eut certainement revendu la chair au détail. D'ailleurs quoiqu'il fut juif d'origine, il se faisait mahométan dans les provinces mahométanes, lorsque son profit l'exigeait, chrétien au besoin en face d'un catholique, et il se fût fait païen pour gagner d'avantage, ce juif se nommait Isac Hakhabut...

Auteur: Verne Jules

Info: Hector Servadac (1877, 472 p.)

[ antisémite ] [ cosmopolitisme ]

 
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sexualité

Chez l’individu courant, et spécialement chez l’individu civilisé occidental, l’expérience érotique est de celles qui présentent le plus un caractère passif. C’est comme si les processus qui y correspondent commençaient et se déroulaient tout seuls, sans intervention de la volonté de la personne, à laquelle il n’est même pas donné de les concentrer précisément sur l’un des trois plans ou niveaux dont nous avons parlé. Cette situation est tellement considérée comme naturelle et normale que lorsqu’elle ne se vérifie pas, lorsque la contrainte manque, avec la possibilité d’agir ou de ressentir autrement, on doute de la sincérité et de la profondeur d’un sentiment ou d’un désir. Les termes mêmes les plus employés renvoient à cette situation : dans les langues d’origine latine, la "passion" désigne précisément la condition de celui qui subit.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 57

[ inconscience ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

hyper sexualisation

Il faut souligner le caractère cérébral de cette moderne pandémie du sexe. Il ne s’agit pas de pulsions plus violentes qui se manifestent sur le seul plan physique, donnant lieu, comme à d’autres époques, à une vie sexuelle exubérante, non inhibée, et éventuellement au libertinage. Le sexe, aujourd’hui, a plutôt imprégné la sphère psychique, en y produisant une gravitation, insistante et constante, autour de la femme et de l’amour. On a ainsi, comme tonalité de fond sur le plan mental, un érotisme qui présente deux grands caractères : tout d’abord celui d’une excitation diffuse et chronique, pratiquement indépendante de toute satisfaction physique concrète, parce qu’elle dure comme excitation psychique ; en second lieu, et en partie comme conséquence de tout cela, cet érotisme peut aller jusqu’à coexister avec une chasteté apparente.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 14

[ modernité ] [ paradoxe ] [ virtuel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson