sionisme

Depuis la création de l'État d'Israël en 1948, la prison occupe une place centrale dans les rapports de domination structurant le quotidien de la population palestinienne. Au fil des années, l'administration coloniale a superposé deux systèmes juridiques, créant une " disparité légale " sur une base ethnique : pour un crime de même nature et commis au même endroit, un Palestinien sera jugé par un tribunal militaire, alors qu'un colon le sera par un simple tribunal civil. Ce principe discriminatoire vaut pour tous les Palestiniens, qu'ils soient de Cisjordanie, de Jérusalem, citoyens d'Israël ou qu'ils résident à l'étranger. Considérés comme une population suspecte dans son ensemble, ils sont assimilés à une menace pour l'État, avec le statut de " détenus de sécurité ". Sur ce fondement, ils font l'objet d'un régime de détention administrative qui permet une incarcération illimitée, sans accusation formelle ni procès, et pour des motifs secrets auxquels leurs avocats n'ont pas accès. Pouvant durer six mois et renouvelables indéfiniment par un juge militaire, les détentions de ce type concernent aujourd'hui plus de 3400 Palestiniens. […]

Depuis le 7 octobre 2023, les rares informations qui filtrent sur la situation des prisonniers font état de conditions proches de la survie. Une enquête de Cable News Network (CNN) a donné une large place aux récits de torture à l'électricité et de viols dans la prison israélienne de Sde Teiman (" Strapped down, blindfolded, held in diapers : Israeli whistleblowers detail abuse of Palestinians in shadowy detention center ", CNN, 11 mai 2024). Les pressions sur les prisonniers se durcissent partout, y compris dans les quartiers pour femmes. Le 1er décembre dernier, l'association Addameer déplorait la mort de 47 détenus dans un communiqué : " un chiffre historique comparé aux autres grandes révoltes et mouvements de résistance ". Le nombre de malades par privation de soins et de nourriture et la détention croissante de personnes blessées ont explosé. À la mi-décembre, l'organisation dénombrait 90 femmes emprisonnées, contre 33 avant le 7-Octobre, sans compter celles retenues dans des lieux de détention secrets.






Auteur: Internet

Info: PALESTINIENNES EMPRISONNÉES, UNE HISTOIRE DE RÉSISTANCES, Asja Zaino et Hélène Servel, Le Monde diplomatique n°850, janvier 2025.

[ oppression ] [ injustice ] [ double standard ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

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