Celle-ci [la conscience], en effet, distingue de soi quelque chose à quoi, en même temps, elle se réfère, ou encore, pour reprendre une expression employée : il y a pour celle-ci quelque chose qui est ; et le côté déterminé de cette référence, ou de l’être de quelque chose pour une conscience, est le savoir. Mais de cet être pour un autre, nous distinguons l’être en soi ; ce qui est référé au savoir est tout aussi bien distingué de celui-ci, et posé comme étant, y compris hors de cette relation ; le côté de cet en-soi ; le côté de cet en soi, on l’appelle vérité. […]
Si maintenant, nous examinons, nous, la vérité du savoir, il semble que nous examinions ce qu’il est en soi. Simplement, dans cet examen, il est notre objet, il est pour nous ; et l’en soi de ce savoir qui pourrait en ressortir serait ainsi au contraire son être pour nous. Ce que nous prétendrions être son essence serait au contraire non pas sa vérité, mais seulement le savoir que nous avons de lui.
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Info: La Phénoménologie de l'esprit, Flammarion, Paris, trad. Jean-Pierre Lefebvre, 2012, page 123
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