Nanouk est là bien sûr pour porter les coups. La vie avec moi devient de plus en plus pénible. Isolée. Solitaire. Sans illusions. Elle m’en veut d’être comme elle sans illusions. Elle se venge en me disant que mon essai [Le 19e siècle à travers les âges] ne sera qu’un monumental chef-d’œuvre de névrose. Peut-être qu’elle a raison. Depuis mon retour des Etats-Unis, elle ne peut plus me supporter. Moi et mes idées, mon emploi du temps, mes manies, mon absence de succès, l’absence de demande autour de moi, la solitude, ma prétention, mon pessimisme en train de tourner à l’amertume, etc.
Il faudrait un énorme baume narcissique pour ma blessure. Je ne le vois pas venir et d’ailleurs il serait injustifié. Pas d’œuvre… Rien de décisif, d’important. Un pauvre qui rame là-bas dans le fond et à qui personne ne fait attention. Qui probablement ne fait même pas pitié.
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Info: Ultima Necat, tome 1, Les Belles Lettres, 2015, 24 mai 1983
Commentaires: 2
Coli Masson
07.10.2025
si tu veux
miguel
06.10.2025
autoportrait ?