maître-esclave

Lacan – Si vous aviez un peu de patience et si vous vouliez bien que nos impromptus continuent, je vous dirais que l’aspiration révolutionnaire, ça n’a qu’une chance d’aboutir, toujours, au discours du maître. C’est ce que l’expérience en a fait la preuve.

Ce à quoi vous aspirez comme révolutionnaire, c’est à un Maître. Vous l’aurez.

Intervention – On l’a déjà, on a Pompidou !

Lacan – Vous vous imaginez que vous avez un maître avec Pompidou ! Alors ? Qu’est-ce que c’est que cette histoire… Moi aussi j’aimerais vous poser des questions. Pour qui, ici, a un sens, le mot Libéral ?

Intervention – Pompidou est libéral, Lacan aussi.

Lacan – Je ne suis libéral, comme tout le monde, que dans la mesure où je suis anti-progressiste. À ceci près que je suis pris dans un mouvement qui mérite de s’appeler progressiste, car il est progressiste de voir se fonder le discours psychanalytique pour autant que celui-là complète le cercle qui pourrait peut-être vous permettre de situer ce dont il s’agit exactement, de ce contre quoi vous vous révoltez. Ce qui n’empêche pas que ça continue foutrement bien. Et les premiers à y collaborer, et ici même à Vincennes, c’est vous, car vous jouez la fonction des ilotes de ce régime. Vous ne savez pas non plus ce que ça veut dire ? Le régime vous montre. Il dit : "Regardez-les jouir"…

Bien. Voilà. Au revoir pour aujourd’hui. Bye.

C’est terminé.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 1969. Lacan à Vincennes. Texte publié dans le Magazine Littéraire Spécial Lacan n° 121 de Février 1977

[ reconduction du pouvoir ] [ contestation ] [ psychanalyse ] [ plus-de-jouir ] [ idiots utiles ] [ universitaires ]

 

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