[…] la doctrine sartrienne est une pensée de la subjectivation, ou pour le dire dans la langue de Kant avec qui Sartre ne cessera de dialoguer, une pensée de "la destination totale de l’homme". Il faut donc rompre avec les lieux communs sur l’engagement, doxa qui asservit les fidèles comme les ingrats. Et viser ce point qui, secrètement, commande les tours, détours, retours de la pensée de Sartre.
[…] chez Sartre, l’engagement se dit dans le philosophème et se prolonge dans le mythe, c’est-à-dire dans "le style dramatique", dans le théâtre, "austère, moral, mythique et rituel d’aspect" [Sartre, Un théâtre de situations, p.65]. Son théâtre n’est pas philosophique parce qu’il illustrerait ses thèmes philosophiques, mais en tant qu’il suggère ce que le philosophème est impuissant à dire. Notre lecture tient à cette décision : élucider l’excès mythique de la notion (ici, celle de l’engagement).
Auteur:
Info: Postface à L'espoir maintenant, entretiens de Jean-Paul Sartre avec Benny Lévy, 1980, éditions Verdier, 2007, pages 77-78
Commentaires: 2
Coli Masson
16.08.2025
Ah ouais, tu trouves que ça ressemble à une vacherie ? peut-être par rapport à ce que Sartre a affirmé toute sa vie, jusqu'à la dernière décennie, oui...
miguel
12.08.2025
Oulah, cette appréciation pourrait presque être considérée comme une vacherie. ;-) Ton jargonneux, pompeux... où on dirait que ce qui pèse le plus, c'est le prestige de Sartre.... Merci Boris V