À quoi sert l'idéologie?
À ce que du point de vue du "petit nombre qui fait travailler le grand, le gouverne et est nourri par lui" (Voltaire), rien ne change dans l’ordre de la domination, sauf bien entendu dans le sens d’une accentuation de la pression de ceux qui, se considérant comme des "élus" et des "élites", et qui n’ont de cesse que de vouloir imposer une domination encore plus féroce sur le "peuple", les "pauvres", les "prolétaires"... (tout cela se faisant bien entendu sous couvert d’un discours "progressiste", "altruiste", de "tolérance", d’appels publics aux réformes, à la mobilisation, aux changements...)
L’idéologie se présente toujours sous la forme d’énoncés, d’"idées", de représentations qui offrent au sujet une possibilité d’identification avantageuse, lui faisant croire qu’il existe une vérité sociale absolue, sous laquelle se justifie, se dissimule et se dérobe d'une façon ou d'une autre, son avantage immédiat.
L'idéologie méconnaît donc ses conditions, ses présuppositions effectives, son concept même implique un écart entre ce qu'on fait effectivement, et la "conscience fausse" qu'on en a.
Le but de l'analyse critique-idéologique est de détecter, derrière l'universalité apparente, la particularité d'un intérêt qui fait ressortir la fausseté de l'universalité en question: l'universel est en vérité pris dans le particulier, déterminé par une constellation historique et subjective concrète…
La psychanalyse provoque une attitude qui consiste à refuser ce qui apparaît évident "pour tous", elle met en suspension les déclarations générales et laisse la place au sujet singulier qui articule ce qu'il a à dire.
Le mode de penser propre à la psychanalyse diffère de la rationalité courante non pas parce qu'elle se revendiquerait d'une "autre rationalité" mais au contraire parce qu'elle considère avec le plus grand sérieux - à l'instar de Freud - "l'inflexibilité" de la raison elle-même pour en tirer toutes les conséquences.
En témoigne l'antagonisme, mis à jour par Lacan, entre les notions d'individu et de sujet. Si l'individu est, conformément à son étymologie, indivis, c'est à dire sans division, le sujet ne peut apparaître, lui, que constitutivement divisé.
Le sujet de l'inconscient, noté par Lacan $ (S barré) n'est pas donné a priori, il se reconstruit après-coup, par les effets de discours qui auront permis d'en repérer la trace.
Le sujet, "ça" parle de lui, et c'est par là qu'il s'appréhende...
Auteur:
Info: Publication facebook du 30 avril 2025
Commentaires: 0