Ses parents avaient immigré depuis la Barbaggia, comme tant d’autres, dans les années 1960 mais lui-même n’avait jamais mis les pieds en Sardaigne. Il ne la connaissait que par les souvenirs de sa mère, une terre misérable, de vieilles femmes au voile noué soigneusement sous la lèvre inférieure, des hommes aux guêtres de cuir dont des générations de criminologues italiens avaient mesuré les membres, la cage thoracique et le crâne, notant soigneusement les imperfections de l’ossature pour en déchiffrer le langage secret et y repérer l’inscription indiscutable d’une propension naturelle au crime et à la sauvagerie.
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Info: Le sermon sur la chute de Rome, Actes sud, 2012, page 50
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