dépouille

La femme est parfaite.   

Morte



Son corps sourit, ayant accompli, 

L'illusion d'une nécessité grecque



Courants dans les volutes de sa toge, 

Nus



Ses pieds semblent dire : 

Nous sommes allés loin, c'est fini 



Ses enfants morts lovés, un serpent blanc, 

Chacun avec sa petite 



Cruche de lait, maintenant vide.   

Elle les a repliés



Dans son corps comme les pétales 

D'une rose se referment quand le jardin



Se raidit et que les odeurs saignent

Des gorges douces et profondes de la nuit fleur



La lune n'a pas de raison d'être triste, 

Regardant de son osseux capuchon.



Coutumière de ce genre de choses.

Ses noirs crépitent et bougent. *   





                                            ****





La femme s'est accomplie

son corps mort



porte le sourire de l'accomplissement

l'illusion d'une obligation grecque

coule dans les rouleaux de sa toge



Ses nus pieds semblent vouloir dire:

Nous sommes arrivés si loin, tout est fini.



Chaque enfant mort est enroulé, un serpent blanc,

Près de chacun une cruche de lait maintenant vide.



Elle les a repliés contre son corps comme les pétales

d'une rose refermée quand le jardin 

se fige et que les parfums saignent

des douces, profondes, gorges de la fleur de la nuit.



La lune n'a pas à s'en désoler,

fixant le tout de sa cagoule d'os.

Elle a tant l'habitude de cela.

Sa noirceur crépite et traîne. **







 

Auteur: Plath Sylvia

Info: Edge, 5 février, son dernier poème - prémonitoire - avant son suicide, le 11 février 1963 * Trad, MG & DeepL & d'autres sources ** Trad Olivier Lussac

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