C’est une question intéressante de savoir s’il y a intérêt pour eux [les créateurs] à aller vite ou à couvrir d’un certain voile cette parole qui les attaque du dehors (c’est la même en fin de compte qui vient encombrer le sujet dans la névrose et dans l’inspiration créatrice).
Y a-t-il intérêt à aller très vite par la voie de l’analyse vers la vérité de l’histoire du sujet, ou à laisser faire comme Goethe une œuvre qui n’est qu’une immense psychanalyse ?
Car chez Goethe c’est manifeste : son œuvre tout entière est la révélation de la parole de l’autre sujet. Il a poussé la chose aussi loin qu’on peut le faire lorsqu’on est un homme de génie.
Aurait-il écrit la même œuvre si on l’avait psychanalysé ? À mon avis œuvre aurait été sûrement autre, mais je ne crois pas qu’on y aurait perdu.
Auteur:
Info: Entretien avec Jacques Lacan paru dans L'Express du 31 mai 1957.
Commentaires: 2
Coli Masson
04.08.2025
Je vais ajouter sublimation et singularité, simplement.
miguel
04.08.2025
sublimation, singularité étendue ?