Je crois, tout comme vous, que la simplicité des lois naturelles a un caractère objectif, qu'elle n'est pas seulement le résultat d'une économie de pensée. Si la nature nous conduit à des formes mathématiques d'une grande simplicité et d'une grande beauté - j'entends par là des systèmes cohérents d'hypothèses, d'axiomes, etc. - à des formes que personne n'a jamais rencontrées auparavant, nous ne pouvons pas nous empêcher de penser qu'elles sont " vraies ", qu'elles révèlent une caractéristique authentique de la nature. Il se peut que ces formes recouvrent aussi notre rapport subjectif à la nature, qu'elles reflètent des éléments de notre propre économie de pensée. Mais le simple fait que nous n'aurions jamais pu arriver à ces formes par nous-mêmes, qu'elles nous ont été révélées par la nature, suggère fortement qu'elles doivent faire partie de la réalité elle-même, et pas seulement de nos pensées sur la réalité.