J'ai vu passer devant moi quelques-uns de nos grands écrivains : M. René Maizeroy, M. Henry Bauër, M. Catulle-Mendès, M. Jean de Bonnefon, quelques autres. C'est l'agrément de ces solennités : on y retrouve des gens qu'on croyait morts depuis longtemps. Je puis aussi vous dire que la mode sera cet hiver au grand décolleté, car les dames, priées de venir sans chapeau, étaient également venues presque sans corsage, montrant leurs seins en entier, et leur dos jusqu'aux rênes. C'était délicieux chez les unes, moins chez les autres.
A quelques fauteuils du mien, un vieux juif caressait de la main le grain de beauté qu'avait à la pointe du sein droit une jeune femme d'allures faciles, avec laquelle il échangeait des propos assez raides. Je l'ai même entendue lui donner son adresse : 2, rue Guy de Maupassant, sans doute pour passer de la théorie à la pratique.
C'était deux fois la comédie, dans la salle et sur la scène.
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Info: Le Théâtre de Maurice Boissard, tome I (1907-1923)
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