La théologie catholique pense en effet qu’il faut établir l’existence de Dieu par une analyse rationnelle, qui se fonde sur ce qui existe, à savoir le monde et tout ce que le monde contient, y compris l’homme et l’histoire humaine. Non seulement il le faut, mais elle pense aussi que c’est possible. Elle l’a toujours pensé. Elle a fini par le définir solennellement au premier Concile du Vatican : c’est un dogme, c’est-à-dire une proposition certaine, aux yeux de l’Eglise, que la raison humaine est capable d’établir avec certitude l’existence de Dieu. L’Eglise pense aussi que l’intelligence humaine peut et doit établir le fait de la révélation, divinae revelationis factum (Pie IX, Lettre encyclique "Qui pluribus…", 9 nov. 1846). Elle pense que l’inspiration des saintes Ecritures peut être connue, par l’intelligence humaine, éclairée par le Saint-Esprit, sur une base positive, à savoir l’existence de ces Ecritures elles-mêmes, qu’il est possible d’étudier, de méditer, critiquement. Le fait du prophétisme hébreu peut être établi aux yeux de l’intelligence, sur une base positive. Enfin l’Eglise pense que l’autorité qui est la sienne a un fondement rationnel, en ce sens qu’elle sait être constituée d’une part de l’humanité qu’elle reçoit et assume, et d’autre part de la présence réelle de Dieu qui l’informe, qui la crée, qui la constitue comme Organisme spirituel.
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Info: La crise moderniste, éditions du Seuil, 1979, page 196
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