La photo interprète aujourd’hui comme la peinture hier. Mais elle ne me raconte pas la même chose. La peinture me racontait le désir sexuel de Renoir, de Modigliani (ou la panique de Cézanne prenant des soldats comme substituts de femmes nues) avec lequel dialoguait mon désir. La photo de cul aujourd’hui ne me raconte que mon désir hyperréalisé, doublé, ironisé clone, avec qui rien ne dialogue que le cul que je scrute, les poils, les rayons intaillés des fines rides en soleil du trou de l’anus, les bourrelets caoutchoutés inégaux des vulves… Un des trois personnages du drame a disparu, il est remplacé par la technique.
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Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 25 juin 1984
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