En psychanalyse, les termes "malade", "médecin", "remède" ne sont pas plus justes que les formules au passif qu’on adopte communément. On dit : "se faire psychanalyser". C’est un tort. Celui qui fait le vrai travail en analyse, c’est celui qui parle, le sujet analysant. Même s’il le fait de la manière suggérée par l’analyste qui lui indique comment procéder, et l’aide par ses interventions. Lui est aussi fournie une interprétation.
À première vue, elle semble donner un sens à ce que dit l’analysant. En réalité, l’interprétation est plus subtile, tendant à effacer le sens des choses dont souffre le sujet. Le but est de lui montrer à travers son propre récit que le symptôme, la maladie disons-le, n’a aucun rapport avec rien, qu’elle est privée de quelque sens que ce soit. Même si en apparence elle est réelle, elle n’existe pas.
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Info: Entretien au magazine Panorama, 1974
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