empereurs

Depuis des siècles, les cuistres proposent à l'admiration du jeune Français des Pétrone ou des Lucullus légendaires sortant des bains de vapeur pour se faire étriller par des éphèbes. À bien y réfléchir, si ces gens-là se lavaient tant, c'est qu'ils puaient. Le nard et les baumes ruisselaient en vain sur les plaies honteuses dont parlent Juvénal et Lucien. J'ajoute que, même sains, des malheureux assez goinfres pour s'étendre afin de mieux se remplir et qui une fois remplis, se vidaient comme des outres, leurs gros doigts bagués d'or au fond de la gorge, sans seulement prendre la peine de se mettre sur leur séant, devaient avoir à la fin du repas bien besoin de se décrasser... Il est vrai qu'ils habitaient des villas somptueuses. Certes, je n'ai jamais aimé l'homme romain ! Il m'a fallu néanmoins beaucoup d'années pour que commence à m'apparaître non point seulement sa grossièreté trop éclatante, mais une certaine niaiserie profonde.

Auteur: Bernanos Georges

Info: Les Grands cimetières sous la lune, Librairie Plon, 1938, pages 54-55

[ pouvoir ] [ obscènes ] [ vulgaires ] [ répugnants ] [ détestation ] [ dégoût ] [ antiques ]

 

Commentaires: 3

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

Coli Masson, colimasson@live.fr
2025-12-23 16:23
J'ai un peu pensé à ce passage de Simone Weil :

https://filsdelapensee.ch/quote/500630
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2025-12-23 18:42
Si ce n'est qu'un peu tu ne vas pas le lier pour le coup :-)
Coli Masson, colimasson@live.fr
2025-12-24 10:06
Je sollicite ton avis...