ange

Qui plus est, si l’on considère la substance intellectuelle en elle-même, elle ne peut avoir aucune matière, quelle qu’elle soit. L’opération d’un être est en effet conforme au mode de sa substance. Or, l’acte d’intellection est une opération absolument immatérielle ; il suffit pour le comprendre de se rappeler quel est son objet, puisque c’est l’objet qui donne à un acte son espèce et sa nature. Une chose ne tombe sous l’acte d’intelligence que dans la mesure où elle est dégagée de la matière, car les formes qui sont dans la matière sont des formes individuelles, et l’intelligence ne les appréhende pas en tant que telles. Toute substance intellectuelle est donc absolument immatérielle.

Auteur: Saint Thomas d'Aquin

Info: Somme théologique, I, Q.50, a.2

[ forme-matière ] [ abstraction ]

 

Commentaires: 6

Ajouté à la BD par Coli Masson

Commentaires

miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2025-06-16 12:08
virtualisation, symbole, quasi-esprit ?
Coli Masson, colimasson@live.fr
2025-06-18 09:55
Le virtuel et l'abstraction ce n'est pas la même chose.
Je ne crois pas que ça parle de symbole non plus, ni de quasi-esprit. C'est simplement une définition de la nature de l'ange en tant que substance immatérielle et intellectuelle au regard de l'objet de son acte.
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2025-06-23 06:15
"Au regard de l'objet de son acte" ? Tu peux expliciter ?
Coli Masson, colimasson@live.fr
2025-06-23 08:00
Son acte vise un objet et comme cet objet est intellectuel, sa substance est intellectuelle.
miguel, filsdelapensee@bluewin.ch
2025-06-23 08:52
Acte ?... Idée comprends-je plutôt. Et parler de substance immatérielle est tout à fait discutable. C'est de l'imagination dont il est question ici .. elle même hyperstructure permise par des mots-symboles consubstanciels à leur support matériel terrestre (réalité consensus signifiants - signifiés)... devenus supports intellectuels (quasi-esprits donc). Avec une notion d'"indicibilité qui se dégage puisque l'objectivité du langage ne peut ni exprimer la pureté de la singularité qui s'exprime et encore moins sa source-origine primordiale. L'idiome support s'apparentant ainsi à un genre de pollution à cause de cette limitation.
Coli Masson, colimasson@live.fr
2025-06-23 17:55
C'est ton interprétation qui relève tout aussi bien de l'imagination que celle que tu supposes à Thomas d'Aquin. Nous parlons ici de son texte compris dans un ensemble discursif plus vaste, celui de la théologie catholique.
Si on discute chaque mot de ce texte en fonction de ce que chacun y porte, on ne va pas s'en sortir. La référence à l'ensemble discursif dans lequel le texte est pris est plus intéressant que ce que toi ou moi en pensons. Vraiment, je pense que cette application n'a aucun intérêt à sombrer dans un charabia de langage privé.