Nos contradicteurs remarquent bien qu’il n’est maintenant aucune chair qui puisse souffrir sans pouvoir mourir ; et ils ne remarquent pas que cela est vrai d’une certaine nature plus noble que le corps. Cet agent qui vivifie et gouverne le corps, l’esprit, peut souffrir et ne peut mourir. Voilà donc qu’une chose se trouve sensible à la douleur et pourtant immortelle. Il en sera donc alors du corps des damés, comme il en est aujourd’hui, nous le savons, de l’esprit de tous les hommes. Et d’ailleurs, songeons-y bien, ce que l’on appelle la douleur du corps, appartient plutôt à l’âme. C’est en effet l’âme qui souffre et non le corps, quand même la souffrance lui vient du corps, alors qu’elle souffre où le corps est blessé.
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Info: La cité de Dieu, volume 3, traduction du latin de Louis Moreau revue par Jean-Claude Eslin, éditions du Seuil, mai 1994, page 227
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