eros

Accolés, comme le lierre à l’arbre encerclé,

    Que les dieux ne laissent l’aube nous déjoindre.



Fou qui veut modérer l’amoureuse folie,

Plutôt verrons-nous ensemble le soleil

    mener un quadrige noir,

La terre donner du blé à qui sème l’orge,

Les fleuves aller contremont,

Les poissons nager sur la rive sèche,

    Que l’amour terminer sa fureur.

Tant qu’il se peut, cueille,

    cueille le fruit de la vie.

Les corolles perdent les pétales…,

    L’on tresse les tiges sèches en paniers,

Si nous sommes aujourd’hui des amants hors d’haleine,

    demain l’infortune nous cloîtrera.



Baise m’encor, rebaise-moi et baise,

    c’est trop peu de baisers.

 

Je n’échangerais pas mes souffrances pour une autre,

Mort, je serai encore à elle,

Donne-moi de telles nuits

et la vie sera trop longue,

Multiplie-les, et je serai immortel,

comme un Dieu. 

Auteur: Pound Ezra

Info: Hommage à Sextus Propertius in Poèmes, traduit de l’anglais par Michèle Pinson, Ghislain Sartoris et Alain Suied, Editions Gallimard, 1985, page 288

[ couple ] [ passion ] [ éternel ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

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