C'est ainsi que voyagent les Mongols: au lieu de passer par le poste de relais, ils vont de troupeau en troupeau, y capturent à l'aide de l'ourga de nouveaux chevaux, dont les propriétaires font en même temps office de guides. Tous les Mongols ainsi réquisitionnés par droit d'ourga* n'ont qu'une hâte: s'acquitter au plus vite de leur tâche; aussi galopent-ils à toute vitesse vers le troupeau suivant, afin de se décharger de leur mission sur le voisin. Un voyageur ayant le droit d'ourga peut attraper lui-même les chevaux; s'il ne trouve pas de gardiens, il peut contraindre ceux qui l'accompagnent déjà à continuer, en laissant leurs propres bêtes dans le troupeau où il fait sa nouvelle acquisition. Mais la chose ne se produit que très rarement car, par peur de litiges qui pourraient survenir, les Mongols n'aiment guère abandonner leurs animaux dans un troupeau appartenant à un autre gardien.
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Info: Bêtes, Hommes et Dieux. *Le droit d’urga permet à certains voyageurs (souvent en mission officielle) d'utiliser temporairement des chevaux et l’aide des éleveurs nomades rencontrés sur leur route. Ce droit oblige les propriétaires de troupeaux à prêter une monture et, généralement, à accompagner le voyageur jusqu’au prochain troupeau, où la mission et la monture sont transmises à un autre éleveur. C'est un système d’entraide obligatoire, fondé sur les règles traditionnelles de la steppe, facilitant les déplacements rapides sur de longues distances.
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