Je ne sais plus qui a dit : ce n'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut se taire. Pour l'écrivain, ça va plus loin : c'est parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut écrire. La réalité est si forte, si dure, qu'elle envahit l'homme ; le terrasse. Face à ça, le premier réflexe est l'accablement, le silence. L'écrivain dépasse cet accablement, peuple ce silence par l'écriture. Elle s'impose en terrain occupé, détruit, rasé. C'est dans le vide que l'écrivain, ligne à ligne, fait le plein.
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Info: In : le jacuzzi des ondes. CHARLIE Hebdo n°1429 du 11 décembre 2019.
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